SCANDALE D’ÉTAT A MAYOTTE : L’ARS DE DOMINIQUE VOYNET FALSIFIE LES CERTIFICATS DE DÉCÈS LIES AU COVID-19

par Michel LHOMME

Le conseil d’état devrait statuer en urgence ce lundi sur ce qui pourrait bien être le scandale d’état du coranovirus à Mayotte, actuellement le département le plus touché par l’épidémie (plus de mille cas depuis dimanche) : la politicarde « écologique » Dominique Voynet aurait délibérément donné l’ordre de falsifier les actes de décés liés au covid-19 afin que le motif médical de celui-ci n’apparaisse pas, exposant ainsi à la propagation du virus l’entreprise funéraire de l’île et les familles et lui permettant en prime de minorer les chiffres officiels. Les plaintes sérieuses avec la preuve des documents falsifiés a été déposé à la justice par l’entreprise funéraire auquel on a menti exposant ses employés à la maladie.

Outre son incapacité à enrayer la maladie, à imposer un confinement sérieux sur l’île auprès du préfet. la directrice de l’Ars de Mayotte nommé en décembre sur un poste très bien rémunéré (classique renvoi politicien d’ascenseur sauf qu’elle ne s’attendait pas sous les tropiques à gérer une telle crise sanitaire !)s’est déjà faite remarquer par l’absence régulière de la transmission quotidienne des données de l’épidémie, par des morts annoncés par exemple par l’ARS de la Réunion mais curieusement absent des statistiques de Mayotte qui compte pourtant un taux de mortalité pour avril de plus de 40 % , dû aussi, il est vrai, à l’épidémie de dengue qui frappe le territoire. Dernièrement , un patient rapatrié sanitaire à la Réunion fut testé positif alors que par deux fois sur le territoire dont une tout juste avant son départ, il fut jugé séronégatif ce qui amène aussi des interrogations sur la validité et pérennité des tests présents sur le territoire.

Par ailleurs dans le laxisme général du préfet Jean-Marie Colombet qui rappelons-le avait mobilisé en décembre, simplement pour se faire mousser à Paris, des moyens exceptionnels pour un cyclone fantôme, devrait tirer les leçons de la succession de barrages de protestation installés par la population dans sa contestation générale de l’état des routes, celle de Combani à Ouangani ou dans le sud contre la délinquance. On voit que contrairement aux affirmations préfectorales, il est en effet plus que facile sur une petite île comme Mayotte de bloquer la circulation si on le souhaite vraiment. Aussi, le non respect du confinement à Mayotte qui est de mise depuis le début est donc le résultat soit d’une incompétence manifeste (dans ce cas, le préfet doit être relevé dans les plus brefs délais) soit d’un laxisme assumé et délibéré (dans ce cas, c’est le gouvernement tout entier qui doit être accusé) et non pas le manque de moyens, certes existant à Mayotte, toujours évoqué ». En effet, il aurait suffi d’un véhicule, de quelques branches ou de quelques pneus pour imposer aux premiers jours le confinement qui alors aurait été respecté par la population. Cela n’a pas été fait : on en mesure aujourd’hui les conséquences.

Bien sûr, grande gueule mais sans effets -il s’ était fait remarquer à la préfecture dès le début pour critiquer son prédécesseur et toute son équipe ! – Jean-François Colombet, préfet de Mayotte, Délégué du Gouvernement, a condamné avec la plus grande fermeté les comportements inadmissibles des Mahorais, crachant une fois de plus sur une population qu’il semble délibérément accusé de tous les défauts et vices. Il les a accusé même d’être des « arriérés », poncif néo-colonialiste typique et d’avoir même, je cite, « des comportements inadmissibles et d’un autre âge ».

Des sauvages d’un autre âge grimpés sur un véhicule de la gendarmerie ou des militaires efféminés ?!

Cela fait maintenant une semaine que l’on est pratiquement toujours au-dessus de 40 cas positifs au Covid-19 par jour. Le « R0 », qui détermine le nombre de personnes qu’un porteur du Covid-19 peut contaminer est passé à Mayotte à 1,6 alors qu’il est de moins de 1 en métropole grâce au confinement. L’ascension de l’épidémie vers son pic est donc bel et bien entamée et si son apogée est prévue aux alentours du 21 mai, alors que là encore, le préfet continue de prévoir le déconfinement pour le 18 mai car il souhaite, on l’aura compris, déconfiner pour la fin du ramadan afin d’en permettre ses festivités, zèle de lèche-baboucherie en sus.

A supposer la décision du déconfinement, le territoire devrait alors opérer des tests systématiques en particulier dans les lycées et collèges surpeuplés or il manque des consommables pour ces tests comme les écouvillons ou les tubes permettant l’inactivation du virus. Ensuite, il faudrait désinfecter les salles de cours, isoler les personnes contaminées : avec quoi, quel personnel et où ? Il y a peu d’hôtels et peu d’hébergements disponibles, d’autant qu’il faut aussi héberger les renforts de la réserve sanitaire, de l’armée, des forces de l’ordre, (logés actuellement en partie à l’hôtel Maharajah). Il faut d’ailleurs noter que les soignants libéraux doivent se débrouiller seuls : pas de masques ni de tests pour eux.

