CHINE : LA VRAIE QUESTION

par Michel LHOMME

On ne parle en France que de confinement, de déconfinement ou de reconfinement mais c’est bien entendu ailleurs que l’avenir du monde se joue. N’est-il pas probable que l’Occident fragilisé par ses dettes de plus en plus colossales, dettes qu’il faudra bien rembourser un jour à moins de faire faillitte, par ses choix de désindustrialisation massive et de remplacement de sa population plus particulièrement en France pour plus de profit (baisse des salaires) et de productivité (délocalisations), se serait avec le COVID-19 fait berner par la Chine, voire serait tombé dans le panneau d’une guerre psychologique très bien menée et calculée ? Nous avions ici-même à plusieurs reprises émis cette hypothèse dès le début. Nous ne la confirmons pas ni l’infirmons, nous l’étudions. Michel Gay dans l’article dominical qui nous précède (https://metainfos.com/2020/05/10/le-dragon-nucleaire-chinois-pret-pour-le-grand-bond-en-avant/ et https://metainfos.com/2020/04/10/les-dessous-du-coronavirus-etats-unis-chine-une-guerre-hybride/) souligne l’importance de la politique programmée, planifiée avec tact et intelligence du nucléaire civil, nous souhaiterions compléter son texte par une information sur le nucléaire militaire et une parade navale récente qui a eu lieu juste après la levée du confinement avec rappelons-le, une capitale Pékin curieusement épargnée.

À l’occasion d’une parade navale récente pour le 71e anniversaire de la marine de l’Armée populaire de libération (APL), deux nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) du type 094A ont été présentés . Pékin posséderait donc maintenant six SNLE de la classe Jin (type 094) se répartissant en quatre premières unités et deux plus récentes. C’est donc la seconde génération de SNLE à être en service dans la marine chinoise, ce n’est pas une information militaire qui doit être prise à la légère.

La première génération de sous-marins nucléires était représentée par la classe Xia mis en service en 1983 et qui aurait effectué trois  tirs de missile dont la portée a été évaluée à 1 700 km. Visiblement ce sous-marin avait servi de prototype et de banc d’essai pour la génération suivante, les Jin, ceux-ci sont équipés de douze tubes lance-missiles dont la portée est estimée entre 7 000 et 11 000 km. Ces missiles porteraient tous une tête unique mégatonnique.

Les nouveaux 094A observés récemment auraient une longueur de 137 m et auraient 16 tubes lance-missiles. Parmi les améliorations remarquées, des équipements de sonar issus des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la classe 093. Le design des 094 reste très classique sur le plan hydrodynamique (type Le Redoutable ) et donc le bruit rayonnant de ces SNLE serait élevé. Par contre, avec six SNLE du type 094, Pékin peut avoir désormais la permanence à la mer de deux SNLE au moins, ce qui renforce clairement sa capacité de frappe. Il ne serait pas exclu que deux autres 094A soient en construction pour atteindre la cible de huit unités.

Selon les experts, une troisième génération de SNLE, le type 096, serait en développement pour mettre en œuvre le JL-3 d’une portée de 11 000 km. Selon certaines sources, le 096 aurait une longueur de 150 m pour un déplacement de 16 000 tonnes et entrerait en service à partir de 2025 !

On le voit la marine chinoise poursuit sa croissance à toute allure, multipliant les constructions de navires de surface mais aussi de sous-marins avec les SNLE, les SNA de la classe Shang et les sous-marins diesels (SMD) du type Yuan proposés d’ailleurs à l’exportation. Certes, les sous-marins chinois restent encore bruyants et moins performants mais les progrès sont réels et les ressources budgétaires et humaines considérables, malgré la crise du Covid-19.

Pékin considère avoir surmonté totalement la pandémie et poursuit sa démonstration de force avec moult parades dont cette revue navale ayant dévoilé les SNLE du type 094A. Face à la Chine, l’Occident paraît bien en panne et de plus en plus fragile mais si elle doit jouer les gros bras, c’est maintenant ou jamais.

