ET S’ILS REPARTAIENT ? (avec document exclusif)

Par Michel LHOMME

Certes cela peut paraître osé de l’affirmer et nous n’avons pas tendance à croire au Père Noël mais face à la peur épidémique, à la grave crise économique voire au conflit mondial en préparation, ne rêveraient-ils pas non de défendre leur patrie d’adoption qu’ils n’ont pensé que sucer jusqu’à la moelle mais de retourner au bled ? Certains arguments à court ou à moyen terme, un faisceau de tendances observables nous donneraient peut-être en tout cas raison et attesteraient d’un reflux des mobilités migratoires en direction de l’Europe notamment. Cette inversion de tendance (ou ce qui serait peut-être plus exact de perception de tendance) est importante à prendre en compte, car elle soulèvera très vite une tout autre gamme de problèmes aux dirigeants des sphères économique et politique qui ont construit leurs plans collectifs et toute leur carrière personnelle sur l’immigration permanente et les frontières ouvertes.

Mais posons d’abord la contradiction à une telle hypothèse. Il y a en a d’abord deux : la guerre civile en Libye et l’annexion en cours – dans l’indifférence quasi générale de la communauté internationale – de la Cisjordanie. La guerre actuellement entre les deux camps (Haftar à l’Est et al-Sarraj à Tripoli) a tout pour provoquer en effet un nouvel afflux de migrants vers l’Europe : migrants venus d’Afrique ou du Moyen-Orient actuellement internés dans des camps susceptibles d’être délaissés (on y compterait entre 700 000 et 1 million de personnes) et migrants proprement libyens fuyant leur pays en guerre (6 millions d’habitants dont 1 million à Tripoli). En Israél, la réalisation des promesses de campagne de Netanyahou relatives à l’annexion de la Cisjordanie peut aussi être considéré comme un foyer potentiel d’émigration, de nouveaux déplacements de populations.

LES CINQ PRINCIPAUX PAYS ACTUELS FOYER DE MIGRATION

Il n’est donc pas impossible que, à court terme, le sujet de la crise des migrants remonte dans l’actualité… L’impact sur la crise écomique française que nous allons par l’irresponsabilité et la nullité de nos gouvernements nécessairement traversé serait dramatique.

Sauf que la forteresse Europe ne sera plus simplement populiste mais deviendra sanitaire tandis que la réalité des impasses économiques euopéennes gagnera tellement en visibilité vue de l’extérieur, qu’on peut espérer qu’elle détournera certains, en Afrique plus particulièrement, des routes de l’immigration du vieux continent.

L’autre certitude généralement partagée, c’est que le changement climatique constituera bientôt une nouvelle cause majeure de déplacements de populations. Et la plupart des Européens comprennent encore que ces mouvements se dirigeront inévitablement vers l’Europe. La Banque mondiale estime à 140 millions le nombre de personnes déplacées en Afrique, en Asie et en Amérique latine d’ici 2050. Actuellement, on estime déjà à 25 millions le nombre de déplacés climatiques chaque année mais ces mouvements ne se dirigent proportionnellement pas beaucoup – voire pas du tout – vers l’Europe. De fait, ils sont souvent internes et vont à proximité des lieux d’origine. Ces migrations climatiques se mêlent en réalité intimement à un vaste processus d’exode rural enclenché désormais partout dans le monde. Rappelons que 65 % des 1,2 milliard d’Africains et autant d’Indiens vivent encore en milieu rural alors que de puissantes dynamiques de modernisation et d’urbanisation traversent ces régions avec la construction de mégalopoles géantes comme à Lagos au Nigéria dont nous reparlerons avec détail et précision cet automne. Dans moins de 30 ans, le Nigéria aura plus d’habitants que les États-Unis d’Amérique.

Nonobstant on a assisté au Pérou à de vastes mouvements dans les bidonvilles de Lima de retour à la campagne dans les provinces et montagnes andines, la vie en quarantaine devenant impossible et menaçante en plein confinement. A Mayotte aussi, certains ont préféré rejoindre Anjouan ou leurs terrains comoriens plutôt que vivre le chaos de Mamoudzou. Paniques ici sans doute marginales car les kwassas continuent d’affluer ce qu’a même avoué en personne le vendredi 15 mai en soirée le préfet de Mayotte Jean-François Colombet décidément bien maladroit en révélant par là et officiellement que l’accord entre les Comores et la France, à savoir argent et aide sanitaire en échange d’un contrôle par la gendarmerie et l’armée comorienne de leurs frontières n’est pas du tout respecté.

