LA PEAU DE L’OURS

par Dionysos ANDRONIS  

A propos de Mikael PETIT « La peau de l’ours » éditions Godefroy de Bouillon, Paris, 2001.

Ce roman nous a plu et pour cette raison nous avons décidé d’écrire cet article.

Tout d’abord l’auteur Mikael Petit (né en 1978), dans sa brève note biographique sur la couverture du dos, ne mentionne pas du tout son métier alimentaire. Nous avons cherché sur internet pour trouver la réponse. Il est prêtre catholique mais cela n’est pas indiqué dans les pages du roman qui pourrait être autobiographique ou basé sur des faits autobiographiques. Ce roman épuisé nous a été vendu (il y a quelques jours) par Philippe Randa que tout le monde connaît. A part quelques phrases courtes, qui semblent être dites par un croyant, rien ne laisse supposer que le romancier est lui-même prêtre.

Il est aussi artiste-peintre et les peintures de Mikael Petit sont bien exposées sur quelques sites mais pas sur sa propre page FB que nous avons visité aussi. Cela serait un signe de modestie artistique puisque sa page FB est pleine d’icônes.

Une seule peinture à lui y apparait, celle de Jeanne d’Arc pour laquelle Petit manifeste son admiration dès les premières pages : « Une dame (lors d’une exposition, note à nous) a contesté mes Jeanne d’Arc » (op.cit.,page 30). Igor (son prénom fictif) est attiré par une admiratrice de ses peintures surnommée Francys, prénom sûrement symbolique. Mais au cours des pages, il manifeste aussi son attirance pour les garçons. Quelle courage pour un prêtre d’extérioriser son homosexualité !

« Don Juan traqueur d’Adonis » (op.cit., page 80). « Mlle Francys de Noirssang et le peintre Igor-Michel de L’hallier, deux jeunes libertins insouciants et complices, aiment à se retrouver autour d’une tasse de thé pour critiquer un monde moderne qu’ils exècrent, sans avoir la naïveté de s’en croire étrangers….Mais Mlle Francys porte en elle, sans le savoir, la malédiction transmise par les errements d’un père païen.. » (op.cit. phrases copiées par la couverture dos de l’ouvrage).

Tout le roman serait une métaphore de la création artistique et, à travers les peintures narratives et représentatives de l’héros, une mise à l’écart de l’art contemporain par le coté primitif de ses peintures. Ce coté primitif sera souligné dans le roman par les lettres incluses telles quelles pour donner une dimension expérimentale à l’écriture primitive de l’auteur qui se vante pourtant à la page 6 de son avant-propos « le premier livre publié est le dixième qu’il écrit » (op.cit., page 6). Il y a aussi un coté Guillaume Dustan par le biais de son écriture « expérimentale » et à travers les mises-en-abimes de lettres personnelles. Mais nous savons tous très bien que ce dernier était juif.

Nous verrons au prochain paragraphe que Petit a transmis ce style sioniste de Dustan, et de ses premiers romans comme « Dans ma chambre« , dans un contexte aryen. « C’est la religion qui détient les secrets de l’art et de la beauté » (op.cit., page 93). Il s’agit bien sûr de la religion catholique qui a été complètement occultée du milieu de l’art contemporain. Ainsi le héros se balancera-t-il entre la belle Francys et le beau Mélan. « Il est dans l’arrière-boutique, il m’aide à ranger » (op.cit., page 32). Qui va gagner de cette « confrontation » ? C’est à vous de nous le raconter.

Il ne nous reste qu’à vous rappeler que notre romancier préféré et paganiste Saint-Loup avait écrit La peau de l’aurochs en 1954 (sa première édition). Donc c’est évident que Petit avait voulu adapter le contenu guerrier de ce dernier dans un milieu plus viable et réaliste que celui des montagnes enneigés de Marc Augier (son vrai nom). Il a seulement gardé comme point commun dans son histoire le père paganiste de Francys.