Par Michel LHOMME
Ces dix dernières années, on nous a raconté que si l’économie mondiale avait bien été touchée par la crise financière de 2008/2009, elle était en train de se redresser. Mario Draghi a fait ses tours de magie, la Fed a sauvé la situation, les valeurs mobilières américaines en particulier n’ont cessé de se renforcer et comme l’analyse si bien ici même Marc Rousset (https://metainfos.com/2020/02/22/les-illusions-de-trump-sur-leconomie-americaine/), la planche à billets n’a pas cessé de fonctionner à gogo. Le Dow Jones et le S&P500 de New York ont largement dépassé leurs sommets de 2007 et ont comblé les déficits des fonds d’investissement, garantissant les promesses capitalistes de confort et de sécurité pour la génération des baby-boomers partant à la retraite. Toutefois, si tout cela est peut-être vrai pour certains investisseurs fortunés aux États-Unis, la réalité du financement des retraites future est beaoucoup plus complexe, pour ne pas dire inquiétante et Yves Montenay a eu le mérite récemment (https://metainfos.com/2020/02/22/la-retraite-par-capitalisation-peut-elle-saffranchir-de-la-demographie/) de mettre les pieds dans le plat en replaçant le sujet face au problème numéro un : la question démographique. Or, la plupart des anciennes classes moyennes occidentales est aujourd’hui confrontée à une nouvelle décennie d’incertitude, car les rendements obligataires négatifs ont creusé les fondations de nombreux fonds de réserves de retraite nationaux, privés et d’entreprises.
Et il nous faut d’ailleurs maintenant aller même plus loin à notre avis et nous demander si la récente quête de profit et la croissance des fonds indiciels n’ont pas bâti un nouveau château de cartes qui, à terme, sapera cette sécurité que les retraites étaient censées apporter. Si tel est le cas, n’y a-t-il pas là une occasion de revoir toute la copie du dossier retraites et même carrément de réévaluer les attentes à l’égard de la vieillesse, d’innover et d’induire des changements encore plus systémiques ? Ruinés pourrons-nous vraiment continuer comme avant, soins gratuits pour tous et pensions assurées ?
En prenant du recul, on est amené à anticiper que la décennie à venir pourrait bien tirer la dernière salve de l’actuel paradigme des retraites. Assaillies de toutes parts par la baisse des revenus d’investissement, les déficits budgétaires, les révoltes populistes, la réduction de l’immigration, la banqueroute mondiale à venir, les économies occidentales seront de toute évidence contraintes de revoir tout le concept de retraite. Il se peut donc que nous approchions inévitablement de la nécessaire transition vers un avenir plus souple, voire incertain, pour nos populations vieillissantes. Alors demain qui pour s’occuper des vieux ? L’euthanasie en fin de vie, le cynisme libéral et utilitariste porté à son comble ?
A noter que le Parlement portugais comme l’Espagne (https://metainfos.com/2020/02/22/leuthanasie-tue/) a aussi adopté en première lecture cinq propositions de loi en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie. Le texte soumis par le Parti socialiste précise « les conditions spéciales pour la pratique de l’euthanasie non punissable ».