Par Michel LHOMME
Les généraux italiens ont hier fait une déclaration bien évidemment non relayée par les médias français : « Ce n’est pas notre guerre, arrêtons de suivre les États-Unis! ».
Déclaration de bon sens incompréhensible dans les milieux militaires français à part quelques exceptions notoires et marginales. Le conflit ukrainien aurait dû s’achever en quelques jours à la table des négociations et s’il n’en a rien été et si cela ne sera pas, c’est que d’autres objectifs sont visés.

La guerre sera longue et Vladimir Poutine l’a sans doute dorénavant compris. Comme à son habitude, les Etats-Unis avec son allié britannique en tête ont poussé Moscou à l’ « agression », par l’envoi en 2021 d’armements excessifs, d’agents spéciaux et la constitution d’un réseau de laboratoires biologiques en Ukraine, poussant inexorablement la Russie aux yeux de l’opinion publique à la faute morale, la guerre du Donbass n’ayant jamais été couverte par les reporters occidentaux. Mais les gens bien informés ne sont pas dupes du piège tendu à la Russie depuis la crise de Maidan. Comme nous l’écrivions déjà début 2021 (https://www.revuemethode.org/m052111.html), pour les Américains, il fallait après l’échec cuisant de la coalition en Syrie passer à l’offensive directe contre Moscou. C’est donc fait.
La Grande-Bretagne fut la tête de pont de cette décision militaire, bien contente après avoir sabordé l’Union européenne par le Brexit, d’achever toute velléité d’indépendance européenne. La classe politique européenne atlantiste, avec Macron en tête a suivi et le dispositif médiatique de censure des journalistes officiels, tous en France inféodés au pouvoir a fonctionné à fond. Dans une conférence de presse hallucinante de campagne électorale, le Président français remercia d’ailleurs très officiellement la presse française pour sa couverture de l’Ukraine, du jamais vu dans le pantouflage courtisan des médias.

Dans le conflit ukrainien, la Pologne se retrouve aux premières lignes les plus bellicistes et les plus arrogantes. Elle vient de livrer 200 chars T-72 à l’Ukraine pour l’équipement de deux brigades blindées et le gouvernement polonais vient de promulguer une loi « pour la défense de la patrie », entrée en vigueur le 23 avril, loi qui rétablit le service militaire obligatoire pour tous, y compris les femmes. En fait, il est écrit très exactement:
« – Art. 5. 1. Les citoyens polonais sont tenus d’effectuer un service militaire dans le cadre spécifié par cette loi à partir du jour où ils ont 18 ans jusqu’à la fin de l’année civile au cours de laquelle ils ont 55 ans, et ceux ayant le grade de sous-officier ou d’officier – 63 ans.
– L’obligation d’effectuer le service militaire ne s’applique pas aux personnes visées au paragraphe 1 qui ont été déclarées définitivement inaptes à ce service en raison de leur état de santé.
– L’obligation d’effectuer le service militaire ne s’applique pas aux femmes enceintes et aux femmes dans la période de 6 mois après l’accouchement. »
Notons que dans certains couloirs français de la Défense, certains évoquent aussi de nouveau ce projet de rétablissement du service militaire, un projet bien mal en point et qui nous fait sourire après que l’Etat français ait démantelé durant ces dernières années sans aucune réflexion de long terme tout le réseau de l’infrastructure des casernes et des hôpitaux militaires.
Mais revenons à la Pologne.

