IMMIGRATION : LE DEBAT FOIREUX

Par Yves MONTENAY

Le titre est de la rédaction.

Parler aujourd’hui de l’utilité de l’immigration suscite immédiatement une réaction violente et vivement émotionnelle qui est comme on le sait à l’opposé de l’ « esprit critique » cartésien que nous revendiquons : ce serait, au mieux, de l’inconscience, une « trahison de l’identité nationale » ou, au pire, une complicité avec l’islamisme ! Pourtant l’histoire a prouvé l’utilité économique et démographique de l’immigration et une récente étude de l’OCDE vient d’en confirmer l’impact positif pour les finances publiques des pays concernés. Nous publions ici ce texte d’Yves Montenay qui ne manquera pas de surprendre notre public comme la mise en ligne du documentaire Mémoires d’Immigrés de Yamina Benguigui. Nous ne partageons pas tout avec leurs auteurs bien évidemment et nous pourrions reprocher le point de vue très patronal d’Yves Montenay qui souligne trop peu l’exploitation éhontée qui a été faite de l’immigration par le patronat français des Ceyrac et autres, soutenue à chaque fois par la droite de gouvernement, celle qui vocifère aujourd’hui contre les « racailles » alors qu’elle a utilisé sciemment l’immigration de masse pas seulement pour combler des emplois mais pour opérer une baisse des salaires, maintenir au plus bas les salaires des ouvriers français et de ses fonctionnaires, dilapider l’administration française. En Angleterre, depuis le Brexit, on ne trouve plus de chauffeurs mais il entraîne de fait un rééquilibrage des salaires : on ne fera peut-être plus rouler les camions au prix d’un salaire de routier roumain ! Est-ce une mauvaise chose si ce rééquilibrage se fait ? Nous pourrions aussi reprocher à l’auteur un déni sécuritaire et de ne pas assez souligner le désastre culture éducatif que représente une immigration que nous reconnaissons comme nécessaire mais tellement incontrôlée par nos politiques qu’elle ne nous laisse pratiquement aucun choix demain du point de vue électoral pour marquer le coup et arrêtrer le désastre. Alors immigration ?…. Bien sûr. Mais le pays d’accueil devrait avoir le droit de choisir son immigration et de limiter celle qui a des visées de domination mondiale (Chine), religieuse (Islam), sociale (l’assistanat maghrébin), politique (la haine algérienne) clairement affichées. En outre, des économistes mais surtout les patrons ne cessent de nous annoncer la fin des métiers « de base », à cause de l’automatisation, de la robotisation et de l’Intelligence artifficielle qui leur permettront une fois de plus de baisser leurs coûts, de réduire les salaires, de mépriser les salariés en ne leur donnant que des miettes (à peine de quoi survivre!) mais que ferons-nous alors de tous nos « immigrés » importés ?… Le revenu minum ?…. (piste de nos gouvernants). L’assistanat social généralisé mais avec drogue distribuée, confinement obligatoire avec motif sanitaire fallacieux afin d’éviter les troubles et les rassemblements publics ? Pour éviter la question migratoire, la position centrale de demain sera sans doute celle-ci : l’automatisation des tâches, la disparition du travail classique et la société de contrôle généralisé. Cela nous entraînera nécessairement fort loin mais se posera alors la vraie question : le nécessaire et inéluctable changement de modèle politico-social. Or sur ce point, car les autorités en ont bien pris conscience, le seul choix semble être celui du virage autoritaire qu’à leur manière tous les candidats à la Présidentielle renforcent par leurs discours nauséabonds. Mais on a saisi la ficelle : l’immigration est aussi ce qui nous évite de traiter ces sujets, nous permet en quelque sorte de mettre la poussière sous le tapis et en particulier de ne pas remettre en question et totalement à plat cette grosse usine à gaz sulfureux de l’Education nationale car comme le souligne entre les lignes le texte mais aussi le film pourtant déjà ancien de Yamina Benguigui https://metainfos.com/2021/12/23/immigration-le-devoir-de-memoire/) le problème n’est pas en soi les primo-arrivants, les jeunes immigrés qui débarquent mais demain leurs enfants et leurs petits enfants et c’est bien alors de leur formation et de leur éducation qu’il s’agit en priorité de traiter. Or il faut bien ouvrir grand les yeux et constater l’état déplorable dans lequel se trouve l’éducation nationale, la formation de ses futurs instituteurs et professeurs, son idéologie laxiste et son éloge de la médiocrité, il faut écouter les employeurs de plus en plus catastrophés par le niveau de français et de mathématiques des nouveaux embauchés, d’ailleurs enfants d’immigrés ou pas. ML.

