REPORTAGE : PROMENADE EN NOUVELLE FRANCE : DES REFUGIES, DES MIGRANTS ET DES BIDONVILLES

Michel LHOMME

Ce texte aurait dû être publié sur Métamag le jour de sa fermeture. Nous l’avons relu et quelque peu révisé mais très peu. Il reste en effet d’une très grande actualité.

C’est dans un contexte européen de crise migratoire persistante et après des mois particulièrement éprouvants (grèves de la SNCF à répétition, émeutes urbaines récurrentes) que les Français, face à la détérioration constante des services publics au quotidien (poste, hôpital, éducation, naufrage universitaire et fiasco de parcours Sup, état lamentable des transports publics franciliens) se retrouvent à payer un impôt de plus en plus lourd et des taxes infinies. Ils ne peuvent alors manquer de s’interroger sur l’intérêt général de la contribution obligatoire. On sent par ailleurs une lassitude de plus en plus prégnante chez les fonctionnaires comme si eux-aussi n’y croyaient plus et « fonctionnaient » donc de moins en moins. Malgré toutes les combines pour cacher les chiffres, ceux du chômage sont en constante progression et la dette publique continue de déraper chaque jour. Pourtant, malgré ces réalités, le gouvernement continue son progressisme suicidaire souhaitant même le hisser au rang philosophique de modèle européen. Macron se vante en Europe de ne pas refouler les migrants et il organise partout et discrètement sur le territoire des réquisitions d’édifices publics pour les accueillir.

A l’Est de Paris, Vincennes n’est pas réputée comme une ville de banlieue. Elle est considérée comme chic et bourgeoises. Elle y a même son « carré magique », de plus en plus apprécié par une communauté influente. Pourtant, en juillet, sa maire centriste Charlotte Liber-Albanel (UDI) a tenu par courrier personnalisé à informer les citoyens de ce quartier de la réquisition par la préfecture d’un gymnase pour les « réfugiés », en clair les sans-papiers. Une centaine d’hommes déplacés apparemment des quartiers problématiques de Paris (La Chapelle, Barbès) ont ainsi été abrités l’été 2018 au gymnase des Vignerons à deux pas du Château et du bois, encadrés par les humanitaires, les renégats et collabos de service. A Vincennes, c’est l’association Aurore qui accueille et accompagne vers l’autonomie les immigrés en situation de précarité ou d’exclusion via l’hébergement, les soins et l’insertion qui s’en est chargé. De passage dans la capitale, curieux nous sommes allés faire un tour rue des Vignerons et immédiatement nous nous sommes interrogés sur la dépense. La mairie de Vincennes certifie qu’elle ne déboursera pas un sou. Nous la croyons c’est donc la préfecture qui paie. Elle paie quoi ? Les lits de camps disposés au sol, l’entretien du gymnase, un service de trois repas par jour. Une ambulance de la protection civile, mobilisant deux infirmiers présente vingt-quatre sur vingt-quatre dans la rue adjacente. Le gymnase reste éclairée toute la nuit (ces gens dorment-ils?). Alors qui règle les factures des compteurs d’eau et d’électricité ? Tous les « réfugiés » semblaient disposer d’un téléphone portable dernier cri que nous n’avons même pas. Qui leur a fourni ? Au début, les réfugiés furent discrets mais très vite, la canicule aidant, les chaises furent mises sur le trottoir et il y eut soudain un petit côté Afrique face au café des Artistes de la rue. En fin d’après midi, les sans papiers (Érythréens, Pakistanais, Arabes, Somaliens) tous jeunes mâles en attente de carte de séjour ou du statut d’asile, prirent l’habitude de prendre un ballon et d’aller jouer au bois de Vincennes. Que faisaient-ils dans la journée ? Rien, absolument rien sauf attendre d’improbables formalités aux guichets fermés en plein mois d’août. Pendant ce temps, nos « Gaulois réfractaires », nos futurs gilets jaunes prenaient le métro tôt le matin pour payer leurs impôts et des loyers de plus en plus chers. Cet été, 254 migrants parisiens ont été ainsi totalement pris en charge par la préfecture de Région en collaboration avec France Terre d’Asile. Celle-ci proposait plusieurs fois par semaine, aux migrants qui le souhaitaient un hébergement temporaire et un examen de leur situation administrative, sociale et sanitaire, totalement pris en charge par l’État.