Nous ne la confirmons pas ni l’infirmons, nous l’étudions. Michel Gay dans l’article dominical qui nous précède (https://metainfos.com/2020/05/10/le-dragon-nucleaire-chinois-pret-pour-le-grand-bond-en-avant/) souligne l’importance de la politique programmée, planifiée avec tact et intelligence du nucléaire civil, nous souhaiterions compléter son texte par une information sur le nucléaire militaire et une parade navale récente qui a eu lieu juste après la levée du confinement avec rappelons-le, une capitale Pékin curieusement épargnée.

À l’occasion d’une parade navale récente pour le 71e anniversaire de la marine de l’Armée populaire de libération (APL), deux nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) du type 094A ont été présentés . Pékin posséderait donc maintenant six SNLE de la classe Jin (type 094) se répartissant en quatre premières unités et deux plus récentes. C’est donc la seconde génération de SNLE à être en service dans la marine chinoise, ce n’est pas une information militaire qui doit être prise à la légère.

La première génération de sous-marins nucléires était représentée par la classe Xia mis en service en 1983 et qui aurait effectué trois  tirs de missile dont la portée a été évaluée à 1 700 km. Visiblement ce sous-marin avait servi de prototype et de banc d’essai pour la génération suivante, les Jin, ceux-ci sont équipés de douze tubes lance-missiles dont la portée est estimée entre 7 000 et 11 000 km. Ces missiles porteraient tous une tête unique mégatonnique.

Les nouveaux 094A observés récemment auraient une longueur de 137 m et auraient 16 tubes lance-missiles. Parmi les améliorations remarquées, des équipements de sonar issus des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la classe 093. Le design des 094 reste très classique sur le plan hydrodynamique (type Le Redoutable ) et donc le bruit rayonnant de ces SNLE serait élevé. Par contre, avec six SNLE du type 094, Pékin peut avoir désormais la permanence à la mer de deux SNLE au moins, ce qui renforce clairement sa capacité de frappe. Il ne serait pas exclu que deux autres 094A soient en construction pour atteindre la cible de huit unités.

Selon les experts, une troisième génération de SNLE, le type 096, serait en développement pour mettre en œuvre le JL-3 d’une portée de 11 000 km. Selon certaines sources, le 096 aurait une longueur de 150 m pour un déplacement de 16 000 tonnes et entrerait en service à partir de 2025 !

On le voit la marine chinoise poursuit sa croissance à toute allure, multipliant les constructions de navires de surface mais aussi de sous-marins avec les SNLE, les SNA de la classe Shang et les sous-marins diesels (SMD) du type Yuan proposés d’ailleurs à l’exportation. Certes, les sous-marins chinois restent encore bruyants et moins performants mais les progrès sont réels et les ressources budgétaires et humaines considérables, malgré la crise du Covid-19.

Pékin considère avoir surmonté totalement la pandémie et poursuit sa démonstration de force avec moult parades dont cette revue navale ayant dévoilé les SNLE du type 094A. Face à la Chine, l’Occident paraît bien en panne et de plus en plus fragile mais si elle doit jouer les gros bras, c’est maintenant ou jamais.

En tout cas, ce qui est certain c’est que l’épidémie de Covid-19 ne semble pas affecter outre mesure la composante navale de l’Armée populaire de libération. D’ailleurs en plus de ces spous-marins, le vol inaugural d’une version navale de l’avion d’entraînement JL-9 serait sur les rails, un second exemplaire de l’imposant navire d’assaut amphibie de type 075 a été lancé le 22 avril [alors qu’un incendie s’était déclaré à bord du premier quelques jours plus tôt], les manoeuvres autour de Taïwan se sont poursuivies, de même que celles en mer de Chine méridionale et le groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning vient de terminer un exercice.

Lors d’une audition parlementaire, en 2014, l’amiral Bernard Rogel, un sous-marinier de formation alors chef d’état-major de la Marine nationale, avait souligné les progrès qualitatifs accomplis par la marine chinoise dans le domaine des sous-marins. « Pendant longtemps, la Chine a été considérée comme un acteur régional, sans capacité océanique. Il faut nous préparer à réviser ce jugement, et assez rapidement », avait-il affirmé.

Source :  South China Morning Post

– Le dernier rapport sur les capacités militaires chinoises adressé l’an passé par le Pentagone au Congrès [.pdf],