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Les sentiments anti-immigration sont largement utilisés dans l’actuel début de campagne présidentielle, avec succès semble-t-il. Ce n’est pas nouveau, ni en France ni ailleurs.

Si la xénophobie est alimenté par l’histoire, la vision des impacts de l’immigration change complètement quand on parle économie et surtout démographie.

Les sentiments xénophobes sont de tous les temps et de tous les pays

Les juifs ont été critiqués et persécutés, de tout temps et partout où ils étaient. De même les chrétiens chez les musulmans et les musulmans chez les chrétiens. Les Zimbabwéens de la même tribu que celle de l’autre côté de la frontière avec l’Union sud-africaine (l’Afrique du Sud) se font tabasser par leurs « frères ». Le Japon se hérisse contre toute idée d’immigration, alors que les employeurs n’arrivent à pas recruter, mettant le niveau de vie de tous en péril. Le Brexit a été décidé parce qu’une partie des Anglais voulait renvoyer les Polonais chez eux, et on pourrait multiplier ces exemples.

Citation Claude Lévi-Strauss croit : Le barbare, c'est d'abord celui qui  croit à la barbarie....

Une xénophobie aggravée par les différences religieuses

La xénophobie est à son comble lorsqu’il s’agit de religion.

Nous avons connu en Europe occidentale les massacres réciproques entre catholiques et protestants, illustrés notamment par le massacre de la Saint-Barthélemy à Paris en 1572 :

Aujourd’hui c’est l’opposition entre les islamistes et « les autres », chrétiens, mais aussi athées, voire musulmans « différents », sans parler des Yézidis massacrés, et leurs femmes réduites en esclavage en Irak par l’État islamique.

S’agissant des musulmans, on entend tout et son contraire, les deux étant souvent vrais, comme l’illustrent les quelques exemples suivants :

  • Dans l’Andalousie (l’Espagne arabe), dans l’empire ottoman et dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est, il est d’usage chez les historiens de saluer la coexistence pacifique des musulmans, des juifs, des chrétiens et des bouddhistes, ce qui est en général exact [mais à relativiser tout de même eu égard aux récentes études historiques publiées en particulier en Espagne ; NdR]. 
  • Chez les islamophobes, on rappelle que cette coexistence pacifique s’est faite avec un statut inférieur pour les chrétiens (les dhimmis) et a été régulièrement entrecoupée de massacres et d’enlèvements, traite des blanches et mise en esclavage.
  • En Irak, l’État islamique s’est illustré par ses épurations ethniques meurtrières.
  • On pourrait y ajouter les razzias séculaires des Arabes contre les chrétiens méditerranéens et les subsahariens.

En sens inverse, les musulmans pointent :

  • les massacres opérés par les Croisés, notamment lors de la prise de Jérusalem en 1099.
  • l’expulsion des musulmans d’Espagne au 15e siècle, où ils étaient pourtant installés depuis sept siècles.
  • les « enfumades » de la conquête de l’Algérie (asphyxie de civils musulmans dans des grottes).

Et des deux côtés les tueries réciproques pendant la guerre d’indépendance algérienne.

Bref l’histoire a largement de quoi alimenter la xénophobie, surtout quand elle se teinte de religion.

Mais si on change de registre et qu’on passe à l’économie, la vision change complètement.