Nous quittons Vincennes et nous nous arrêtons quelques stations plus loin à Nation. Nous fréquenterons la place plusieurs journées de suite à heures différentes. Toutes les heures, nous y avons croisé de jeunes hommes sac à dos, parlant très souvent anglais, parfois un peu hagards avec un bout de papier à la main cherchant tous une ou deux adresses. C’est que derrière Nation, ils recherchent plusieurs bâtiments eux-aussi réquisitionnés pour l’hébergement des « réfugiés » et tenus par les Associations. Deux choses frappent : la régularité quotidienne de ces arrivées individuelles puis la relative bonne tenue des sans papiers, souvent habillés de vêtements de marque. On peut même ajouter leur politesse, leur courtoisie et leur bonne éducation par rapport aux « petites chances » de nos écoles. On sent que dans leur pays, ils étaient ceux qui voulaient s’en sortir.

A Vincennes comme à Nation, les Gaulois ne manifestent aucune hostilité à l’égard des réfugiés, preuve que fondamentalement, le Français contrairement à ce qu’on n’a cessé de nous faire croire n’est pas « raciste ». Par contre, oui, ils s’interrogent : «  Qui paie ? Qui paiera ? ». Comme justement on pose la question à un membre des associations d’accueil, il nous répondit que la plupart de ces réfugiés iront en province parce que l’intégration y est plus facile et il nous confirme que la politique du gouvernement est précisément l’éparpillement, l’essaimage sur tout le territoire par petites centaines d’individus, par petites unités. On change donc bien la population. Il s’agit bien d’une politique délibérée.

Sachez que ce qui s’est passé à Vincennes cet été s’est aussi passé à Nogent sur Marne et bien d’autres villes de la région parisienne plutôt tranquilles. Toutes ont vu leurs installations sportives réquisitionnées sans pouvoir s’y opposer sauf à Montreuil où l’accueil se fait tout simplement par la diaspora et les cousins.

Nonobstant, quoique discrets, les rapports administratifs commencent à s’accumuler : le coût de l’immigration est à terme intenable et entraînera très vite comme à Mayotte, paradigme du système, la saturation des services publics, des risques sanitaires et le développement de marchés parallèles.

Aussi poursuivons-nous notre visite de l’Est parisien et retrouvons-nous maintenant face au bois, à la station des bus de Vincennes. Là, tous les samedis, on peut observer un drôle de manège, de curieuses camionnettes qui sont en réalité de véritables épiceries ambulantes. Les produits, boîtes de conserve, légumes mais aussi produits ménagers, viennent des pays de l’Est et sont vendus à des prix imbattables. Le négoce se fait dans la discrétion la plus totale mais dure tout l’après-midi. A première vue, la police l’ignore. On trouve la même chose place de la Nation cette fois-ci tenue par des Roumains. Ce sont donc des commerces parallèles comme il existe dans les aéroports de Paris de « faux taxis » ou au sein même de l’aéroport de Roissy, des Maliens sans papiers qui vous emballent d’un filet plastique de protection vos valises quand l’entreprise privée chargée de le faire est absente. Ils ne paient ni patente, ni taxes, et bien sûr pas d’impôts !

Entrons maintenant dans le bois, à droite de l’esplanade du château, on y croise de nombreuses tentes de SDF. Elles n’y étaient pas : il y a un an. Ces SDF sont français mais ne bénéficient d’aucun soutien des associations. Pourquoi ? Selon les Associations, les SDF « de souche » sont plus difficiles à gérer et surtout ne permettent pas de toucher des subventions associatives conséquentes. Certains partent donc au travail le matin après avoir couché dans les bois. Ils vivent là sous tente sans électricité, sans eau parce qu’ils ne trouvent plus de quoi se loger. L’hiver 2018, selon des riverains, il y en avait beaucoup plus et pour satisfaire les bobos qui font leur jogging dans le bois, on avait dû se résigner à les déloger apparemment de manière musclée comme en atteste les arbres et arbustes sauvagement coupés.