De plus en France, les immigrationnistes sont en train de profiter du confinement, depuis début avril, pour faire pression sur les députés et faire passer une énième loi afin de « régulariser » massivement les clandestins et contraindre ainsi l’État à leur donner de nouveaux « droits au nom par exemple des pénuries de main d’oeuvre pour les cueillettes de fruit dans le sud de la France et de la fermeture des frontières espagnoles. Certes, les mesures seraient temporaires mais on sait bien que outre qu’elles constituent un superbe appel d’air dans les faits, elles vont devenir la nouvelle norme. Le mois dernier, les associations immigrationnistes ont réussi à mettre un tribunal administratif de leur côté, contre l’État : le ministère de l’Intérieur a désormais l’obligation de traiter à nouveau les demandes d’asile, malgré le confinement. L’État français a reçu ainsi l’injonction d’accueillir les 10 000 étrangers supplémentaires qui débarquent chaque mois dans les rues et de leur offrir les soins auxquels ils ont « droit ». Les parlementaires ont reçu, il y a peu, un email signé par « 317 associations et collectifs » exigeant « la régularisation immédiate, pérenne et inconditionnelle » des clandestins. Cohn-Bendit sur France 5, avait préparé en amont l’offensive en réclamant tout simplement la « régularisation » de… 100 000 clandestins. Rappelons tout de même au passage que d’après Charles Prats, ancien magistrat de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude au ministère du Budget, la seule fraude sociale de l’immigration légale et clandestine, c’est 30 milliards par an !
 

Alors de notre question initiale, ne rêvons pas trop : la mariée, la pute française, est bien trop belle !…

DOCUMENT EXCLUSIF :

« Bordeaux, le 24 avril 2020

Madame la préfète,

La crise sanitaire engendrée par le « COVID19 », la fermeture des frontières, la limitation des déplacements a mis à jour la place centrale des travailleurs et travailleuses migrant.e.s dans notre économie. Privés de ceux-ci certains secteurs vitaux sont aujourd’hui en manque de salarié.e.s : aide à la personne, personnels soignants, travaux des champs …

Parmi ces travailleurs et ces travailleuses indispensables à l’économie, il y a des personnes seules mais aussi des familles entières souvent déboutées du droit d’asile, qui se sont au fil du temps intégrées à la vie sociale de notre pays. Ces personnes sont souvent présentes en France depuis plusieurs années, tout en étant exclues des droits fondamentaux. Elles vont de petits boulots en petits boulots dans les secteurs vitaux de notre économie ce qui leur permet de survivre, ne pouvant retourner dans leurs pays d’origine où souvent des menaces pour leur vie et/ou la misère les attendent.

La crise montre que ces personnes sont un rouage essentiel de notre économie.

Ce sont pour elles et eux, et dans l’intérêt de notre société, que nous appelons

  • leur régularisation dans les secteurs d’activités en tension et ceux se faisant jour suite à cette pandémie. D’ores et déjà un certain nombre de dossiers de cette nature vous sont parvenus et demeurent sans réponse après plusieurs mois d’instruction voire pour certains après plus d’un an.

Le président a indiqué que la cohésion de la communauté nationale était une priorité, laisser des gens à l’écart de la communauté nationale va à l’encontre de cette priorité.

Pour toutes ces raisons nous vous demandons de bien vouloir procéder à l’examen des dossiers de régularisation par le travail en attente dans vos services ainsi que d’accueillir avec bienveillance l’ensemble des dossiers qui vous seront transmis dans les semaines à venir par de nombreuses personnes étrangères disposant d’une promesse d’embauche, ainsi que leurs familles.

Nous restons à votre disposition pour une rencontre.

Comptant sur votre compréhension et votre humanité, nous vous prions de croire, Madame la Préfète, à l’expression de nos respectueuses salutations.

Associations signataires

ASTI Bordeaux, Association de Solidarité avec Tous les Immigrés MÉDECINS DU MONDE Délégation Régionale Aquitaine RESF Réseau Éducation Sans Frontière Gironde AREVE Accueil des Réfugiés en Val de l’Eyre

La CIMADE Bordeaux

AC ! Gironde, Agir ensemble contre le Chômage

AIDES AQUITAINE

ARTS Accueil Réfugiés Talence Solidarité

ATD QUART MONDE

CCFD Terre Solidaire

CED Collectif pour l’Égalité des Droits, Cenon Floirac CGT Union Départementale COLLECTIF BIENVENUE

COLLECTIF DES MIGRANTS DE BORDEAUX

DARWIN ECO-SYSTÈME, Evolution Incubateur

ÉTATS GÉNÉRAUX DES MIGRATIONS pour un accueil digne, ASSEMBLÉE

LOCALE Gironde

ASSOCIATION ETHNOTOPIES

FAIRE et AGIR, aide aux personnes et familles fragiles et démunies, Mérignac

FOYER FRATERNEL, Gironde

FSU GIRONDE

LES ENFANTS DE COLUCHE Gironde

LIGUE DES DROITS DE L’HOMME Gironde

SAINT VINCENT DE PAUL Gironde

SECOURS CATHOLIQUE Gironde

SME Solidarité Migrants Eysines

SOLIDAIRES SUD EMPLOI NOUVELLE-AQUITAINE TREMPLIN Gironde, insertion scolaire et professionnelle TRI POTES et MASCAGNE atelier mobile assistance WELCOME Bordeaux