ACTE DE GUERRE : EUROPE, REVEILLE-TOI !

par Michel LHOMME

C’était plus qu’une rumeur. Cela faisait des semaines qu’on en parlait. Le gouvernement allemand et surtout le chancelier Olaf Scholz avaient entamé des pourparlers avec la Russie dans le but de résoudre le conflit existant entre les deux pays et d’éviter le désastre social qui plane sur l’Allemagne et l’UE. La réouverture des Nord Stream I et II et la fourniture du gaz nécessaire au fonctionnement de l’industrie étaient une condition préalable.

Ainsi, l’attaque perpétrée contre les deux gazoducs russes est dirigée non seulement contre Moscou mais surtout contre l’Allemagne. C’est pourquoi la principale responsabilité doit être trouvée dans le conglomérat anglo-américain avec d’autres pays qui en bénéficient indirectement, comme l’Ukraine ou la Pologne. 

Quelques jours avant le début du conflit en Ukraine,comme le rappelle ici même l’article du professeur Chossudovky (https://metainfos.com/2022/10/09/acte-de-guerre-les-usa-contre-lunion-europeenne/), Joe Biden, en présence de la chancelière allemande, avait déclaré : « Si la Russie envahit, c’est-à-dire si les chars ou les troupes franchissent à nouveau la… frontière ukrainienne, alors il y aura non… il n’y aura pas de Nord Stream 2. » 

Le Nord Stream II a été conçu pour éviter la dépendance allemande vis-à-vis des gazoducs polonais ou ukrainiens ; en la bloquant l’Allemagne s’était déjà soumise aux intérêts géostratégiques de l’Amérique du Nord mais pour les Etats-Unis comme pour la Pologne, cela ne suffit pas : il faut détruire Nord-Stream II. D’ailleurs, coïncidant avec l’attentat-sabotage, Varsovie (l’un des pays les plus intéressés par cette action) a carrément inauguré son propre gazoduc le 1er octobre, bien qu’il soit bien petit pour les besoins européens.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, élu en décembre 2021, a commis deux graves erreurs en quelques mois.

Le 7 décembre 2021, il s’était rendu à la Maison-Blanche et avait tenté de résister à la pression des États-Unis qui le poussaient à renoncer au gaz russe, à abandonner Nord-Stream 2. De retour à Berlin, Scholz avait choisi de maintenir Nord Stream en activité mais de bloquer le lancement de Nord Stream 2,  tout en recherchant des sources d’énergie renouvelables : il avait donc cédé.

Scholz pensait à tort qu’il parviendrait ainsi à trouver un équilibre entre le bellicisme de la pensée stratégique américaine, les besoins de l’industrie allemande et la doctrine des Verts, membres de sa coalition gouvernementale.

Pour l’Allemagne et pour L’Europe, une fois les gazoducs qui traversent la Pologne et l’Ukraine coupés pour raisons de guerre provoquée, il était pourtant vital d’entretenir les deux gazoducs qui traversaient le fond de la mer Baltique.

De son côté, pour la Russie, ils représentaient une source de revenus stable et permanente qui lui permettait une certaine influence politique au sein de l’UE. Ce n’est donc ni la Russie ni l’Allemagne qui profitent de cette attaque. 

Notons qu’immédiatement après le sabotage (était-il au courant ?), le valet français Macron a  autorisé la possibilité de transit de gaz liquéfié d’Amérique du Nord vers l’Espagne et l’Allemagne via le territoire français. 

Le contrôle américain de l’énergie européenne est une évidence.

La responsabilité des attentats est de plus en plus claire : USA, CIA avec l’aide des services secrets britanniques de son intrigante majesté ! Nous pourrions rappeler aussi ici les menaces contre l’oléoduc proférées par Victoria Nuland, qui notait le 27 janvier 2022, lors d’un point de presse du département d’État : « Je voudrais dire franchement : si la Russie envahit l’Ukraine, de quelque manière que ce soit, le Nord Stream 2 ne fonctionnera pas »

L’ancien ministre polonais des Affaires étrangères et actuel membre du Parlement européen, Radoslaw Sikorski, a d’ailleurs quasiment remercié les États-Unis après le sabotage, dans ce qui semblait, dixit  Lavrov, le ministre des affaires étrangères russes : « une déclaration officielle d’attentat ».

Malgré les preuves évidentes, nous avons pourtant vu dans les médias français et pire chez des membres de l’exécutif européen faire preuve à parts égales de cynisme ou de bêtise, en accusant la Russie d’avoir provoqué l’attentat. 

La crise ukrainienne ne cache pratiquement plus la volonté américaine de couler politiquement et militairement la Russie,  économiquement l’Allemagne et l’UE pour que l’Europe ne soit plus compétitive et que l’Eurasie ne soit plus qu’un doux rêve. À l’heure actuelle, il est maintenant clair que les véritables ennemis des États-Unis, à part la Russie, sont ses alliés européens. 

