Entre les militaires qui se tuent en avion et les rebelles qui s’entretuent entre eux dans des règlements de compte, cela fait au bout du compte pas mal de morts au Nigéria !
Le lieutenant-général Ibrahim Attahiru, commandant de haut rang de l’armée nigériane, et d’autres officiers militaires ont en effet été tués ce samedi lorsque leur avion s’est écrasé dans des conditions météorologiques défavorables dans le nord du pays à Kaduna, ont indiqué les forces armées dans un communiqué, tuant 10 autres officiers et y compris l’équipage. Le chef d’état-major de l’armée Attahiru venait d’être nommé en janvier par le président Muhammadu Buhari dans le cadre d’un remaniement, une véritable purge du haut commandement militaire suite aux révoltes d’octobre et aux échecs successifs de la lutte anti-terroriste dans le nord, cette bataille qui dure maintenant de plus de dix ans contre le groupe armé Boko Haram.
A noter que la mission diplomatique américaine au Nigéria a qualifié la mort d’Attahiru de «perte énorme pour le Nigéria», le chef de l’armée ayant été autrefois chargé de diriger l’offensive de première ligne contre les combattants de Shekau dans le nord-est en 2017 et où il avait manifesté un courage et effectivement une détermination hors pair. Curieusement, Attahiru est mort alors que des informations venaient de révéler que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, aurait été gravement blessé ou peut-être tué après des affrontements avec une faction rivale. Des sources locales de renseignement avaient en effet déclaré que Shekau avait été grièvement blessé cette semaine lorsque l’État islamique lié à l’EIIL dans la province de l’Afrique de l’Ouest (ISWAP) avait attaqué son bastion dans la forêt de Sambisa, dans le nord-est de l’État de Borno. Les sources ont déclaré que le chef de Boko Haram avait été blessé lorsqu’il s’était suicidé pour tenter d’échapper à la capture.

L’armée nigériane était précisément en train d’enquêter sur l’attaque de Sambisa et sur les allées et venues de Shekau pour en avoir le cœur net, le chef rebelle musulman ayant l’habitude d’être déclaré mort puis de réapparaître quelque temps après.
L’armée nigériane lutte contre Boko Haram dans le nord-est depuis 2009, dans un conflit qui a tué plus de 40 000 personnes et déplacé environ 2 millions de personnes.
Buhari, l’actuel président du Nigéria est un ancien général élu pour la première fois en 2015 aujourd’hui âgé et malade et qui subit de plus en plus une pression croissante de la part des alliés américains et des critiques sur la gestion par son gouvernement des problèmes de sécurité qui sont croissants dans le pays, problèmes certes liés à Boko Haram mais aussi aux tribus séparatistes, aux conflits entre nomades et sédentaires (le réchauffement climatique et l’assèchessement du lac Tchad, équivalent à ce qui s’est passé avec la mer d’Aral entraîne dans l’indifférence générale unlarge déplacement de population), aux pirates du golfe de Guinée (la bande de Black Devil ) et les gangs et bandes armées de voyous qui depuis quelques semaines sévissent même dans des quartiers de Lagos jusqu’alors épargnés tout simplement parce que suite au Covid beaucoup ont perdu leur emploi et avec la baisse de la devise nigériane, (le naira) ont tout simplement faim !