par Michel LHOMME
Plus de 1800 prisonniers s’échappent après l’attaque d’une prison au sud du Nigeria.
Plus de 1800 détenus se sont échappés après qu’un gang lourdement armé ait attaqué une prison du sud du Nigéria à l’aide d’explosifs, et ce dans l’une des plus grande prisons du pays.
Les assaillants se sont frayés un chemin dans la prison d’Owerri dans l’État d’Imo, engageant des gardes dans une fusillade et évacuant des détenus, selon l’autorité pénitentiaire nationale dans un communiqué émis le lundi de Pâques, jour aussi férié dans le pays mais la situation serait sous contrôle, selon les autorités nigérianes.
Les assaillants sont arrivés dans des camionnettes et des bus avant de prendre d’assaut l’établissement.
Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’agression, bien que le président Muhammadu Buhari ait qualifié l’attaque d ‘ »acte de terrorisme » commis par des « anarchistes » et a exhorté les forces de sécurité à capturer les assaillants et les détenus évadés.
Les prisons du pays le plus peuplé d’Afrique sont bien évidemment surpeuplées et jusqu’à 70% des détenus sont en détention provisoire pouvant en effet être détenus en attente de jugement pendant des années vu la lenteur de la justice locale.
Le gouverneur de l’État voisin d’Abia a imposé un couvre-feu nocturne à deux villes, selon un communiqué, pour protéger les résidents locaux mais sans référence directe à l’attaque de la prison.
L’État d’IMO fait partie d’une région qui a longtemps été un foyer pour les groupes séparatistes nigérians et où les tensions entre les autorités fédérales et la population autochtone Igbo sont souvent fortes. Il faut d’ailleurs noté que le mouvement séparatiste des peuples autochtones du Biafra (IPOB) a récemment publié des vidéos sur les réseaux sociaux de dizaines de ses miliciens en formation.
Les autorités ont imposé un couvre-feu dans certaines parties de l’État d’Imo plus tôt cette année après des affrontements entre l’armée et la milice locale. Mais le porte-parole de l’IPOB, Emmanuel Powerful, a rejeté toute implication dans l’attaque de la prison d’Imo dans un communiqué envoyé à l’AFP, rejetant toute accusation comme « mensonge ».
Les appels à un État séparé du Biafra dans le sud sont un sujet sensible au Nigéria, après qu’une déclaration unilatérale d’indépendance de la domination britannique en 1967 avait déclenché une guerre civile brutale de 30 mois.
En fait, depuis l’automne, le présidentBuhari est confronté à plusieurs problèmes de sécurité, notamment une insurrection jihadiste de plus de dix ans dans le nord-est du Nigéria, une vague d’enlèvements massifs par des gangs criminels dans le nord-ouest, gangs de toute évidence soutenus par des potentats locaux en quête de rallongement budgétaire conséquent et une recrudescence de la piraterie sur les navires commerciaux dans le golfe de Guinée au large des côtes plus ou moins organisé par le mafieux Black Devil.