ET SI LA JEUNESSE REENCHANTAIT LE MONDE

Par Franck BULEUX

Le mot « jeune » est devenu obsessionnel, notre société a fait des « jeunes » une raison d’être, être « jeune » ou « faire jeune » sont des expressions communes. Pire que l’idolâtrie incarnée par une soi-disant nouveauté, le « jeune » est devenu un justificatif. Il a failli mais il est « jeune », il a réussi parce qu’il est jeune : exonération d’un côté, justification de l’autre. D’ailleurs dans une société où le vieillard « fait jeune », le jeune a fatalement disparu. Comment, en effet, distinguer le jeune si chacun l’est ? La question mérite d’être posée.

Le monde, à l’image de l’individu, devient ainsi « jeune » par sa soif de renouvellement, de remplacement. La jeunesse, dont l’expression devrait avoir un sens magique ne représente, dans les faits, que l’assurance vie d’un système qui n’en finit plus de s’éteindre, avant de disparaître.

Macron parade sur les réseaux sociaux avec Mc Fly et Carlito, en t-shirt noir sur TikTok comme s’il faisait de sa prétendue jeunesse l’emblème d’un pouvoir, pourtant vieillissant car fondé exclusivement sur les peurs : peur du virus, peur de l’affirmation identitaire, peur de la rue qui gronde depuis novembre 2018…

Macron promet aux youtubeurs McFly et Carlito d'afficher leur portrait lors  d'une prochaine allocution

La jeunesse telle que notre société la conçoit n’est plus une période initiatique de passage vers le monde adulte mais un univers de marchandisation où le « djeune » comme le futur Bobo n’a pour but que de s’approprier les codes de l’adulte comme si la jeunesse n’avait plus de personnalité propre. Cette jeunesse ne semble être que l’antichambre de la noirceur qui plane sur l’Occident.

Le jeune n’est, le plus souvent, que l’artifice du vieillard : sans aspérités, sans désir autre qu’un confort bourgeois issu de normes sociales encadrées et contrôlées par des médias bien-pensants. Alors le jeune n’exprime qu’une modernité de façade, on ne conquiert que des « marchés » plus des territoires. La démesure se limite à des intérêts financiers, le jeune a intégré le « Village global ». Sa révolte n’est justifiée que par une demande d’encore plus de servitudes.

Du gauchisme sentimental à l’American way of life en passant par l’agitation antifasciste, le vide spirituel a atteint la jeunesse occidentale. Les éternels « jeunes » de la génération du baby-boom, ont fait carrière au Parti socialiste avant de se rallier à la social-démocratie faisant des « années fric » leur idéal. Cette société a enfanté Macron, quoi de plus naturel. L’évènement reste la « fin de la jeunesse » dans un monde vieilli : à quoi sert-il d’être jeune si tout le monde l’est ?

La jeunesse fut domestiquée au sens propre comme au sens figuré : repli général sur la digitalisation, passion autistique pour les jeux d’intérieur et l’ordinateur individuel ou le mobile comme vision finale, le tout couronné par le confinement et le couvre-feu. La libéralisation des mœurs, enfant-chéri de Mai 68 laisse place, peu à peu, à une hystérisation des rapports sociaux, y compris entre femmes et hommes, fondée sur des présupposés communautaires qui mettent la nation en danger.

L’exaltation de l’idée de compétition, l’émergence du défi, sportif, amical, professionnel ou politique, a été oublié par l’esprit contemporain. La concurrence ne concerne plus que l’économie et encore doit-elle être « juste et parfaite » pour s’appliquer.

Et pourtant elles ne sont pas si lointaines ces soirées où toutes et tous, nous étions réunis, lors de camps scouts autour d’un feu, de solstices, d’initiation à la vie militante ou militaire, entonnant des chants d’amour ou de combat, sous un ciel étoilé ou une pluie battante dans l’attente du retour du soleil. Qui n’a pas ces souvenirs où le jeune, fille ou garçon, redécouvrait la nature, celle de la communauté, la vraie, celle qui transcende l’individu. Se souvenir de temps enflammés où la pluie battante transperçait nos vêtements, faisant de ces derniers de vulgaires oripeaux et dévoilait nos cœurs vaillants à la lumière de la fraternité. Le temps où le matin encore vacillant d’une nuit dionysiaque, nous montions les trois couleurs d’un drapeau qui portait en nous cette volonté commune d’être et de faire.

Ce temps, celui de la jeunesse, où tout paraît possible, où un chef de bande vous entraîne, franchissant les cours d’eau, repoussant les ronces en faisant fi des intempéries jusqu’à renverser ce qui paraissait impossible, le cours du temps.

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La jeunesse n’est pas l’antichambre de l’âge mur, c’est certes un âge transitoire mais c’est le temps d’une potentialité capitale, d’une générosité naturelle, d’un pouvoir spécifique de passer par-dessus les stupidités du monde établi.

Alors j’ai fermé mes paupières et il y a quelques mois, j’ai vu se lever des jeunes, plus que des jeunes, une « génération », de celles et de ceux qui ne pensent pas que l’histoire, la nôtre, celle de l’Occident, touche à son terme. Une jeunesse pour qui « le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire » comme disait le philosophe Nietzsche.

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Alors j’ai compris, mais en doutais-je, qu’il y avait des jeunes qui avaient des passions comme celle de l’amour de leur pays, mais aussi celle du respect des autres, et qui conditionnent ce dernier au respect de soi par les autres.

Relire les romans de Jean-Louis Foncine et du scoutisme, de La bande des Ayacks, du prince Éric de Serge Dalens et surtout revivre cette communauté nationale réinventée en brisant les cloisons d’une France corsetée, divisée, exsangue.

Pour tous ces jeunes, tout paraissait possible. Ils n’étaient plus d’ailleurs tout à fait des jeunes, ils étaient une réalité qui n’avait pas besoin de se définir par rapport à leurs aînés, ils étaient…. une génération !

Il n’est pas de hasard. Il est un temps où les convergences s’affirment, où les étoiles s’alignent, où les divisions de naguère deviennent les étendards de demain. 

Il est temps de mettre fin au déclin français, pour que les Françaises et les Français retrouvent le goût de l’honneur, de la grandeur et de l’unité.

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