Qui sait par exemple que son gouvernement a signé récemment un traité d’alliance avec la Grande-Bretagne et le régime de Kiev ? On en sait d’ailleurs peu sur les termes et les motivations de cette alliance tripartite, qui s’est probablement formée dès 2014, après le coup d’État « organisé » par les services secrets américains et britanniques de Kiev.
Ce mois-ci, en mai 2022, un grand « exercice militaire » polonais a été programmé avec bien entendu l’assistance des soldats britanniques présents activement en Pologne depuis 2020 et les services de l’OTAN. Dans une implication de plus en plus directe et ostensible de Londres dans l’escalade de la guerre, 8 000 soldats britanniques seront envoyés en Europe de l’Est pour participer à ces manœuvres militaires destinées à combattre sans le dire l’agression russe. Mais quel but stratégique serait-il ici visé sachant qu’un tel déploiement – qui est l’un des plus importants depuis la guerre froide – verra des troupes de l’OTAN placées dans des pays allant de la Finlande à la Macédoine du Nord, avec la Pologne comme siège des opérations.
En fait, Washington et Varsovie travaillent depuis quelque temps sur des plans visant à établir un contrôle militaire et politique étroit de la Pologne sur ses anciennes possessions historiques en Ukraine. Par possessions historiques polonaises, on entend essentiellement la ville de Lviv et sa région environnante, sur laquelle la Pologne a régné plusieurs fois dans le passé, la dernière fois entre les deux guerres mondiales.

Les Américains auraient ainsi conçu un plan avec Varsovie selon lequel les forces polonaises de « maintien de la paix », initialement sans mandat de l’OTAN, entreraient dans des parties de l’Ukraine occidentale. Ainsi le conflit ukrainien se terminant sans doute sous peu par une partition forcée de l’Ukraine, la Pologne y aurait à l’avenir sa part promise ! C’est ainsi que des dizaines de chars et plus de 100 véhicules de combat blindés seront envoyés en Pologne cet été, selon des plans sans doute déjà prévus de longue date mais qui renforcéspar la partition de l’Ukraine.
Là encore, nous remarquons que, comme depuis le début du conflit ukrainien, les Britanniques totalement impliqués jouent un rôle de premier plan dans la gestion des hostilités, provoquant la déstabilisation européenne, une politique de fait totalement cohérente avec la volonté atlantiste de rendre obsolète toute tentative de souveraineté européenne hors du cadre atlantiste.
Et c’est là que semble se révéler la phase trois peut-être de la guerre en Ukraine.
Une fois les Ukrainiens mis hors jeu par la Russie, les Polonais et les Baltes pourraient effectivement entrer en campagne.

Comment et pourquoi ?
On peut effectivement supposer qu’à la demande du gouvernement ukrainien (peut-être un réfugié en exil), le gouvernement polonais soit sollicité pour une aide militaire et qu’alors des troupes régulières polonaises et baltes jointes à un contingent de faux et vrais mercenaires britanniques et occidentaux entrent dans le pays. On sait qu’un tel contingent est déjà rassemblé en Pologne et qu’il compterait environ 120.000 hommes. Une aide financière colossale et matérielle substantielle afflue actuellement en Pologne en provenance des États-Unis.
Que se passerait-il alors ?

Nécessairement, les Russes se heurteraient à ce contingent « polono-balte » constitué sous fausse bannière d’OTAN en Ukraine. Les Russes riposteraient forcément sur le seul territoire ukrainien car ils ne pourraient le faire ailleurs à savoir sur les centres de commandement et de logistique du contingent, qui seraient effectivement situés en Pologne et dans les pays baltes, car ils ne souhaiteront pas entrer dans un conflit direct avec l’OTAN et de déclencher de fait la troisième guerre mondiale.
Ainsi et c’est ce qui est proprement souhaité par les Américains, les hostilités en Ukraine entre les États-Unis, l’OTAN et la Russie, opposant les forces polonaises et baltes aux armées russes, deviendraient interminables, et pourraient se poursuivre pendant des années. C’est ce qu’on appelle très précisément la stratégie du chaos celle opérée en Irak et en Libye avec une certain succès : l’Ukraine ne servant ici que de chair à canon pour l’Occident.
L’objectif du conflit ukrainien nous apparaît ainsi de plus en plus clair : il s’agit ni plus ni moins que d’ouvrir en Europe une plaie permanente dans le flanc de la Russie pour l’isoler politiquement et l’épuiser économiquement avec le coût humain des hostilités ajouté aux sanctions économiques. En bref, il s’agit de saigner à blanc la Russie en vue de sa désintégration politique et ainsi de se débarrasser pour les Etats-Unis d’une épine gênante dans le pied, la seule confrontation qui devra concentrer à terme pour Washington toute son énergie étant celle avec la Chine.
A moins que comprenant comme nous le faisons les plans de l’OTAN, la Russie saisisse à juste titre qu’il lui faille pour éviter un tel chaos aller plus loin et oser frapper à la source, entrer effectivement réellement en conflit direct avec l’OTAN sur le théâtre européen voire plus tard américain, sachant qu’aucun pays européen n’est en mesure aujourd’hui matériellement et surtout moralement de mener une guerre classique sur son propre terrain.
Mais au fait le Covid servait à quoi ?