Le déclin américain, la perte du contrôle économique sur ses alliés, visant à maximiser leurs profits par le commerce avec la Chine, explique l’intérêt de Washington à discipliner « encore plus » les « vassaux européens » et à entrer en guerre par pays interposés (les Ukrainiens comme chair à canon) afin de justifier et de garantir l’existence du réseau militaro-industriel américain. 

En début de récession, Pékin tente de calmer la situation car la Chine sait désormais que le prochain objectif, si la Russie est vaincue, ce sera eux. Elle a contrairement aux Européens parfaitement compris le jeu américain et a besoin de temps pour se préparer et assurer la victoire dans l’affrontement qui se profile à l’horizon entre eux et les États-Unis, un affrontement que nous pouvons fixer avant 2030. Du coup la Chine maîtresse de l’atelier mondial organise à bon escient la pénurie. 

Remarquons simplement au passage que pour le cas allemand, Berlin serait tout simplement vaincue pour la troisième fois en un siècle. Héritiers de la grande philosophie allemande de la puissance (Clausewitz,Hegel,Nietzsche), nous serions allemands, nous n’en serions pas fiers.

En tout cas ce qui est certain, c’est que le contrôle actuellement exercé par l’OTAN sur les gouvernements européens a redéfini un nouveau cadre conceptuel : cette organisation militaire est désormais celle qui dirige la politique étrangère européenne.

L’Europe n’existe plus. Elle n’a pas répondu au sabotage européen. Or, l’attaque contre les gazoducs de Nord-Stream 2 est une ligne rouge que l’Amérique a franchie dans sa tentative de maintenir son hégémonie unipolaire. Ainsi, les chefs d’états de l’Union européenne ont porté sans même en prendre conscience le conflit à une nouvelle étape car par le sabotage des gazoducs, la guerre est passée de localisée à multidimensionnelle, menée sur plusieurs fronts. Comme l’Allemagne et donc l’Europe n’ont pas réagi à cette atteinte à leur souveraineté, le Vieux Continent, après 500 ans de leadership culturel et politique dans le monde, tombera petit à petit dans les zones grises du monde sous-développé, en langage politiquement correct dans la « sobriété ».

On aura noté que le « sabotage », l’attentat anti-européen a eu lieu quelques jours après d’importantes manifestations du peuple européen en Autriche et en Allemagne contre le suivisme de ses dirigeants même si la France atone ne les as pas relayées. Il y avait donc danger pour le gouvernement américain d’un retournement européen sous la pression de son opinion publique. Il fallait agir au plus vite. C’est fait et pour nous, c’est très clair. 

Puisqu’on ne peut faire confiance aux dirigeants européens tous atlantistes convaincus et issus du sérail mondialiste, ce sont les différents peuples d’Europe qui doivent mettre fin à tout cela en se rebellant et en s’opposant. Il est pourtant bien loin le slogan « US go home » des années 60.  La démocratie et la liberté perdues doivent être retrouvées. Il est indispensable de contrecarrer la propagande officielle des médias et de nos intellectuels libéraux patentés, défendre la pleine liberté d’expression et mettre fin à la perversion, à l’endoctrinement et à toute l’ingénierie sociale qui a commencé il y a deux ans avec l’opération « covid ». Il est absolument indispensable de procurer une solide éducation, un sens critique, un effort et des valeurs éthiques aux nouvelles générations, à nos élèves, ce qui est un peu la finalité d’un tel site.

Europe, réveille-toi !

Un commentaire

  1. Excellent
    Mais pour obtenir dans les faits l’explosion d’une « Europa erwache », soit la reprise au XXIe siècle d’un slogan luthérien du XVIe, imité au XXe par d’autres patriotes allemands, il est nécessaire de vulgariser la véritable histoire de l’Europe, de 1914 à nos jours.
    C’est-à-dire assimiler une recension et une explication des faits totalement différente de celle répétée ad nauseam par des « historiens » longtemps marxistes, puis soumis à la Deception (soit une propagande fondée sur des mensonges) alliée et à la shoahmania.
    Entendons-nous bien, il est hors de question de nier la Shoah, pas plus que les génocides judéo-bolcheviks perpétrés en Russie, puis en URSS et dans ses terres vassalisées de 1918 à 1947.
    Mais le temps de la déploration est clos. Les réparations morales et financières furent énormes pour la Shoah. Il faut tourner la page pour bâtir l’Europe des Nations blanches unies… et Israël n’a pas sa place en Europe, mais au Proche-Orient.
    Certes, des lois de circonstance ont transformé en « crimes imprescriptibles » les génocides-populicides-démocides, si nombreux dans l’histoire humaine. Dans cette optique, on ne voit aucun peuple organisé qui n’ait à se reprocher des crimes de masse – et ceux des antiques Hébreux sont répertoriés dans la Bible hébraïque.
    Abandonnons les antiques histoires tristes, pour nous pencher sur le siècle passé et le crépuscule de l’Europe. En prenant conscience des faits réels et non des légendes diaboliques, on pourra tirer des leçons pour orienter la vie des Européens lors de leur renouveau.

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