Par Franck BULEUX
En cette période solsticiale, il paraît utile de célébrer ces jours où le temps solaire dure une éternité. Et si on en profitait pour sortir, danser, vivre ? Pas forcément au clair de Lune, pas uniquement sous les étoiles…
Et les jeunes gens (pas les « djeunes » des médias), où peuvent-ils sortir ? Faisons un point.
La semaine prochaine, le 28 juin, auront lieu les seconds tours des élections municipales pour les communes et les électeurs concernés, c’est-à-dire la plupart des villes importantes, ce qui constitue, tout de même, un enjeu certain. Cette élection n’a l’air d’intéresser personne, à part le Premier ministre, qui lutte contre le retour du communisme municipal au Havre, battu en 1995 après un demi-siècle de gestion. Pour les autres : le président de la République, qui n’a jamais candidaté à une élection municipale, contrairement à son épouse qui s’était présentée sur une liste apolitique, donc pas de gauche, en 1989 dans la commune alsacienne de Truchtersheim, a compris que les succès les plus importants seront liés à des personnalités non adhérentes à La République en marche : Tourcoing au premier tour et probablement Le Havre au second. Les jeunes n’ont pas l’air très intéressés. Pourtant, EELV s’emploie à « faire voter les jeunes », il distribue même des tracts « ciblés », nous y reviendrons.
Depuis le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le Minnesota aux États-Unis, journée désormais de commémoration internationale et éternelle de la mort de George Floyd, des jeunes, en France, défilent, provoquent la police, hurlent leur haine du « White Power » (comme s’il existait…) et du racisme systémique, théorie mise en place par des cerveaux d’ultra gauche dont le but est de renverser notre civilisation en déboulonnant les représentants de notre histoire.
Et les jeunes qui n’ont pas envie de défiler contre leur propre civilisation ?
Le gouvernement est devenu hygiéniste, peut-être depuis la poussée d’EELV aux municipales : les salles de sport vont rouvrir, c’est déjà cela.
Donc, le jeune (comme l’ancien, d’ailleurs) peut voter (même trois fois avec deux procurations, il reste encore des EHPAD), défiler contre la civilisation coloniale et les violences policières (la violence fait partie des règles policières et constitue même, au même titre que la légitime défense, une des causes d’exonération de culpabilité mais pour comprendre cela, il ne faut pas soutenir Mélenchon, qui rêve d’une société « sans police »), retourner faire du sport en club. Il peut aussi regarder (ou écouter) BFMTV pour suivre l’évolution, sans fin, de la crise sanitaire.
Né sous le Général (eh oui, il faut y penser, le 18-juin fait partie des passages obligés de la semaine passée), j’ai la faiblesse de penser que les jeunes ont aussi le droit de se divertir, de partager, de se rencontrer ailleurs que dans l’espace urbain, ailleurs que, masqués, dans un bureau de vote.
Je ne parviens pas à comprendre pourquoi, alors que la vie reprend son rythme et son cours, indispensable non seulement à l’économie mais aux êtres humains, il reste des établissements de nuit (discothèques, cabarets…) fermés. C’est une nouvelle prohibition ?

Certes, pour en revenir au début de son message, on peut comprendre que le président Macron ayant rencontré sa future épouse à 15 ans en cours de théâtre, à Amiens (madame Auzière a quitté l’Alsace vers 1991), il a peu « traîné » en discothèque. Quant au ministre de la Culture, dont les « boîtes de nuit » dépendent, on a cru comprendre que seules un certain type d’établissement aurait pu l’intéresser. Bref, ce n’est pas avec ce type de personnages que l’on verra rouvrir les lieux d’accès aux sorties nocturnes.
Bref, je ne comprends pas cette opposition formelle et stricte à rouvrir les établissements de nuit qui permettent aux jeunes de vivre, entre cours et « travail précaire ».
Les politiques et les médias ne parlent des jeunes que s’ils luttent ou s’ils votent EELV (oui, car il faut, aussi, lutter contre le dérèglement climatique et les problèmes écologiques…). Mais il y a aussi des jeunes « normaux » qui étudient, travaillent et s’amusent. Pour ce qui est de s’amuser, le choix est restreint, à part défiler le genou à terre et le poing levé, il n’y aura pas grand-chose à faire cet été.
Et n’étant pas leur porte-parole, je ne parle même pas de l’économie de la nuit, pas l’économie illégale (elle, elle fonctionne et d’ailleurs a-t-elle cessé ?), non les établissements de nuit qui vont donc, après plus de 6 mois (au moins) de fermeture vont, pour certains, fermer pour des raisons de défaillance économique.
Aucun politique ne soutient ce combat, parce qu’il n’est pas « politiquement correct ». Pourtant, il me semble que, outre la reprise économique générale, il est sain et naturel, pour un peuple de s’amuser.
Pleurer sur George Floyd, Adama Traoré et le climat ne peut pas être l’activité de tous les jeunes. Il y en a aussi qui veulent vivre hors de la société aseptisée qui vient.
