par Michel LHOMME
- A propos de Mémoires d’immigrés, documlentaire en trois parties de Yamina Benguigui :

Bien sûr ce film est militant – et alors ? – mais premier film de la réalisatrice, il reste honnête contrairement d’ailleurs au reste de sa filmographie beaucoup trop partisane Comme on lit entre les lignes, il faut voir et entendre entre les images : le patronat français représenté ici par François Ceyrac devantson bureau décoré de « pièces d’or’ expliquer le déni politique des chefs d’entreprise des années 50 puis 60 souhaitant privilégier l’immigration algérienne et maghrébine plutôt qu’espagnole ou portugaise en dépit des événements parce que ces immigrés qu’on allait chercher pratiquement comme des esclaves dans les campagnes les plus arriérées de Kabylie ou du Maroc, on pouvait alors les payer d’un salaire misérable, les loger dans des bidonvilles insalubres (ceux de Nanterre et de Genevilliers par exemple) qu’on brûlera ensuite, parfois même avec leurs habitants lorsqu’on se lancera dans des projets d’aménagements immobiliers qui feront de ces vieux quartiers ouvriers autour de Courbevoie et de la Défense l’une des parties les plus laides de Paris.
Il faut écouter la lacheté écoeurante quasiment dégoutante des diplomates français en poste en Algérie (les Hessel, les Moreau-Defarge et consorts) s’applatissant sans vergogne devant les autorités algériennes dans des accords de coopération délétères et ce en plein retour en France des »pieds noirs », juste après les massacres de la guerre d’Algérie de 1962, celle en particulier des des Harkis et connaissant la propagande éhontée anti-France de l’Amicale des Travailleurs Algériens qui reçut pourtant de larges subsides en espèces trébuchantes de la part de l’Etat gaullien. On saisit juste après la peur prendre au ventre nos dirigeants félons et on comprend soudain la décision giscardienne du rapatriement familial qu’il considéra lui-même comme « la plus grande erreur de son septennat« , fruit effectivement clairement explicité au long des trois reportages de tous les maux à venir du futur. Voir la visite surprise du jeune président Giscard d’Estaing dans un bidonville de Marseille.
Puis on assiste au revirement de la politique de l’aide et l’incitation au retour, le rejet de celle-ci par le socialiste Claude Cheysson, premier Ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand qui revient en 1981 sur les acccords franco-algériens signés en ce sens quelques mois avant le 10 mai.
Dans la partie trois du documentaire, « Les enfants », on saisit le fossé creusé entre les jeunes maghébins (surtout Algériens) et leurs compatriotes français qui à la fois les imitent (ils veulent presque tous faire le ramadan comme eux ou s’acheter une main de fatma !), véritable anticipation prémonitoire de la soumission présente) et en même temps se gardent bien de vivre avec eux ou de les accepter, leur collant inévitablement toujours l’étiquette infammante d’ « immigrés » ou plus tard, celle plus valorisante de « beurs ». On ne parle plus des beurs, des cailleras, des « casquettes », on parle désormais des « islamistes » des « musulmans » et on en est à la quatrième voire à la cinquième génération et c’est toujours le même bordel ! Tout ceci ne veut forcément plus rien dire sauf à vouloir créer de toutes pièces des Français de la zone, des « séparés » et donc fonder dans les têtes le séparatisme français pour pouvoir demain leur taper dessus avec l’armée !
Reste à notre avis une question sous-entendue mais totalement occultée posée à notre avis dans tout le document et ce dès le début (la venue de contingents d’hommes célibataires) à savoir la question sexuelle : le célibat obligatoire des premiers immigrés, puis avec le regroupement familial de Giscard les mariages forcés au bled, l’émancipation un temps des jeunes beurettes ensuite le retour de vis avec le voile exigé par les « grands frères », la difficulté des mariages mixtes, le machisme maghrébin, toutes les violences conjugales actuelles, les harcèlements de rue et les viols de sorte que nous nous demandons parfois si la question de l’immigration en France dont on voit bien qu’elle est avant tout celle des Maghrébins ne serait pas finalement celle de la masculinité « arabe ». Ce à quoi l’Education nationale répond par la propagande de la laïcité ou celle de l’idéologie du genre, nos ministres rêvant sans doute de transformer le mâle arabe en pd afin de se faire demain enculer gratis dans le pays au lien de devoir s’acheter une ryad à Marrakech !
L’histoire de la communauté musulmane de France date du début du XXe siècle. Cette communauté a participé à la libération du territoire national au sein de l’armée ou de la Résistance puis à la reconstruction du pays… Voilà en effet presqu’un demi-siècle que l’enjeu de son intégration au sein de la société française est au cœur du débat électoral national et le restera en 2022 avec en sus les débordements « patriotiques » des matchs de foot de l’Algérie dans la coupe du monde de jeunes reubs en sueur (voir notre photo de couverture) et en rut !
La série Mémoires d’immigrés que nous vous offrons est déjà vieille (elle date de 1997 !) et retrace cette histoire au travers du témoignage de trois générations des années 60 à la fin des années 80. On attend avec impatience mais en espérant une très grande rigueur un travail similaire qui couvrirait les périodes 1990-2020 avec (et hélas, nous devons constater que l’évolution n’est pas positive !) : la délinquance des quartiers, le terrorisme, les attentats en France, le désastre de l’Education nationale (l’affaire Paty au départ occultée et ses suites par l’autocensure quasiment obligatoire des profs), la nouvelle immigration africaine noire, le trafic de drogue, la militarisation de la police nationale (la bac), l’islamo-gauchisme avec le woke et de plus en plus les viols, les violences conjugales, la mentalité « caillera »… alors qu’il est vrai à côté de cela des gens s’intégrent tous les jours sans problèmes, se fondent dans la masse, deviennent nos « gentils voisins » et sont même parfois presque plus français par leur courtoisie, leur esprit de solidarité et leur politesse qu’un petit français goujat, égoîste, totalement déraciné et qui plus est américanisé, inculte et adict à la « fête » !
VIDEO EN TROIS PARTIES :

Mémoires d’immigrés est une série de 3 documentaires de 52 min de Yamina Benguigui réalisés en 1997.
Ces témoignages relatent l’histoire des immigrés maghrébins, venus en France lors des pénuries de main d’œuvre, de leurs familles qui les ont rejoints, et des générations qui leur ont succédé.
- . Les Pères
- . Les Mères
- . Les Enfants
La série a été primée en 1998 comme meilleur documentaire, Golden Gate Award au San Francisco International Film Festival. Le film reçoit aussi le prix Michel Mitrani du Fipa.