JOSEPHINE baker au pantheon de la bien pensance

par Michel LHOMME

Surprenant le texte de Bernard Plouvier (https://metainfos.com/2022/01/04/josephine-baker-et-la-guerre-dethiopie-1-2/) qui nous peint une Joséphine Baker en soutien du fasciste Benito Mussolini en pleine guerre d’Ethiopie (https://metainfos.com/2022/01/08/josephine-baker-et-la-guerre-dethiopie-2-2/) et ce pour défendre ces frères de race contre le Négus, le plus  grand trafiquant d’esclaves de la région devant lequel ira pourtant se prosterner un Bob Marley qui lui ne pouvait pourtant pas ignorer les exactions criminelles de l’Empereur d’Ethiopie.

Joséphine Baker est une « grande dame » et son parcours est loin d’être celle du premier venu et elle mérite effectivement pour des raisons parfois contradictoires qu’on lui rende hommage mais fallait-il aller jusqu’au 30 novembre dernier où l’afro-américaine a été immortalisée en entrant au Panthéon ?

On peut effectivement s’interroger : quels sont donc les véritables critères d’entrée au Panthéon ?

Le bâtiment parisien accueille – c’est du moins ce qu’il prétend – les grands personnages ayant marqué l’histoire de France comme en témoigne la devise inscrite sur la façade de l’édifice : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ».

Que représente donc pour l’Histoire de France Joséphine Baker ?

Le symbole de « la libération féminine » ? Mais alors c’est indéniablement Simone de Beauvoir qui mériterait d’y entrer.

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Joséphine Baker resta très américaine, militante des droits civiques aux côtés de Martin Luther King aux Etats-Unis, son pays où elle vint au monde en 1906. (https://www.lepoint.fr/politique/quand-josephine-baker-prononcait-un-discours-aux-cotes-de-martin-luther-king-27-11-2021-2454066_20.php)

Quand Joséphine Baker prononçait un discours aux côtés de Martin Luther King  - Le Point

Elle ne semble pas tout à fait représentative des combats français majeurs du siècle dernier et on vient de le voir, elle ne soutenait pas Léon Blum dans l’affaire éthiopienne.

Par contre, oui, elle s’impliqua bel et bien et admirablement dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale alors que tant d’autres danseuses couchaient par opportunisme avec les Allemands.

Figure de la Résistance – Joséphine Baker entrera au Panthéon français le  30 novembre | Tribune de Genève

Reste qu’on peut aussi s’interroger : pour qui, pourquoi se mit-elle en danger sous l’Occupation ?

Elle se rendit plusieurs fois à Cuba à l’invitation d’un certain Fidel Castro (et elle fut probablement un double agent russe comme il y en avait plein à cette époque dans le monde du spectacle. (https://www.lesamisdecuba.com/josephine-baker-a-cuba/) et pour le détail l’article Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9phine_Baker

JOSEPHINE BAKER A CUBA

Elle fut aussi, le sait-on moins, l’une des premières membres de la Licra par son mari Jean Lion d’origine juive.

Saint-Florentin organise plusieurs expositions sur Josephine Baker
JOSEPHINE BAKER ET JEAN LION

In fine, Joséphine Baker cochait en 2021 nombre de bonnes cases :

  • Noire
  • Communiste
  • Antiraciste
  • Philosémite
  • Féministe
  • Bisexuelle

Et faussement « moraliste » car quand ces nombreux enfants adoptés témoignent dans les médias, ils se souviennent que leur mère leur cachait son activité passée de meneuse de revue, celle-ci allant même jusqu’à nier la véracité des photographies « osées » qu’on leur montrait.

Ainsi celle qui n’osait pas se dévoiler à ses propres enfants refusait-elle de reconnaître les compromissions « pornographiques » de ses débuts.

Tant d’atermoiements, de carriérisme et de secrets complices peuvent-il vraiment être érigés en exemple pour les petits Français ce qui demeure après tout le but de toute entrée au Panthéon ?

La vie de Joséphine Baker est hétérodoxe, sympathique par ses accomplissements et par ses excès mais on voit bien que ce sont ses inclinations idéologiques, sa couleur de peau, sa sexualité qui ont pesé dans la balance et définissent les réels motifs de son immortalisation. Personne d’ailleurs n’en a été dupe car cela sentait à plein nez l’opération « arc-en-ciel », « intersectionnelle » comme on dit aujourd’hui ?

Mais franchement, qu’est-ce que peuvent bien avoir à foutre les jeunes de banlieue d’une danseuse de cabaret des années folles ?

Leur musique vise bien toute autre chose !