Quant à l’esplanade du Château, elle ne semble plus du tout entretenue par la Mairie de Paris. La route se retrouve criblée de nids de poule sur lesquels on a vu plusieurs fois des scooters perdent quelques unes de leurs pièces quand ils n’avaient pu l’éviter. Le rond point est non éclairé la nuit, et ses panneaux de signalisation à terre. Cela nous ramène encore à la pénurie et au discours qu’il n’y a plus d’argent, à nos impôts et aux réfugiés logés à l’œil. Reprenez les photos du défilé du 14 juillet 2018, pour la première fois, on constate avec étonnement que même devant la tribune officielle, les bandes blanches des passages piétons n’avaient pas été repeintes pour l’occasion.

Alors revenons sur notre gymnase vincennois. On nous explique régulièrement que les immigrés, loin de prendre le travail des Français, occupent les emplois dont les autochtones ne veulent pas. Ils seraient nécessaires à notre pays, contribuant à sa prospérité. D’ailleurs, il faudrait en augmenter le nombre puisque le taux de natalité baisse depuis trois ans en France. C’est pourquoi aussi, on ne doit pas redouter l’arrivée des clandestins mais, au contraire, les intégrer le plus vite possible pour qu’ils travaillent pour la collectivité. Ce discours que l’on entend à gauche mais aussi du côté de la droite libérale, n’a pas de fondement dans la réalité hier, pas plus qu’aujourd’hui et encore moins demain.

Si l’apport de la main-d’œuvre immigrée répondait à une nécessité économique comment expliquer qu’en 2017 le taux de chômage des Français était de 9% et celui des étrangers de 17%, près du double ? A l’évidence, l’arrivée massive depuis 2015 d’un million de « migrants » illégaux en Allemagne, plus de 700.000 en Italie et environ 300.000 en France, dont aucun quasiment n’est expulsé, ne peut qu’aggraver la situation. Or, l’OCDE, organisme qui regroupe les experts de 35 pays européens, a publié avant l’été une étude qui démentait justement l’optimisme pro-migrationniste affiché, inspiré par l’idéologie et non par l’analyse de données économiques et sociales objectives. Aucun media n’a pourtant donné de publicité à ce texte, et pour cause… Que disait le rapport de l’OCDE ? Qu’après l’accueil de ces « migrants », l’aide d’urgence s’éloigne, et qu’alors nous entrons très vite dans la phase complexe de promotion et d’intégration de ceux qui resteront (autrement dit la plupart.) Pour toute l’Europe, la population en âge de travailler croîtra inévitablement. Cet accroissement de la population active entraînera forcément une hausse du chômage. De 6% en Allemagne d’ici à 2020. Puisque c’est le pays qui a accepté le plus de « migrants », il est logique que ce soit lui qui soit frappé par la vague et par un chômage accru à cause de cette immigration. Mais les autres pays européens seront touchés également. La France devrait ainsi connaître une hausse de 0,6% du chômage pour ce seul motif d’où d’ailleurs pour parer à ce coût la nécessité de réformer au plus vite l’assurance chômage. Ces « nouveaux travailleurs » débarqués en Europe exerceront particulièrement dans le bâtiment, l’agriculture, dans la restauration (les représentants du patronat hôtelier, exerçant un véritable lobbying pro-réfugié sur le gouvernement) et, en partie, dans l’industrie. L’OCDE note que cela constituera « une concurrence significative pour les travailleurs locaux peu formés. » Ce seront toujours les plus défavorisés des autochtones qui seront en effet victimes de l’immigration. Peu qualifiés, ils ont pour rivaux ceux qui sont fraîchement débarqués or ces derniers reviennent moins chers à certains patrons, non seulement quand ils sont clandestins et payés « au noir » mais aussi lorsqu’ils sont régularisés car ils acceptent des salaires et des conditions de travail que les Français refusent. De toute façon, pour ceux qui viennent d’outre Méditerranée, leur situation ici, même en étant sous-payés, est cent fois préférable à celle qu’ils avaient sur leur terre natale. Mais quand ils comprendront très vite la notion de « non solvabilité », ils cesseront comme c’est le cas aujourd’hui dans la plupart des barres d’immeubles de ne plus payer leur loyer et les factures des compteurs.

Oui, il reste encore de la place pour la misère gauloise dans les parcs et jardins de Paris, il y a des bidonvilles en cours d ‘installation le long du périphérique et des bretelles d’autoroutes pendant que les gilets jaunes manifestent et que la police devenue non républicaine, hostile au peuple laisse faire et fait la chasse à jets de grenade sur le peuple français.