Par Michel LHOMME
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, un pur arriviste de droite sans conviction à la Darmanin se dit favorable à un « nouveau statut » pour la Nouvelle-Calédonie en cas de non fortement probable au troisième référendum sur l’indépendance qui devrait se tenir d’ici septembre 2022.

Vous votez mal n’ayez crainte on ne tient compte du vote que quand cela nous arrange !
Lecornu a ainsi écrit dans une tribune du Journal du Dimanche ce 28 février : « Le statu quo n’est pas possible, ni politiquement, ni juridiquement, ni même économiquement« , assure le ministre à la recherche d’une « nouvelle solution consensuelle pour la Nouvelle-Calédonie » dans un « respect absolu du processus d’autodétermination« . Il se félicite au passage histoire de se faire mousser d’avoir pu permettre de « rétablir un dialogue trop longtemps rompu entre les deux camps » depuis octobre et voilà la phrase fatidique : « Si, par trois fois, la Nouvelle-Calédonie confirmait son souhait de rester française, il conviendrait alors de lui donner un nouveau statut dans la République« , a affirmé le ministre. Pour cela, « ceux qui appellent à voter non devraient aussi tendre la main à la presque moitié des électeurs qui aura voté oui: la République est une promesse de rassemblement« . Bah voyons !
« À l’inverse, l’indépendance sèche, sans préparation, apparaît insurmontable. Ses conséquences humaines, sociales, économiques seraient assurément désastreuses« , prévient le ministre dans un contexte politique ultra-sensible, alors que les deux branches de la coalition indépendantiste du FLNKS sont en conflit et s’étripent – la gamelle est si juteuse ! – pour désigner le président du gouvernement collégial car les indépendantistes sont majoritaires au gouvernement pour la première fois depuis le début de l’accord de Nouméa (1998) et la Nouvelle-Calédonie est confrontée à une crise économique et budgétaire, en partie due aux déboires de la filière nickel.
« L’État a engagé, en janvier, une grande consultation de la société civile » pour répondre aux « aspirations profondes des Calédoniennes et des Calédoniens« , rappelle M. Lecornu pour lequel « l’horloge continue de tourner et les prochains jours seront décisifs ».
Pour les indépendantistes, les dernières élections furent une mini-victoire même s’ils s’avèrent être largement impréparés à gouverner d’autant que cela fait quarante ans qu’ils n’ont pas été au gouvernement.

Rappelons tout de même que les deux premiers référendums, celui du 4 novembre 2018 et du 4 octobre 2020, ont été gagnés par les partisans de la France, mais leur score s’est tassé en deux ans de 56,7% à 53,3%. L’explosif dossier de la reprise de l’usine métallurgique du groupe Brésilien Vale est à l’origine de la chute du gouvernement le 2 février, provoquée par la démission en bloc des cinq « ministres » indépendantistes. Le FLNKS et les chefferies kanak s’opposent au rachat par un consortium comprenant le négociant en matières premières suisse, Trafigura.

Du côte de Mayotte devenu on le sait département français par le délinquant Nicolas Sarkozy, un référendum d’auto-détermination étant impossible, on pratique la stratégie du remplacement de la population et du grand enlisement chaotique. Ce week-end encore, suite à la démolition par la préfecture de cases illégales d’immigrés sur une zone fragile avant la saisie des pluies, Koungou a fait l’objet de violences urbaines malgré le couvre-feu etle confinement imposés qui ont nécessité la présence de plus de 70 gendarmes renforcés par la Bac et la police locale. Des enseignants se sont fait frappés à l’intérieur même de leurs logements « privilégiés » (zone Sim de Trévani) et les jeunes comoriens sans papier s’en sont pris également à des jeunes mahorais sans raison et dans la rue où il y eut d’importants blessés.

Mayotte invivable devient bien comorienne à petit feu, c’est le cas de le dire. Reste à trouver la ficelle juridique pour acter le lâchage : le gouvernement ne l’a pas encore trouvé !