par Michel LHOMME
Metainfos en déconcerte plus d’un et c’est tant mieux ! Comme on le voit en bas de page, nous avions repris la devise de François 1er mais nous aimons aussi le larvatus prodeo de Descartes. Dans l’article sur le coronavirus en Amérique latine, on aura remarqué une attention toute particulière sur le Pérou (en particulier les photographies) parce que nous avons tout simplement un correspondant sur place pour couvrir le sous-continent. En Asie, nous avons un correspondant au Japon et un sinologue, dans l’Océan Indien, un correspondant aux Comores, à Mayotte et à la Réunion, pour l’Europe, en Espagne en Italie mais aussi en Russie, pour le Maghreb, en Algérie, alors il nous manquait un correspondant pour l’Afrique, il part bientôt et est en train de faire ses bagages. Nous avons décidé de l’envoyer au Nigéria car état anglophone (ainsi nous n’aurons pas les lorgnettes néo-coloniales de la francafrique), parce que c’est un des pays les plus peuplés du monde (plus de 200 millions d’habitants), que dynamique, il est aussi en passe de devenir la première puissance économique (et même culturelle de par son cinéma) du continent dépassant l’Afrique du Sud… Il nous faut donc aiguiser notre regard africain car même si aujourd’hui vu l’événement survenu hier, les attentats et assassinats du nord-est nous dressent un portrait sombre et dangereux du pays, on ne saurait résumer la vie nigériane à cela. Aussi à la rentrée, après la pause estivale que nous vous annoncerons bientôt, nous reparlerons souvent de Lagos et de l’Afrique, l’avenir démographique de l’Humanité. Nous rajoutons d’ailleurs à cet effet un nouvel onglet. La rédaction.
Un village entier a été rasé lors d’une attaque jihadiste d’un groupe dissident de Boko Haram, l’ ISWAP (scission de 2016) et 69 personnes ont perdu la vie mardi dans une attaque dans l’État du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Il s’agissait d’un paisble village d’éleveurs. Le bilan initial de 59 morts communiqué a été revu après la découverte de dix nouveaux corps autour du village de Felo, dans le district de Gubio (État du Borno). « Les corps jonchaient le sol sur une vaste étendue, car les assaillants ont poursuivi leurs victimes, leur tirant dessus et les écrasant avec leurs véhicules », a déclaré le chef d’une milice locale qui appuie dans la zone l’armée nigériane particulièrement exposée depuis des mois et qui paie un lourd tribut à la déstabilisation djihadiste et mafieuse du Sahel, répliquant régulièrement à de nombreuses attaques meurtrières contre elle depuis deux ans. Selon un chef de communauté, les 69 victimes sont « des hommes et des enfants » qui surveillaient le bétail à un point d’eau à l’extérieur du village et qui ont été encerclés par surprise par des hommes armés, les assaillants auraient profité d’une étendue ouverte, où on ne peut se cacher nulle part, où les victimes ne pouvaient pas s’échapper, ne pouvaient pas distancer les véhicules.
Cette attaque constitue, selon un chef local, des représailles à l’assassinat de combattants jihadistes par la milice d’autodéfense locale qui protégeait le bétail du village contre le vol. Le vol de bétail à répétition avait en effet incité les habitants à former une milice pour sécuriser leur village. Les miliciens ont « chassé les insurgés » dans la brousse, puis les ont assassinés froidement.
Gubio, située à 80 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, a aussi été à plusieurs reprises la cible des jihadistes d’ISWAP. En réaction, plus de 100 miliciens et chasseurs traditionnels ont été déployés par les autorités locales pour protéger la localité et ses environs contre les agressions.
Les attaques contre les civils attribuées à l’ISWAP ont ces derniers mois également augmenté. L’insurrection jihadiste a fait pour l’heure 36 000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009.