Par Jordi GARRIGA, notre correspondant en Espagne.
Vendredi dernier, précisément le jour de Noël, le vaccin contre le COVID-19 de Pfizer est arrivé en Espagne, après avoir été approuvé par l’Agence européenne des médicaments. Le dimanche 27, il a commencé à être administré. On s’attend à ce que 4,5 millions de doses arrivent en Espagne dans les prochains jours, de manière échelonnée, réparties sur trois mois.
La première personne vaccinée a été une femme de 96 ans, Mme Araceli, de Guadalajara, propagandiste du vaccin sur les réseaux sociaux (cet espace où la folie et l’excès sont devenus les rois incontestées et n’ont pas dâge). Avant de recevoir le vaccin, elle s’est signée et a dit «Dieu merci». Vous pouvez imaginer les commentaires des matérialistes scientifiques face à un tel blasphème inversé …
Un autre objet du débat fut l’image de la boîte où était entreposé les vaccins sur lequel était accolé un immense autocollant du Ministère, avec drapeau espagnol et écusson national : la droite s’en est plaint accusant ceux qui utilisent le drapeau à la moindre occasion et qui semblent penser que cela fait déjà partie de leur héritage. La démagogie des uns contre le patriotisme des autres, et vice versa …
Les protocoles de distribution du vaccin en Espagne seront similaires à ceux du reste de l’Europe. Il semble que 30% de la population se méfient de le recevoir, selon les sondages, mais en réalité il n’y a guère d’informations crédibles, à commencer par le fait que le «comité d’experts» dont le gouvernement a parlé pour justifier les mesures anti-covid les plus impopulaires, n’a jamais existé …
Ce comité est aussi inexistant que la politique de gauche du gouvernement socialiste espagnol avec le soutien de Podemos. Leur républicanisme et leur socialisme ne sont en aucun cas un projet politique, mais plutôt une version analogique des réseaux sociaux: image, discours, position qui cachent souvent la triste réalité de la soumission à l’UE, de la totale perte de souveraineté de l’Espagne.
Soumission à l’UE que partagent également les nationalistes catalans, qui continuent de faire appel à un discours négationniste : le 26 novembre, Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), les nationalistes de gauche, ont promu un vote au Parlement européen visant à reconnaître le droit à l’autodétermination au sein de l’UE. S’y sont ajoutés les voix des nationalistes basques et de Podemos [et des Ecossais, en marge du Brexit]. De toute évidence, l’amendement a été rejeté. Mais cette manœuvre a été menée en interne: le 14 février, il y aura des élections régionales en Catalogne et ce n’est en fait qu’une nouvelle campagne électorale qui commence.
Les républicains et les séparatistes en Espagne sont vraiment les plus espagnols de tous et les plus intéressés à maintenir le statu quo, car sans le grand discours victimisant, ils ne sont rien et ne pourraient rien faire …
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A noter que le “vaccin”, à proprement parler, n’en est en réalité pas un puisqu’il s’agit d’une nouvelle technique médicale, la thérapie génique qui consiste à faire passer un ARN messager nouveau dans le corps. Cette technique n’a aucun antécédent à ce jour et nous n’avons pour l’instant que 28 jours de recul d’où la prudence appelée par certains.

