Par Michel LHOMME
Le 21 Juillet dans le quotidien catholique et nationaliste Présent, notre correspondant québécois Rémi Tremblay après s’être félicité du succès rapide de la web-télé Patriote Nomos, équivalent canadien de notre TVLibertés dont nous diffusons ici régulièrement le Journal sur notre bandeau vertical, manifestait néanmoins une certaine inquiétude en intitulant son court texte : « La réinfosphère québécoise en déshérence ». Il y évoquait la fermeture de nombreux sites québécois de réinformation comme Le Peuple de la Fédération des Québécois de souche, du Bonnet des patriotes et même du Cercle Jeune Nation, sites qui sont devenus soit inactifs soit sont actuellement carrément fermés. On peut noter le même phénomène en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne alors que théoriquement, l’auditoire pour de tels sites critiques devraient être en pleine croissance, les Québécois comme les Européens étant de plus en plus nombreux à tourner le dos aux médias traditionnels. Alors comment expliquer ces difficultés ?
On pourrait croire que la raison de ces fermetures est liée aux restrictions de plus en plus présentes de la liberté d’expression en ligne au nom des fake news, de la criminalisation particulièrement avérée en France des délits d’opinion capables de rompre des carrières et toute une réputation mais, nous voudrions ici noter que dans les faits, il s’agit trop souvent d’un problème organisationnel. Tous ces sites sont souvent gérés par une ou deux personnes qui portent le projet à bout de bras plutôt que par une équipe qui permettrait d’assurer la pérennité du site en cas de coup dur (maladie, mutation, changement d’activité professionnelle mais aussi la lassitude de l’administrateur face au peu de retour critique des articles en eux-mêmes. C’est proprement le cas de metainfos géré par une seule personne.
Nous ne sommes pas à la retraite et les contraintes dues au covid, l’alternance continue du télétravail et du présentiel dans l’enseignement ont en réalité considérablement considérablement notre temps et notre charge de travail alimentaire. Les « petits hommes gris », nos chefs, ne nous font plus de cadeau.

Nous avions espéré début septembre être plus régulier, plus constant mais force est de constater que matériellement nous ne le pouvons pas car nous avons aussi comme tout un chacun une vie de famille, devons consacrer du temps à lire et à des travaux d’écriture plus pérennes et bien évidemment faire du sport pour se maintenir en forme. Et puis, il y a la vie et parfois ce doute persistant : à quoi bon se tuer au travail pour des lecteurs qui n’aiment trop souvent que l’invective, être conforter dans leurs retranchements, ne pas penser ?

Sapere aude s’écriait Horace et que reprit Kant comme devise des Lumières. Force est de constater que les gens aiment toujours les « tuteurs » fussent-ils récalcitrants ! Nous ne sommes jamais parvenus à réellement trouver des collaborateurs réguliers, à rencontrer un jeune « pilier » qui pourrait nous soutenir. C’est pourquoi certes le site continuera, s’efforcera d’être régulier visant la quotidienneté mais en fait n’y parviendra sans doute jamais à moins de trouver d’ici-là un mécène généreux ! …