Par Bernard PLOUVIER
On ne fera pas l’honneur de répondre point par point à l’article provocateur, paru dans ces colonnes, où un « universitaire » prétend que les nids de pirates d’Alger et d’Oran avaient disparu en 1830 et que l’Algérie forme une « Nation », alors que les haines entre Arabes et Berbères sont vieilles d’un millénaire et demi et qu’elles demeurent un sujet d’actualité. (https://metainfos.com/2022/06/25/algerie-60-ans-dindependance/).

Tout au plus peut-on s’accorder avec « l’universitaire » sur un point : jamais les Français n’auraient dû dépenser un seul Franc-or, ni les os du moindre troupier pour sortir ce qu’il est convenu d’appeler l’Algérie – et qui n’avait aucune unité politique, ethnique ou économique – de sa torpeur médiévale. Surtout, jamais l’État français n’aurait dû accepter sur son sol le moindre Algérien, tant pour lui assurer des études que pour lui offrir un travail autrement rémunérateur que ce qu’il pouvait trouver dans son merveilleux pays.
La suite a démontré qu’il s’agissait de deux monstrueuses erreurs, confinant au crime contre la Nation française, de la part de politiciens à courte vue.
Durant les années Cinquante et Soixante, nous avons accueilli sur notre sol métropolitain des travailleurs – qui crevaient de faim chez eux – et les avons bien payés ; et le Roubaisien que je fus durant vingt années sait fort bien, qu’ils n’étaient guère malheureux chez nous. Puis une loi inique, votée en 1976 sans avis de la Nation Souveraine, a permis le regroupement familial. D’où un « enrichissement » de notre France d’une effarante multitude de sauvageons, qui n’avaient rien de commun, sauf l’origine ethnique, avec les travailleurs des années 1950-75 : émeutiers, incendia ires, racketteurs, racistes injurieux, pillards, violeurs, égorgeurs à couteau à céramique, assassins terroristes au nom d’un certain Allah. (https://metainfos.com/2021/12/23/immigration-le-devoir-de-memoire/)
Puisque « l’universitaire » nous reproche « 6 millions de victimes » – ce chiffre semble exercer une réelle fascination chez les individus de religions sémitiques : c’est le nouveau nombre d’Or des excités anti-européens de tous poils -, offrons-lui une Réparation, pour solde de tout compte.
Produits de métissage inclus, nous devons renfermer sur notre sol sacré – il y eut tellement de morts pour le défendre ces deux derniers millénaires, qu’il faut croire en une quelconque sacralité ! -, entre 10 et 15 millions d’individus aux ancêtres algériens. Restituons-les en intégralité à leur Terre sacrée algérienne. Et profitons-en pour apurer les comptes financiers entre les deux pays.
Rappelons en effet certaines réalités.

L’occupation d’Alger par les troupes françaises, en 1830, a permis de faire disparaître l’activité des pirates barbaresques, qui avaient transformé en esclaves environ 1 million d’Européens (des hommes pour 90%), entre le XVIe siècle et le premier tiers du XIXe (Davis, 2004). Une partie de ces esclaves européens était exportée vers l’Arabie, la Perse voire l’Orient plus lointain, par des trafiquants juifs (Heers, 2003). On évoque rarement le rôle des Juifs dans le trafic d’esclaves ; c’est une erreur grave, comme le fut l’octroi de la citoyenneté française en 1870 aux Juifs d’Algérie.

Il est bon de rappeler que la colonisation à la française a énormément coûté à la nation française, sans lui apporter grand-chose, hormis la joie d’offrir à des peuplades arriérées (hors une très infime minorité lettrée) la civilisation moderne et les nobles principes démocratiques – Isonomia, Méritocratie, Recours à la Nation Souveraine pour les grandes options engageant son avenir.
Effectivement, pour ce qui est de l’Algérie, de 1830 à 1962, les Français ont alphabétisé la population qui croupissait dans l’inculture la plus crasse, transformé les conditions de vie (au point que la population arabe et berbère est passée d’1 million d’êtres humains en 1830 à 10 millions en 1962), grâce à la fin de l’esclavage, grâce à la domestication des oueds et des adductions d’eau rendue potable, grâce aux dispensaires et à 160 hôpitaux, introduisant les vaccinations de masse, l’antibiothérapie et les soins modernes, singulièrement obstétricaux… qui ont fait exploser la démographie maghrébine et africaine !
Les colonisateurs français ont construit en Algérie 54 000 km de routes et des milliers de km de voies ferrées, 23 ports et autant d’aérodromes, 34 phares, 12 barrages et installé un système d’irrigation des terres agricoles (Darhel, 2011). En route, ce sont les colonisateurs qui ont découvert les gisements de pétrole et de gaz qui ont fait la richesse, sinon du peuple algérien, du moins de ses potentats !
« La colonisation [de l’Afrique] fut une erreur économique et une ruine pour les nations coloniales… À la veille d’être colonisée, l’Afrique était en danger de mort ; la colonisation l’a provisoirement sauvée en prenant en charge son destin » (Lugan, 1999). Plus exactement, les dépenses furent supportées par les contribuables et les profits engrangés par divers investisseurs privés ; sur ce point, l’on ne peut qu’être d’accord avec « l’universitaire » : nos ancêtres et parents, contribuables, ont payé les frais de la modernisation de l’Algérie et ce sont des margoulins qui se sont enrichis !