NIGERIA

L’intérêt économique de l’immigration

Dans une étude publiée ce jeudi 29 octobre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) explique que le bilan financier de l’immigration est positif :

« Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ».

Ce rapport de l’OCDE porte sur ses 25 États-membres pour la période qui s’étend de 2006 à 2018. 

En France la contribution nette des personnes nées à l’étranger est de 1,02% du PIB. De précédentes études ont abouti aux mêmes conclusions.

Et l’OCDE va plus loin : si les immigrés étaient mieux intégrés, par exemple en ayant le même taux d’activité que les Français, cela générerait 0,2% du PIB supplémentaires pour les comptes publics : « La politique d’intégration, ce n’est pas une dépense, il faut voir ça comme un investissement. Avec un retour sur investissement ».

Pourquoi le bénéfice de l’intégration serait encore plus important

Je pense que ces 0,2 % sont très sous-estimés. Et là je fais appel à mon expérience d’ancien chef d’entreprise ainsi qu’à la constatation actuelle de la paralysie de nombreuses entreprises faute de main-d’œuvre.

L’embauche de non-immigrés est compliquée par la faible mobilité géographique et professionnelle des résidents.

Je prendrai deux exemples : une offre d’emploi à Paris alors que le conjoint travaille en province, une offre indispensable pour une entreprise, mais à moindre qualification et salaire que ce que peut espérer le résident, et voilà des employeurs bloqués qui auraient pu créer plusieurs emplois si ceux-là se réalisaient. Or a priori, un immigré échappera à ces blocages et générera donc (et probablement génère déjà) plusieurs emplois. Donc, contrairement à ce qui est répété, il n’enlève pas d’emploi à des Français, mais au contraire, il en rajoute !

Cela suppose bien sûr que les immigrés soient informés de ces possibilités d’emploi, qui sont très loin de passer par Pôle emploi et qu’ils puissent matériellement y répondre.

On retombe sur la nécessité d’une meilleure intégration, notamment par la formation professionnelle, et celle d’une mobilité « physique » améliorée.

En effet une grande partie des nouveaux venus vont dans ce qu’on appelle abusivement des ghettos, qui ont l’inconvénient d’avoir été construits à la hâte dans des terrains mal situés rendant difficile l’accès au marché du travail.

Terminons ces considérations sur l’intégration en rappelant que nous avons la chance d’avoir une immigration largement francophone, alors que l’Allemagne par exemple doit faire beaucoup plus d’efforts que nous pour intégrer des populations qui, dans le cas des Syriens, ne connaissent même pas l’alphabet latin… et encore moins l’allemand.

Rappelons aussi que les premières constructions massives, qualifiées aujourd’hui de ghettos, ont eu lieu dans les années 1970 (le bidonville de Nanterre) pour les Français touchés par l’exode rural, qui les ont quittées lorsqu’ils ont pu se rapprocher de leur lieu de travail ou s’acheter le pavillon de leurs rêves.

Leur démolition progressive et leur remplacement par une architecture et parfois un peuplement plus varié ne change pas leur mauvaise localisation. À moyen terme, les travaux du Grand Paris pourraient rapprocher les immigrés des bassins d’emploi.

BD : histoires d'immigrés

Le laxisme de la France en matière d’immigration est une légende

Commençons par ce rappel historique d’Emmanuelle Auriol, qui a publié dans Le Monde des 7 et 8 novembre : « la France a longtemps attiré l’élite internationale des arts, des lettres et sciences. Mais elle a maintenant dégradé son image internationale du fait de la mise en œuvre par des gouvernements de droite comme de gauche de politiques migratoires de plus en plus restrictives pour contrer l’extrême droite. Les personnes qualifiées n’ont aucune envie de venir chez nous et partent chez nos concurrents ou outre-Atlantique. Finalement ce sont nos entreprises qui émigreront pour les suivre ».

En effet le grand public ignore en général que l’immigration est INTERDITE en France si l’on ne coche pas la case « réfugié » (extrêmement difficile à obtenir) ou celle du regroupement familial ou de l’entrée comme étudiant. Quelques mesurettes en faveur des candidats à hauts salaires ne suffisent pas à rééquilibrer cette politique.