En tout cas, la population mahoraise a vraiment le sentiment que la police ne sert à rien, et qu’elle n’est pas là pour la protéger. Cette population n’a alors plus d’autre choix que de se prendre en main. Du coup, la riposte populaire serait-elle en train de s’organiser ?

La popularité de Infos Délinquance Mayotte a bondi ces derniers jours pour atteindre plus de 2.000 abonnés. L’objectif du site est clair “protégeons-nous de la délinquance sous toutes ses formes à Mayotte”, invitant par ailleurs ses membres à l’exemplarité en proscrivant “tout propos discriminatoire”. S’il fourmille d’appels à la mobilisation contre l’insécurité, le groupe est aussi surtout le puissant relai d’une autre initiative, bien plus réfléchie celle des Ligues de défense citoyennes. 

“La délinquance à Mayotte n’est plus supportable. L’heure est venue de mettre de côté toutes les idées qui nous divisent (politiques, racisme, xénophobie, féministes, commérages…) et de nous unir tous ensemble contre le délinquant. Notre objectif n’est pas de remplacer les forces de l’ordre ou l’État, mais pour notre sécurité si l’État ne fait pas son travail c’est de notre responsabilité et devoir de nous défendre nous nos proches et nos biens”, explique la présentation du projet. Tableau à l’appui, les porteurs de ce qui est annoncé comme un réseau indiquent également que ce dernier” est composé de 17 groupes dont 1 dans chaque commune, un 18ème groupe général qui réunit tous les membres ldc et un 19ème groupe public pour s’adresser à tout le monde, y compris les délinquants, un groupe sous le nom de I.D.M @ Info Délinquance Mayotte”. Au total, environ 450 personnes réparties sur toute l’île sont annoncées comme partie prenante de l’initiative. Objectif, avoir des yeux et des oreilles partout. Mais pas seulement. “Nous aurons aussi des mains partout, des groupes de volontaires patrouilleurs qui seront présents dans chaque village et prêts à venir en aide dans leurs communes…. Mais ensemble, nous déciderons de ce qu’ils doivent faire avec sagesse”, préviennent ainsi les têtes de réseau, affichant une organisation des plus strictes. “Personne n’a le droit de prendre une décision ou la parole seul”, expliquent-ils ainsi en privé. Et en public, le ton est similaire : “Notre mode de fonctionnement doit être équitable et juste. C’est pour cette raison que nous avons choisi le sondage de Facebook pour voter chaque décision et les documents pour tout noter et archiver. Nous proposerons ensemble des solutions et déciderons ensemble par vote ; nous serons conseillés par un avocat, mais c’est nous qui déciderons ; nous n’aurons pas de leaders pour décider, mais pour exécuter nos décisions ; nos représentants médiatiques feront que présenter nos idées et décisions”, est-il ainsi indiqué. Une véritable organisation donc, face à des maux profonds et un sentiment d’inaction des pouvoirs publics.

Un modèle à suivre pour la métropole et nos banlieues difficiles ?

Un modèle qui risque d’être en tout cas très vite la cible là d’une vraie répression « républicaine ». “Je ne peux pas cautionner cela”, a déjà martelé le général Leclercq commandant des forces de gendarmerie du territoire.

Enfin, la palme de l’humour noir revient sans doute ce week-end à la ministre des Outre-mer Brigitte Girardin qui annonçant un hôpital de campagne militaire pour Mayotte prévu déjà depuis plusieurs semaines le confirme tout en précisant mais ce sera un « hôpital sans tente » !!!!

Dernière minute : Le Collectif des Citoyens de Mayotte (association loi 1901) a rejoint la procédure judiciaire qui est actuellement examinée au Conseil d’Etat pour dénoncer les pratiques de l’Agence Régionale de Santé de Mayotte mettant gravement en danger la population de notre département. Le Premier ministre, le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l’Intérieur, le  ministère des Outre-mer se sont portés défenseurs dans ce dossier engagé par la société Transport Posthume de Mayotte. L’ordonnance de jugement doit être rendue lundi 11 mai 2020 au plus tôt.  

La justice doit examiner les certificats de décès modifiés et les échanges écrits montrant que des médecins du CHM ont caché à certaines familles et aux services funéraires que la cause du décès était le COVID 19.  Le gouvernement a pourtant mis en place des règles sanitaires nationales strictes pour éviter la contagion, notamment pour manipulation des défunts et les enterrements. Les familles des défunts, les personnels soignants et les membres des pompes funèbres ont été mis en contact avec des dépouilles contagieuses à leur insu et sans aucune des précautions que l’état d’urgence sanitaire impose. 

Malgré des alertes répétées au niveau local et des consignes nationales claires, la direction du CHM et l’ARS de Mayotte ont exposé ces personnes au coronavirus et alimenté la contagion. De fait, l’ARS de Mayotte et la direction du CHM ont participé à la propagation du coronavirus à Mayotte. Le secret médical ne peut justifier en effet la mise en danger d’autrui quand le risque de contagion est avéré.