DICTATURE ET TOTALITARISMES, DEUX NOTIONS DISJOINTES

Par Bernard PLOUVIER

La dictature, telle qu’on la connaît depuis l’Antiquité, est un régime dur – policier et/ou militaire – en principe établi pour surmonter une crise grave.

Dans la Rome républicaine, on élisait un dictateur nanti de tous les pouvoirs civils et militaires pour six mois, lorsqu’une guerre semblait mal se dérouler… et les guerres quasi-annuelles pour agrandir l’Imperium des Romains étaient saisonnières, donc limitées dans le temps : il fallait garder les hommes dans les domaines agricoles pour les semailles et les fenaisons-moissons-vendanges.

Avec les progrès de la technicité – qui forment l’unique « accélération de l’histoire » -, les dictatures ont progressé dans la durée et dans la multitude des moyens de coercition du bon peuple. Mais le phénomène est inchangé dans son essence : Obéis-moi et paie tes redevances ou tu deviens cadavre ou esclave, selon mon bon plaisir. Le phénomène mafieux est au demi-monde des voyous ce qu’est la dictature pour le demi-monde de la politicaille. Et on ne voit aucune raison pour que cesse cette réalité universelle et diachronique.   

Dans ses comportements, l’animal humain est identique à lui-même depuis fort longtemps… et peut-être cette préhistoire dont on ne sait pratiquement rien. Aussi loin qu’on puisse remonter dans les chroniques, on retrouve les mêmes très gros défauts et les mêmes petites qualités à cette bête humaine, étonnante et incorrigible. Tant pis (M…, dirait le grossier Macron) pour les optimistes béats qui croient encore à l’amélioration parallèle des sciences et techniques et de la mentalité humaine.

Après les tueries des révolutions française, bolchevique, iranienne, etc. Après les splendides holocaustes de la race blanche que furent les deux Guerres Mondiales, où les Africains, Hindous, Océaniens et Moyen-Orientaux ne furent qu’invités, très petitement et en qualité de remplaçants… Chinois et Nippons s’entre-étripant de leur côté depuis 1931, reprenant un conflit ouvert au XIXe siècle…

Après les immondices de la Tchéka-Guépéou-NKVD-NKGB en Ukraine, au Kouban, au Kazakhstan, puis en Pologne, aux Pays-Baltes et en Bessarabie occupées par l’Armée Rouge…

Après les millions de morts du Goulag d’URSS et des camps de la mort en Chine, au Nord-Viet-Nam, au Cambodge et en diverses dictatures marxistes…

Après tout cela – qui ne représente qu’une faible part des ignominies historiques, puisqu’on n’a pas évoqué la Shoah ni les tueries de l’islam conquérant du VIIe au XIVe siècles, car il ne faudrait pas oublier les pyramides de crânes du sunnite Timour Lang, Tamerlan pour les Occidentaux – que d’incurables niais espèrent encore le triomphe de l’Amour universel, façon Akhenaton-Aménophis IV ou Jésus de Nazareth et son avatar Jean Bernardone dit « François d’Assise », cela dépasse l’entendement d’un individu rationnel.           

Faisons confiance aux faucons-vraies canailles de l’entourage de Biden et aux Juifs qui dominent l’Ukraine actuelle (Poutine, qui parle des « nazis ukrainiens », a trop lu de romans minables sur la Seconde Guerre mondiale : Bandera est bien mort, puisque ceux qui se réclament de lui œuvrent pour un baladin juif !), pour nous balancer une nouvelle guerre en Europe, longue et ravageuse, donc avec d’alléchantes perspectives de reconstruction, ce qui est la logique de « l’utilité des guerres », enseignée dans les universités des USA durant les années 1960 avec la bénédiction cynique du maître de John-Fitzgerald Kennedy : John-Kenneth Galbraith (1968). 

L’évocation du bourrage de crânes actuel sur le conflit Russie-Ukraine – après celui sur la coronavirose dite Covid-19, le virus qui tue peut-être moins que ses pseudo-vaccins à base d’ARN-messager viral qui s’incorpore pour une durée actuellement indéterminée à l’ADN humain – permet d’introduire une notion, parfois corrélée à celle de dictature, mais de façon inconstante : le totalitarisme.

La meilleure définition du totalitarisme ne se trouve pas dans la littérature philosophico-psychanalytico-sociologique qui a fait la joie des esthètes soixante-huitards, mais dans un article du secrétaire d’État à la Justice du IIIe Reich, un expert en la chose, puisqu’initialement il était marxiste : Roland Freisler, qui était tout sauf l’imbécile présenté par les « grands historiens ».

Passation de pouvoir entre Otto Thierack et Roland Freisler.

« Un régime totalitaire exige l’homme en entier, corps et esprit », voire cette âme, parcelle de l’esprit divin, que les spiritualistes estiment indispensables d’adjoindre à la bête humaine.