J’ai été particulièrement choqué récemment par la dénonciation du coût des étudiants étrangers en France, alors que ceux qui reviennent dans leur pays sont des ambassadeurs de fait des produits français et de notre langue. Et leur résidence permanente en France n’est permise que s’ils trouvent un poste qualifié à la fin de leurs études, ce qui constitue une des rares soupapes de secours de recrutement !

Il est temps de donner leur mot à dire aux employeurs dans ce domaine, car ce sont les mieux placés pour l’intégration par le travail. Rappelons que depuis bientôt deux siècles, le patronat est partisan de l’immigration. En 2015, Pierre Gattaz alors président du MEDEF publiait dans Le Monde du 12 septembre 2015 une tribune proclamant que « Les migrants sont un atout pour la France » et l’on peut également mentionner I’intégration des réfugiés dans le BTP . Le patronat allemand va encore au-delà, en rappelant sans cesse aux gouvernants que la situation démographique en fait une nécessité.

De tous temps, les pays ont eu besoin de l’apport d’étrangers pour pallier des manques de compétences locales ou tout simplement pour assurer leur développement.

L’apport des étrangers au développement

L’empire ottoman recrutait des Français pour leurs compétences en artillerie, les Romains recrutaient des Germains comme mercenaires, les Français et d’autres recrutaient des mercenaires suisses…

L’exemple historique le plus frappant est celui des colonies britanniques qui ont fondé tout leur développement sur l’immigration, en acceptant des immigrants européens d’abord – alors qu’ils étaient pourtant mal vus car de moins en moins souvent protestants – et aujourd’hui des immigrants du monde entier.

Le choc a souvent été rude, souvenez-vous des guerres de gangs ethniques (Irlandais, Italiens…) dans les rues de New York. Mais sans ces immigrants, que seraient aujourd’hui la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada et surtout les États-Unis ?

De même le développement, moins réussi mais non nul, de l’Amérique latine s’est fait aussi avec les Italiens, les Allemands, les Japonais et les Libanais, et pas seulement avec les Espagnols et les Portugais.

Enfin, Israël s’est construit à partir d’immigrants recrutés systématiquement partout où c’était possible, brassant les Juifs du Maghreb, ceux des autres pays arabes, ceux d’Europe centrale et orientale et une poignée de Français. Et sans trop se poser de questions sur l’origine de cette judéité qu’un examen historique révèle largement berbère ou est-européenne, y compris un grand nombre de Russes très fraîchement et très superficiellement convertis, tout cela pour en tirer un pays ultramoderne aujourd’hui.

Revenons en France pour nous souvenir que la sidérurgie lorraine doit beaucoup aux Polonais et aux Italiens, les mines de charbon du Nord de la France aux Marocains etc.

Stopper l’immigration c’est disparaitre !

Seul | Nuage Ciel d'Azur

En général, les États ou les nations ont comme premier souci de durer et pas seulement de prospérer, et si possible en préservant leur identité, ce qui amène au raccourci mortifère : pour garder cette identité, stoppons l’immigration.

Or aujourd’hui, beaucoup de pays vont disparaître dans quelques dizaines d’années du fait de leur évolution démographique. Cette évolution est avancée en Corée et au Japon, pays qui refuse l’immigration.

Elle est largement amorcée en Chine et en Russie, même si ça ne se sent pas encore politiquement et économiquement, mais leurs gouvernements en sont très conscients.

L’Allemagne et bien d’autres sont également très menacés, ainsi que, dans une moindre mesure, les États-Unis et le Canada, et dans une mesure encore moindre, mais réelle, la France. Mais, à la différence du Japon, de la Corée et de la Chine, ce sont des pays qui font largement appel à l’immigration, malgré l’opposition d’une partie de leur électorat, ils vont donc pouvoir continuer à exister !

