NOUVEAU : le RACISME ENVIRONNEMENTAL

Par Rémi TREMBLAY

Vraiment, le Canada de Justin Trudeau est un pays particulier, une nation progressiste parmi les nations progressistes, un phare « woke » dans l’univers sombre qu’est devenue cette planète sur laquelle plane la menace populiste. Le premier ministre du pays de l’érable représente la morale même. « L’État, c’est moi », clamait Louis XIV. « La vertu c’est moi, » renchérit Trudeau.

Quand vient le temps de parler de racisme ou d’environnement, nulle lubie n’est trop déconnectée pour le roitelet « woke ». Alors lorsqu’on parle des deux, là, c’est le paroxysme. Et c’est justement ce dont il est question avec le projet de loi libéral C-230 sur « le racisme environnemental ». On imagine déjà la délectation de Martin Peltier à analyser un tel concept!

Si cette loi est votée à l’automne, ce qui est presque gagné d’avance à moins que le gouvernement ne soit renversé d’ici là, celle-ci obligera le ministre fédéral de l’Environnement à élaborer une stratégie nationale concernant « le racisme environnemental » et « la justice environnementale ».

Mais qu’est-ce donc que ce nouveau concept?

Tout d’abord, cette théorie se base sur un autre concept : le racisme systémique. Encore peu connue en France, cette thèse stipule que même lorsqu’il ne fait aucune différence de race, le système prévalant en Occident est intrinsèquement raciste. Ne pas tenir compte de la race est la version moderne du racisme du Klan du passé. Si auparavant le « racisme systémique » était une théorie marginale confinée à l’extrême de l’extrême-gauche, au Canada c’est devenue la doxa et nul ne peut plus « nier » le racisme systémique sans devenir victime d’une autre belle nouveauté, la « cancel culture ».

Donc, suivant cette logique, le système étant intrinsèquement raciste, et cela dans toutes les sphères d’activités, il va de soi que les non-blancs, les « racisés » pour employer la novlangue, sont davantage victimes des problèmes environnementaux.

La très réputée Encyclopédie canadienne définit le phénomène comme suit : « Le racisme environnemental fait référence à la proximité disproportionnée et l’exposition accrue des communautés autochtones, noires et autres minorités raciales aux industries polluantes et aux activités dangereuses pour l’environnement. » La Fondation canadienne des relations raciales, un laboratoire d’idées antiraciste est un peu plus clair : il s’agit de « toute politique, pratique ou directive liée à l’environnement et qui touche différemment ou défavorise (intentionnellement ou non) des individus, des groupes ou des communautés en raison de leur race ou de leur couleur. »

Comme preuve de cette disproportionnalité « intentionnelle ou non », on note le grand nombre de mines ou de barrages présent près de territoires autochtones, et leur quasi-absence dans les territoires majoritairement blancs, soit dans la vallée du Saint-Laurent. Ce qui s’expliquait par la géologie et la géographie du territoire québécois ne s’explique désormais plus que par le racisme…

There's Something in the Water" : Ellen Page s'engage contre le racisme  environnemental - Rolling Stone

Bernard Shepper, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), va plus loin pour exemplifier le phénomène « à Montréal, par exemple, les îlots de chaleur se trouvent principalement dans les quartiers peuplés par une plus grande densité de personnes racisées, comme Saint-Léonard ou Saint-Michel. » Le même constat pourrait se faire en France : il y a moins de verdure dans les banlieues du 93 qu’à St-Lô, et plus de smog. Une comparaison démographique des deux lieux convaincra les plus sceptiques du racisme inerrant à cette injustice. St-Lô étant nettement plus « de souche » que le 93. On pourrait noter qu’anciennement les industries polluantes du Québec se situaient dans l’est des villes à cause des vents et que dans ces quartiers les logements étaient plus abordables. Les classes ouvrières se massaient sous la fumée des cheminées d’usine, pendant que les quartiers ouest étaient habités par les gens plus à l’aise. À l’époque, cela n’offusquait personne; c’était vu comme un des désagréments de la pauvreté. Aujourd’hui on y voit une preuve du racisme de cette même classe ouvrière de souche, qui souvent déserte les quartiers qu’elle habitait traditionnellement, pour fuir cette diversité qu’on lui impose. Après avoir vécu la pollution industrielle, puis l’insécurité de la diversité, voilà qu’on tente de la culpabiliser. Et pendant qu’on discute de ce nouvel « enjeu prioritaire », les églises canadiennes continuent d’être la cible du terrorisme, 53 églises en date du 25 juillet ont ainsi été rasées par les flammes ou profanées, et ce dans la plus grande indifférente de la caste politicienne canadienne qui le voit discute de sujets hautement plus importants racisme environnemental, racisme systémique, églises brûlés, Canada.