Le totalitarisme grand style (chrétien médiéval, marxiste ou nazi) exigeait toutes les facultés physiques, intellectuelles, morales, artistiques de l’être humain au service du dogme en vigueur. C’est une conception holistique comme une autre et la pire qui soit pour le fantaisiste ou l’individualiste. C’est ce que l’on reproche aux « sectes », alors que ce totalitarisme intégral est vieux comme l’Antiquité : Moïse en a inventé un qui demeure toujours debout, certes remanié par le rabbinisme talmudique, tellement subtil qu’on peut faire dire n’importe quoi aux commentateurs.

Le totalitarisme mou laisse de côté une grande partie de l’être à domestiquer – selon les cas : ses facultés de travail, son esthétisme, ses fééries individuelles –, mais il exige son adhésion à la pensée unique. Ce fut le cas, entre autres exemples possibles, du catholicisme individualiste du Grand Siècle ou du calvinisme, comme de l’islam ou du culte des droits de l’Homme (enfin de certains hommes). Et la mondialisation de la propagande en est un exemple remarquable.

Certes, dictature et totalitarisme se conjuguent souvent et les Chinois new-look ont inventé, à la jonction des XXe et XXIe siècles, l’association du totalitarisme dur et du libéralisme économique.

A contrario, Mustafa Kemal « Atätürk » a dissocié sa dictature policière et militaire (les Kurdes ont pu en apprécier les rigueurs) du totalitarisme : il a supprimé la religion d’État – les Turcs emmenés par un dictateur pantouranien très ambitieux y sont revenus beaucoup plus tard – et il a tenté de favoriser une pluralité dans les opinions.

Les dictateurs de la Révolution française dans sa phase terroriste (août 1792-juillet 1794) furent un collège de fous furieux sanguinaires, mais seul Maximilien Robespierre voulut pimenter la chose de totalitarisme : les corrompus, qui se moquaient de son Être Suprême et de son éloge de la « vertu », l’expédièrent au « rasoir national ». Le seul culte des Conventionnels touchait au respect du caractère irréversible de la vente des Biens Nationaux !

Exécution de Maximilien de Robespierre - Wikiwand

Mussolini fut un dictateur (pratiquement pas sanguinaire, avant les ignominies des « Résistants » communistes de 1943-44), mais n’avait pas de dogme à imposer, d’autant moins qu’il dut cohabiter avec deux papes successifs : le seul totalitarisme de cette époque, en Italie, était la coexistence du dogme marxiste clandestin et du dogme catholique encore très réactionnaire.

Que Poutine soit un dictateur – un autocrate qui domine l’Exécutif, impose ses vues aux pouvoirs Législatif et Judiciaire, ainsi qu’aux media, après les avoir domestiqués -, c’est une évidence, mais est-ce un « totalitaire » ? Rien n’est moins sûr. Ses thèses sont celles du nationalisme grand-russien, mâtiné d’orthodoxie – le clergé orthodoxe est, depuis l’Empire byzantin, admirablement domestiqué : il n’y a guère, le patriarche de Russie Serge Stragorodsky a servi « Staline » dans sa Grande Guerre Patriotique, alors qu’un Pie XII, séduit par Franklin-Delano Roosevelt le plus grand démagogue du XXe siècle, n’osait bénir la Croisade contre le bolchevisme.

Dictateur et république - Action française

Les Biden et autres Trudeau junior, Macron etc. ne sont nullement des dictateurs, mais ils pratiquent un totalitarisme mou. Du moment que l’on répète leurs slogans, que l’on se masque le museau sur ordre, que l’on vante les charmes du « Vivre ensemble » (à la suédoise ?) et que l’on consomme énormément, ils sont satisfaits, puisque leurs bailleurs de fonds engrangent des bénéfices colossaux.

L’affaire du matraquage policier des Gilets Jaunes (yeux perdus, amputations de tout ou partie d’un membre) tient à la frayeur du Petit Élyséen qui, un week-end, s’est trouvé à quelques dizaines de mètres des brailleurs de slogans et à l’incompétence des hauts-fonctionnaires de police, activés par un joueur de poker professionnel transmuté en « ministre de l’Intérieur ». On leur avait parlé « d’armes non-léthales » et ces incapables n’ont pas expérimenté la chose – pour une fois, l’expérimentation animale aurait eu du bon. C’est sur des humains qu’on les a expérimentées et on a vu les dégâts.

Comment reconnaître une dictature ? - Le Blog-notes de Christophe COUNIL

Imbéciles, paniquards, inefficaces et incompétents certes, pas « dictateurs » pour autant, mais « totalitaires mous » sûrement : tels sont nos bons princes… tellement bons que la Nation souveraine les a remis en selle pour longtemps. Et ça, c’est le triomphe du bourrage de crânes ou totalitarisme rampant !       

Indication bibliographique :

Anonyme (mais Préface de J.K. Galbraith) : La paix indésirable ? Rapport sur l’utilité des guerres, Calmann-Lévy, 1968

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