Ceux qui sont dans l’état le plus catastrophique sont les pays où la baisse des naissances se combine avec une forte émigration. C’est le cas notamment de l’Italie et des pays d’Europe orientale, membres ou non de l’Union européenne. Dans ces pays, l’immigration est une urgence absolue pendant qu’il y a encore un nombre d’adultes suffisants.

Je suis vieux et seul. Je me sens si triste de retourner dans ma maison  vide - INTERNATIONAL NEWS BLOG

Ensuite il sera trop tard

On cherchera dans l’urgence une importante population active, disons des boulangers et des infirmières pour illustrer le besoin en services de base nécessaires pour les vieux, qui formeront alors une part importante de la population. Vous verrez qu’il ne sera plus question alors de sauver une identité nationale ! J’expliquais ce phénomène paradoxal lors de mon intervention « Le repli identitaire européen génère ce qu’il veut éviter » au Festival de Géopolitique de Grenoble que vous pouvez revoir ici :

Les pays en question disent préférer une politique nataliste à l’immigration. C’est une erreur de raisonnement : si une politique nataliste est effectivement souhaitable dans ces pays et bien d’autres, elle n’aura d’effet que très progressivement. En effet, outre le délai pour la mettre en place, il faudra 20 à 25 ans pour que cela commence à augmenter la population active, et cela très progressivement puisqu’il faudra 65 ans (et puis vraisemblablement 70) pour que les nouvelles générations plus nombreuses remplissent la pyramide des âges. Et tout cela en supposant que cette politique nataliste souhaite un succès. Or jusqu’à présent de telle politique non pas eu de résultats. Comme dit plus haut, il sera alors trop tard ! La Chine est en train de le constater à ses dépens. 

Rappelons nous du déclin de l’empire romain !

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Cela rappelle la fin de l’empire romain : si dans un premier temps les mercenaires germaniques ont été très utiles à l’empire, dans un deuxième temps le déclin démographique a été tel que sont entrés des peuples entiers, tels que par exemple les Francs en France.

L’encadrement romain s’est alors révélé insuffisant et ce fut la partie la plus rude du Moyen Âge.

On estime que la crise démographique puis la fin de la paix romaine et la paralysie corrélative des échanges a entraîné une division de la population par cinq, au moins dans les villes donc des disettes et des famines dramatiques.

La chute de l'empire romain by Gabrielle Tremblay-Tardif

Cette disparition de l’empire romain et le recul profond qu’il a entraîné pour plusieurs siècles est en général exploité par des opposants à l’immigration, alors que cet exemple me semble être de sens inverse et d’une actualité brûlante !

En Conclusion

La crainte de l’immigration nous rend sourds et aveugles. Pourquoi ?

Nous avons vu que la xénophobie est un sentiment naturel mondial et de tout temps. Aujourd’hui on y rajoute la crainte de l’islamisme, que l’on étend à tous les musulmans, à tort puisqu’ils en sont les premières victimes. Et on a tendance à attribuer aux immigrants les brimades et les crimes commis par leurs Etats à d’autres époques !

De plus cela révèle les malentendus sur le mot « immigration » lui-même. Cibler les musulmans fait oublier tous les autres immigrés, des Vietnamiens aux chrétiens subsahariens, tous généralement bien acceptés.

Pour vendre, les médias mettent tout naturellement en valeur ce qui est dramatique et violent, qu’il s’agisse de la télévision ou de deux films récents, Les Misérables et BAC Nord. Ils sont certes inspirés de faits réels, mais donnent inévitablement l’impression qu’il s’agit de la vie quotidienne d’une grande partie la France, alors qu’il s’agit d’événements très discontinus dans l’espace et dans le temps, et ne concernant quelques dizaines de milliers de personnes.

Il est certain aussi que notre démocratie n’est, par nature, pas répressive, même quand elle le devrait. Mais voulons-nous vraiment que notre police copie celle de la Chine, voire de la Corée-du-Nord ?

En complément : https://laviedesidees.fr/L-immigration-un-fardeau-economique.html