A LA RÉUNION, MACRON A ALLUME LE VOLCAN ET PERD SON PORTABLE

par Michel LHOMME

Le préfet de La Réunion a annoncé mardi un renfort des mesures de sécurité sur l’île, secouée depuis la visite d’Emmanuel Macron par des « violences urbaines » qui ont blessé « huit policiers, un gendarme et un pompier ». 

« Les forces de l’ordre et de secours ont été prises à partie à plusieurs reprises », regrette le préfet Jacques Billant dans un communiqué. Il indique que 12 personnes ont été interpellées et jugées, donnant lieu à « des condamnations pénales », sans plus de précision.
Sur le plan matériel, « une habitation, des voitures » et « du mobilier urbain » ont été brûlés, en dépit de la mise en place d’une cellule opérationnelle de crise, ajoute le préfet, qui dénonce des violences « qui mettent en danger nos concitoyens et l’ensemble des services publics ».


A quelques heures des célébrations de la fête d’Halloween, « qui avait donné lieu l’année dernière à d’importantes violences urbaines », le préfet de La Réunion a annoncé l’interdiction d’utilisation « de produit susceptible de troubler l’ordre public » de mardi 21H00 au vendredi, 8H00. Sont notamment cités « le port, transport et utilisation des artifices de divertissement, articles pyrotechniques, fusées de détresse, armes à feu y compris factices et des munitions ». 
En outre, « la vente au détail de carburant, produit combustible ou corrosif, dans tout récipient transportable tel que jerrican, bidon » et « le port, le transport de carburant, de produits combustibles et ou corrosifs, dans tout récipient transportable tel que jerrican, bidon » sont interdits, ajoute le communiqué. Le Préfet annonce également le renfort sur l’ensemble du département des forces de sécurité, dans la nuit de jeudi à vendredi, appuyées d’un hélicoptère de gendarmerie et d' »unités spécialisées de la police et de la gendarmerie nationales ».
Des mesures « temporaires d’interdiction de la vente à emporter d’alcool » ont également été prises, entre 21H00 et 07H00 du matin chaque nuit, de mardi à vendredi.

Emmanuel Macron a terminé vendredi son voyage de quatre jours à Mayotte et La Réunion en annonçant plusieurs plans sur le volet de l’emploi, de la formation et de l’agriculture. Un voyage terni par des heurts qui ont éclaté jeudi soir notamment dans le nord de l’île entre une centaine de jeunes et des forces de l’ordre dans la commune du Port, à 20 km de Saint-Denis.

Mauvais présage, le lendemain de son voyage, le volcan de la Fournaise se réveillait.

Enfin relevons cette anecdote qui en dit long. Après avoir déposé Emmanuel Macron à 16h24 à La Réunion le mercredi 23 octobre, l’avion présidentiel est reparti stationner à l’Île Maurice, pour des raisons qui restent encore floues (mais peur sans doute des gilets jaunes réunionais ?) sauf qu’ aux alentours de 19h, quelques minutes après le décollage en direction de l’île soeur, le pilote demande à faire demi-tour ainsi que l’autorisation d’atterrir à nouveau à Roland Garros. En communication avec la tour de contrôle de l’aéroport, le pilote évoque des « documents » oubliés à bord pour expliquer ce retour. Mais selon nos informations, il s’agissait en réalité du téléphone portable du président de la République. Un objet d’une grande dangerosité s’il venait à tomber entre de mauvaises mains… Imaginez que quelqu’un ait pu accéder à ses messages ou ses e-mails ! Mais surtout, le président de la République doit rester en permanence joignable par son cabinet resté à Paris, ainsi que par les ministres, si jamais il se passe quelque chose d’important quelque part dans le monde et surtout dans la France d’aujourd’hui, la France qui flambe de partout et terre d’insécurité. Alors comment un président de la République, entouré de ses dizaines d’assistants et autres services de sécurité, a-t-il pu oublier son portable dans l’avion ? D’autant que la petite étourderie a un prix : une heure de vol dans l’A330 présidentiel coûte 20 776 euros. 

Pendant que le président quittait le monument aux Morts pour se rendre à la NORDEV, l’A330 présidentiel faisait demi-tour dans les airs pour lui ramener son téléphone portable (Photo : Pierre Marchal Anakaopress / Plan de vol : Radar Virtuel)