« CONFINE !? CONFINE PAS !? », LA PRÉFECTURE DE MAYOTTE EN DÉCONFITURE

par Michel LHOMME

« Nous ne déconfinerons pas le 18 mai », ah, le ton martial de Tartarin en Océan indien. Il fait rire et la République qu’il représente en a perdu sur l’île toute crédibilité. Il suffit de suivre les propos contradictoires et paradoxaux du préfet depuis le début : il n’est pas question de déconfiner Mayotte le 18 mais :« Il faut que les acteurs économiques reprennent un peu de souffle, il faut que les mahorais reprennent un peu d’aisance, nous allons à partir de lundi ouvrir les commerces,notamment les petits commerces… du textile, d’ameublement, les coiffeurs… »

Le masque n’est pas obligatoire, mais le préfet fait appel au civisme de  chacun :  « N’entrez pas dans un commerce si vous n’êtes pas porteur d’un masque » !….

Les règles du confinement restent valables avec notamment l’obligation de l’attestation dérogatoire pour se déplacer mais Jean-François Colombet a tout de même annoncé que les gens peuvent se déplacer pour leurs courses et donc aussi faire du shopping puisque les boutiques sont ouvertes et que les flics ne contrôleront plus rien ! Il faut bien préparer la grande fête musulmane alors qu’en France, on a craché sur la Pâques juive et chrétienne.

Les écoles ? Les élèves de Mayotte ne reprendront pas le chemin de l’école lundi. Vous n’y pensez pas mais« la semaine prochaine nous regarderons si cette ouverture est possible le 25. » soit, pas bête la mouche juste après le ramadan et la grande fête de l’ide. On ne procède pas par sécurité à Mayotte mais par idéologie.

Les vacances estivales pour les expatriés cet été ? « L’horizon que nous avons ne nous permet pas d’aller voir jusqu’à cette échéance » donc impossible pour eux de planifier des vacances en dehors de Mayotte : «  tout dépend de la trajectoire de l’épidémie » que l’on s’évertue par toutes ses contradictions et ce laxisme consternant qui fuse depuis le début de l’épidémie sur le territoire à propager en chantant mais alors votre confinement, Monsieur le préfet, un échec ?

Et là encore, en pleine confiture, on monte sur ses grands chevaux, mais enfin : «  Je ne peux pas laisser dire le mot échec parce que les Mahorais ont respecté le confinement, pendant 4 semaines… ». Ils avaient en tout cas sans doute dès le début l’intention de s’y soumettre mais par le laisser-faire orchestré, ce qu’il faut bien appeler la lâcheté des autorités, on les en a très vite dissuadés.

Résultat : le coronavirus continue sa propagation.  Tous les villages de Mayotte sont désormais touchés selon l’agence régionale de santé qui déplore ce samedi 16 mai deux nouveaux décès et 54 contaminations en 24h.

On réitère partout les messages pour se laver les mains mais on reste incapable dans le Sud et au centre comme dans les hauts de Sada d’assurer l’approvisionnement en eau potable. Les robinets à Mayotte, c’est ça :

Pourtant, l’ARS vient d’ouvrir des rampes d’eau gratuite pour les bidonvilles occupés par la population clandestine où l’eau gratuite y coulera d’ailleurs à flots avec gaspillage conséquent puisque « c’est la France qui paie ». Peut-on alors parler d’équité avec les mahorais de souche qui, eux, paient régulièrement leurs factures et dont le compteur d’eau sera coupé s’ils ne le faisaient pas. On voit bien ainsi que toutes les mesures prises sur l’île sont en réalité destinées à une seule population, la population illégale pour calmer le jeu tandis que l’autre est en réalité pratiquement invitée à partir. Tous les jours s’accélère ainsi l’abandon des Français mais que demander de plus à Madame Voynet dont toute la carrière politicarde à consister à cracher sur la France depuis tant années.

La capacité d’accueil du CHM de Mamoudzou est quasiment saturée. Or, l’objectif premier du confinement, c’était de ralentir la circulation du virus. L’hôpital n’a plus la capacité d’absorber les malades  actuels puisque une dizaine de cas covid-19 ont déjà été évasanés vers le CHU de La Réunion et le sont tous les jours (coût de l’opération?). En tout cas, Mayotte est  le seul territoire d’outre-mer à être en zone rouge mais le département s’était aussi distingué des autres DOM-TOM par la distribution intensive de bons alimentaires (d’une valeur de 2 millions d’euros, rien que pour l’Etat). Or de facto, distribuer des bons, invitait l’ensemble des bénéficiaires à se déconfiner pour se rendre dans les différents magasins de l’île sans parler des mrengués tolérés, des enterrements musulmans en grande pompe, des mosquées laissées ouvertes pour vingt personnes ! (voir dans l’onglet « outre-mer  » tous nos articles sur le coronavirus à Mayotte).

Le Président du Conseil Scientifique Covid-19 Outre-Mer, Jean-François Delfraissy avait pourtant publié, le mercredi 08 avril 2020, plusieurs recommandations sur Mayotte dont celle-ci : «  Un circuit d’aide alimentaire performant doit aussi être établi durant la période de confinement évitant ainsi des longs déplacements de personnes pour rejoindre les commerces les plus proches, mais aussi pour permettre  aux plus précaires de se nourrir. ». Or, la stratégie développée par les services de l’Etat, le Conseil Départemental, les CCAS des Mairies et les associations de Mayotte de distribution de bon alimentaire allait exactement, à l’encontre de la proposition du Conseil Scientifique qui visait à limiter les déplacements sur le département. Les énarques de la préfecture savent-ils lire ?

Confiné ? Déconfiné ? On nage dans la confiture ! Jamais la préfecture n’a été capable de faire respecter sur le territoire l’arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19 paru dans le Journal Officiel de la République Française n°0064 du 15 mars 2020, texte n°16. Demain : responsable mais pas coupable sans doute ?…