Les confinements successifs concernaient-ils vraiment le covid, ou cachaient-ils finalement autre chose ?
En effet, au moment même du conflit ukrainien et alors qu’en Europe toutes les consignes sanitaires sont plus ou moins levées, la Chine reconfine de nouveau à outrance. On peut bien se demander pourquoi quand on sait finalement à la fois que le taux de mortalité lié au covid en Chine est impossible à calculer avec précision puisque le pays n’a jamais publié de données correctes pouvant être confirmées et que presque partout ailleurs dans le monde, le taux médian de létalité de l’infection par le covid a été de 0,27 %, ce qui signifie que plus de 99,7 % des personnes dans le monde n’ont pas eu à craindre de mourir du virus.
Alors nous ne pouvons nous éviter de poser la question qui dérange : pourquoi en Chine, le Parti Communiste Chinois agit-il comme s’il avait affaire à la peste noire ? Pourquoi un tel confinement à l’échelle quasi « totalitaire » ?

Les confinements ont entraîné des pénuries alimentaires dans tout le pays, les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve et les usines restent fermées dans de nombreux cas. Mais ce dont on entend peu parler, c’est que de ce fait les exportations chinoises ont été essentiellement gelées. Plus d’un porte-conteneur sur cinq dans le monde est actuellement bloqué dans les ports chinois en raison de cette politique sanitaire drastique.

Pourquoi la Chine ferait-elle cela pour un virus dont nous savons tous qu’il n’est pas dangereux pour la grande majorité des gens ? Pourquoi instaurer le pire confinement du pays à ce jour et affamer sa propre population alors que la majorité des gouvernements occidentaux ont désormais abandonné leur campagne de peur et leur programme de vaccination forcée ?
C’est que la Chine est déjà engagée en réalité dans la première phase de la troisième guerre mondiale, la guerre économique dont beaucoup d’Américains et d’Européens ne se rendent même pas compte. Il s’agit sans doute d’un entraînement tactique pour une fermeture des exportations vers les États-Unis et l’Europe, d’une fermeture progressive destinée à devenir permanente. Le goulot d’étranglement du commerce chinois est sans doute le précurseur par exemple de l’invasion chinoise de Taïwan programmée avant 2030 et si Taïwan compte de nombreuses sociétés qui exploitent leurs usines en Chine continentale, elles pourraient toutes être fermées rapidement en raison de cette politique forcée de confinement. Le covid semble bien donc être une « couverture » pour endommager d’abord l’économie taïwanaise et perturber leur modèle d’exportation.
En outre, puisque la Chine est engagée secrètement dans une guerre économique avec l’Occident, quel meilleur moyen que de bloquer 20 % des cargos du monde et de perturber les chaînes d’approvisionnement au nom de la protection du pays contre une « pandémie » ?
Toutes les organisations mondialistes évoquent aujourd’hui les pénuries alimentaires à venir tout comme avec le gaz russe les pénuries énergétiques à prévoir en Europe annonçant l’effondrement économique du système. Mais qui réellement en sera à l’abri si ce n’est Pékin anticipant dès à présent le confinement, la pénurie, les tickets de rationnement avant la militarisation et le contrôle forcée comme futur mode de vie du siècle chinois à venir ?
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