par Dionysos ANDRONIS
- A propos de Might is Right (La Force est le Droit) de Ragnar REDBEARD, éditions Camion Noir, France, Paris 2014.

Le texte anglais original a été publié pour la première fois en 1890 [Wikipedia évoque pour sa part 1896] et son auteur serait l’australien Arthur Desmond. Plusieurs chercheurs de cette époque l’avaient attribué à tort à Jack London mais l’anarchiste Arthur Desmond (1859-1929) semble en être le rédacteur le plus pertinent. Nous l’avons aimé pour ses phrases anti-chrétiennes mais aussi pour les dessins originaux du traducteur Nicolas Castelaux qui accompagnent le texte.
« O Christ, Toi Démon rusé, Toi Grand Corrupteur » (op.cit., page 49) qui n’es pas consolé par les Cagliostries (les faux miracles) comme l’auteur nous l’indique à la page 143. Pour Cagliostro, lire notre recension précédente (https://metainfos.com/2022/05/01/cagliostro-le-maitre-inconnu/).

Et pour passer des Etats-Unis à l’Afrique du Sud nous allons vous reproduire ces phrases : Cecil Rhodes … au lieu de « sonner le Jubilé » pour les noirs des plantations, il l’aurait sonné pour son propre peuple … pour la Maison de Washington » (op.cit., page 293). L’Afrique du Sud n’est venu qu’après : « Le docteur Jamieson, le flibustier d’Afrique du Sud, et son chef Cecil Rhodes, bien qu’on les accuse sans cesse d’être de vils criminels … ont usé de la poudre et de l’épée contre les forteresses de leurs ennemis – ils ont abattu des « dieux » avec les balles de leurs fusils – tranché les gorges de prêtres sorciers par dizaines et versé le sang de leurs adversaires comme de l’eau et réduit les kéfirs vaincus à une condition pacifiste de « liberté constitutionnelle » (op.cit., page 292).

Cecil Rhodes croit sincèrement à la survie du plus fort, il est le fléau des prêtres et la terreur des politiciens… Il ne verse pas de larmes de crocodiles sur l' »esclavage » des races que la Nature a marqué du sceau de l’infériorité » (op.cit.,page 293).
Donc il n’y a pas de doute que l’auteur australien Ragnar Redbeard (alias Arthur Desmond) aimait Cecil Rhodes et ainsi nous n’avons qu’à lui souhaiter le retour de son pays, martyrisé par les noirs d’aujourd’hui, après l’apartheid (séparation) historique.

- Annexe : note de présentation de l’éditeur :
Publié pour la première fois en 1890 dans sa langue d’origine, Might Is Right fait partie de ces textes alimentant tous les fantasmes depuis toujours. À commencer par l’identité de son auteur. Anton LaVey – l’exhumateur le plus fameux du texte à l’origine de sa mise en lumière après sa découverte en 1957 – y voit la plume de Jack London, d’autres l’attribuent à Arthur Desmond, un auteur et pamphlétaire anarchiste australien. Puis la nature du texte en lui-même, un concentré absolument amoral et outrancier, très marqué par le darwinisme social, exaltant la loi du plus fort et prônant l’individualisme et l’utilisation de la force comme fin morale en soi. Anton LaVey y puisera thématiques et approches philosophiques pour la rédaction de sa désormais célèbre Bible Satanique. Plus récemment, de nombreuses figures fondatrices de la scène néo- folk et Black Metal feront aussi de ce pamphlet sulfureux leur livre de chevet. Léon Tolstoï y verra que « toutes lois, commandements, ou doctrines vous incitant à ne pas faire aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse n’ont aucune légitimité, et ne peuvent être appliquées que par le bâton, le gibet ou l’épée. Un homme vraiment libre n’a aucune obligation de se plier à pareille injonction, qu’elle soit humaine ou divine. La désobéissance est le propre du héros. » Dans tous les cas, il convient de prendre cet ouvrage avec un certain recul et de garder la tête froide à la lecture de ces pages, en y voyant qu’une exacerbation métaphorique et outrée d’une vision du monde anglo-saxonne, qui se rapproche, par certains aspects, des positions libertariennes actuelles.