Les matières premières de l’empire colonial français ont eu un coût de revient de 20 à 25 % plus élevé que si elles avaient été achetées sur le marché international (Marseille, 1984).

L’Algérie, tout particulièrement, fut un gouffre financier pour l’État français, pour les contribuables français (Lefeuvre, 1997). Il serait important de le faire savoir aux clowns qui réclament une repentance française pour l’effort beaucoup trop généreux d’un apport de la civilisation et des techniques à des peuples arriérés, durant les XIXe et XXe siècles, que la France a propulsés dans le monde moderne. Il en va différemment pour d’autres colonisateurs, qui furent moins généreux et plus brutaux… que « l’universitaire » étudie la brutalité des Berbères en Espagne conquise par les mahométans, ou dans les pays danubiens et grecs soumis, près d’un demi-millénaire, à la tyrannie sanglante et malfaisante des Ottomans. On verra ce qu’il adviendra de la recolonisation de l’Afrique par les Chinois ! Nous autres, Européens, assisterons avec délectation à la chose !

L’apport des troupes coloniales durant la Grande Guerre a été faible : 71 000 soldats indigènes sont morts au combat ou des suites de leurs blessures, ce qui est à mettre en regard des pertes autochtones françaises : 1,4 million d’hommes (Plouvier, 2018).

Durant la Deuxième Guerre mondiale, et en dépit d’une curieuse désinformation datant de l’époque chiraquienne, trouble et corrompue, les morts de soldats indigènes du Maghreb ou d’Océanie n’ont été que de 29 928 contre plus de 320 000 Français de souche, auxquels il faut ajouter 30 000 résistants et 30 000 déportés politiques morts en France ou dans les camps (Philippe de Gaulle, 2000-2).
La France a sorti l’Algérie du Moyen Âge et l’a pacifiée. Elle est en droit de recevoir des remerciements émus de la part des Algériens et de plates excuses en raison du comportement immonde de ses rejetons délinquants et criminels qui tuent, volent, brûlent, saccagent et violent sur le territoire de la République française.
Hélas, la phrase est devenue fausse : « En matière de décolonisation, le divorcé joyeux, c’est la métropole ; le divorcé malheureux, ce sont les colonies » (Lefeuvre, 1997). C’était vrai au début des années Soixante, nos merveilleuses Golden Years.
Depuis et par la faute d’immondes voyous – élus et réélus par la masse de citoyens-électeurs pour qui l’article de « l’universitaire » tombe à pic -, la Nation française est envahie, avilie, submergée par des immigrés d’origine extra-européenne, dont ces merveilleux Algériens de souche, pour lesquels nous n’avons qu’un devoir : celui de les restituer jusqu’au dernier à leur Terre des Pères, pour qu’elle puisse bénéficier de leurs exceptionnelles aptitudes.
La Décolonisation de la France métropolitaine est à la fois un Devoir et une Nécessité.
Ébauche bibliographique
É. Darhel : D’une colonisation l’autre. Vers la guerre civile, L’Æncre, 2011
R. C. Davis : Christian slaves, Muslim masters. White slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast and Italy, 1500-1800, MacMillan,New York, 2003 (contrairement à ce qui transparaît du titre, l’auteur aborde l’activité des pirates barbaresques jusqu’en 1830)
P. De Gaulle : Mémoires accessoires, 2 volumes, Plon, 2000
J. Heers : Les Négriers en terre d’Islam, Perrin, 2003
D. Lefeuvre : Chère Algérie, Éditions de la Société Française d’Outre-Mer, 1997
B. Lugan : Afrique, l’histoire à l’endroit, Perrin, 1999 (et bien d’autres publications de cet auteur qui est l’Européen le mieux informé des curiosités du continent africain)
J. Marseille : Empire colonial et capitalisme français, Albin Michel, 1984
B. Plouvier : Les Illusions de la victoire. Juin 1917 – Novembre 1919. Le stratège visionnaire et les autres, Dualpha, 2018