round affectif

par Dionysos ANDRONIS

  • A propos de Round Affectif de Johan Livernette éditions « Presses du Midi », 2007, Toulon.
ROUND AFFECTIF (French Edition): JOHAN, LIVERNETTE: 9782878678468:  Amazon.com: Books

Ce deuxième roman que nous présentons de Johan Livernette est une bonne preuve que la boxe est un sport noble si elle est imaginée par des auteurs talenteux comme Livernette (en littérature) ou Martin Scorcese (le réalisateur du film Ragging Bull, cité au début du roman à la page 7).

Ce n’est pas vraiment une suite de nouvelles mais plutôt un roman avec son crescendo dramatique se faisant sentir dès le début. Un des protagonistes se nomme Gilles et son nom de famille Rousseau est lu mais pas avant la page 111. Ainsi s’appellera le protagoniste de son roman suivant Deux cris dans la nuit que nous avons déjà présenté aussi. (https://metainfos.com/2021/03/15/deux-cris-dans-la-nuit/)

Ce n’est pas du tout par hasard si l’auteur dédicace cet écrit à la mémoire de son père à la page 5. C’est pour nous donner le ton dès le début et la certitude qu’il envisage ce sport comme un sport moral et humain. Malgré le fait qu’à la page 12, il y a une faute de frappe qui dérange (l’année 2050 alors qu’on n’est pas du tout dans le domaine de la science-fiction) le roman est très bien écrit et dactylographié aussi par cette maison d’édition marginale de Toulon. 

« Dès lors mon esprit est déjà aux States en train de suivre l’entrainement d’Oscar de la Hoya ou bien survolter la statue de la Liberté ou encore faire la brique au milieu de danseuses afro-américaines vues dans les clips » (op.cit., page 29). L’argot juvénile est un élément fort du roman dès les premières pages. Ce sont d’autres fans du sport qui nous disent un peu plus loin : « Ouais, le cul des gonzesses » (op.cit., page 59). « ..ça, plus détention d’armes, j’ai pris au total pour cinq ans ferme » (ibid).

Les chapitres sont numérotés et portent des titres différents. Le zapping devant la télé française va et vient mais l’attention de la plupart des téléspectateurs semble être « le cul est partout dans la société. Je ne vois pas pourquoi la boxe échapperait à la règle… et puis de faire consommer aussi la communauté gay » (ibid).

Nous aurions préféré que le bel auteur Livernette soit plus proche de cette dernière communauté, même si cette dernière nous a autant déçus dernièrement ! Le bistrot est assimilé à la chapelle à la page 82 et  » dans cette même lignée, des maîtres à penser en activité méritent aussi le détour et une médiatisation plus conséquente qui aurait des répercussions positives sur la société ; Bernard Werber, Boris Cyrulnik, Jean-François Kahn, Max Gallo, Georges Charpak, Henri Pena-Ruiz, Alain Soral… avec une attention encore plus poussée concernant les deux derniers dont les sensibilités me touchent particulièrement » (op.cit., page 40). A la fin (entre les pages 185 et 201) il y a un « abécédaire pugilistique« (op.cit., p.185) qui nous apporte des éclaircissements plus poétiques sur la boxe dont plusieurs passages nous ont d’ailleurs surpris et émerveillés. En tout nous souhaitons ici à Livernette un très bon rétablissement après son incarcération injuste.

Photo de couverture : le champion porto-ricain, Orlando Cruz, premier boxeur professionnel à se déclarer ouvertement homosexuel (https://fr.wikipedia.org/wiki/Orlando_Cruz).