Hausse des prix de l’énergie et plus globalement de l’inflation poussent les principaux candidats déclarés à la présidentielle de 2022 à avancer des propositions pour soutenir le pouvoir d’achat, même si les précisions sur le financement restent maigres, voire inexistantes, la France étant tout simplement en banqueroute !
De gauche à droite de l’échiquier politique, nous nous sommes amusés à faire un tour d’horizon des idées portées au débat sur le pouvoir d’achat à sept mois du premier tour.
A gauche, hausses de salaires, revenu de base ou prix bloqués
FABIEN ROUSSEL (PCF)
– Smic mensuel à 1.800 euros bruts.
– « Conférence salariale » pour augmenter l’ensemble des salaires, et augmentation de 30% de tous les traitements dans la fonction publique.
– Pension de retraite minimale à 1.200 euros mensuels.
– Nationalisation d’EDF et Engie pour « fixer les tarifs ».
JEAN-LUC MÉLENCHON (LFI)
– « Loi d’urgence sociale » pour bloquer les prix des produits de première nécessité, dont ceux du gaz, de l’électricité et de cinq fruits et légumes.
– Smic mensuel à 1.400 euros nets.
– Ecart maximum de salaires dans une entreprise dans une fourchette de 1 à 20.
– « Revalorisation » du traitement des fonctionnaires et des minimas sociaux.
– Allocation d’autonomie de trois ans pour les 18-25 ans, sous réserve d’une formation qualifiante et sous condition de ressources.
– Pensions de retraite revalorisées au niveau du Smic pour une carrière complète.
– Financements: « instaurer une taxe réelle sur les transactions financières », geler les dividendes des actionnaires, augmenter la TVA sur les produits de luxe.
ARNAUD MONTEBOURG (ex-PS)
– Augmenter le Smic d’au moins 10%.
– « Grenelle » sur les salaires en vue d’une hausse générale mais différenciée selon les branches.
ANNE HIDALGO (PS)
– Doublement, au moins, sur le quinquennat, des salaires de « toutes les personnes au contact avec les élèves ». « Ou, pour commencer, aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac +5 ».
– « Relever tous les salaires » des personnels « invisibles » (soignants, caissières…) en s’inspirant de la proposition de la CFDT d' »une augmentation générale de 15% ».
LES CANDIDATS AU SECOND TOUR DE LA PRIMAIRE D’EELV
– Pour Yannick Jadot, le programme écologique en lui-même « est un 13e mois », grâce par exemple à la baisse des dépenses de chauffage liée à la rénovation des logements, ou à une meilleure « justice sociale » dans les entreprises favorisée par un conditionnement des aides publiques à des critères sociaux.
– Sandrine Rousseau veut garantir un « revenu d’existence » de 850 euros à partir de 18 ans, sous conditions de ressources. Coût total estimé: 130 milliards d’euros financés par « les prestations fusionnées » à cette occasion (75 milliards), « l’individualisation de l’impôt » (29 milliards) et « une augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu » (26 milliards). Elle propose aussi la « gratuité des premiers mètres cubes d’eau et mégawatt heure d’électricité » sous certaines conditions.
Droite et extrême droite: baisses de charges salariales et nationalisation des autoroutes
XAVIER BERTRAND (ex-LR)
Le président des Hauts-de-France promet pour la fin septembre des propositions qui seront l’un des grands axes de sa campagne, répétant pour l’heure que les Français doivent « pouvoir vivre dignement de leur travail ».
VALÉRIE PÉCRESSE (ex-LR) propose une « grande conférence salariale » et une augmentation du salaire net de 10% en abaissant les charges salariales, afin qu’il soit « beaucoup plus élevé que les revenus d’assistance ». Pour les retraités « qui ont cotisé toute leur vie », elle veut une pension « au moins égale au Smic » à l’horizon 2030.
MICHEL BARNIER (LR) veut « aligner » les traitements des enseignants « sur le niveau observé dans les autres grands pays », « en redéployant les ressources accaparées par les fonctions support et l’administration ».
NICOLAS DUPONT-AIGNAN (DEBOUT LA FRANCE)
– Augmentation des salaires nets de 10% en diminuant les charges salariales de 30% sur le quinquennat.
– Payer les salaires tous les 15 jours pour « réduire les découverts » bancaires.
– « Rétablir le dispositif d’exonération des heures supplémentaires qui assouplira les 35 heures ».
MARINE LE PEN (RN)
Au lieu de hausses de salaires qui feraient « peser une charge sur des entreprises dans de grandes difficultés économiques », elle veut « rendre du pouvoir d’achat aux Français » en nationalisant les autoroutes – ce qui permettrait de baisser les tarifs des péages « de 10 à 15% » et de « livrer 1,5 milliard d’euros par an au budget de l’État » – et en privatisant l’audiovisuel public, soit « 2,8 milliards de redevance rendus » aux contribuables.