COVID-19 : LE PEROU EN CONFINEMENT

Par ALBERTO, notre correspondant à Lima


Ici au Pérou, le president Vizcarra a décidé de prolonger les restrictions et le confinement a été prolongé quinze jours de plus jusqu’au 12 avril. Il  s’accompagne la nuit d’un couvre-feu très strict en ce qui concerne les pénalités et les fermetures de magazins, des marchés et d’usines contre tous ceux qui ne respectent pas la loi.

Les rues de Lima sont occupées par la police et les militaires mais la policie municipale (les Serenazgo) participent aussi aux opérations de confinement afin de faire respecter les interdictions de circuler par la population parfois récalcitrante.

Le gouvernement a aussi convoqué tous les réservistes de l’armée pour qu’ils puissent compléter les forces de l’ordre présentes sur le terrain si cela s’avère avec le temps nécessaire

Les boutiques sont fermées, les seules à rester ouvertes sont les marchés alimentaires mais réduits et les magazins, épiceries et boulangeries de première nécessité. Bien évidemment, les pharmacies restent aussi ouvertes.

Le plus curieux pour qui connaît le caractère quelque peu rebelle du péruvien est le fait que les mesures à de rares exceptions près ont été accueillies positivement par la population qui dans sa grande majorité les respecte. Il n’y a ni rebellion, ni révolte à grande échelle seulement quelques difficultés dans les quarties le s plus pauvres en raison de l’économie informelle de subsistance qui est ici arrêtée. Or avec une bienveillance rare pour un pays latino-américain aux inégalités criantes, le gouvernement a décidé aussoi de verser un revenu universel conséquent aux familles les plus vulnérables avec la possibilité de recevoir un chèque à la Banque de la Nation.

On peut pesner que après avoir visionnée les cas dramatiques de la contamination par le coronavirus en Italie et en Espagne, et les images de cadavres de cercueils beaucoup plus crues à la télévision préruvienne ont marqué les esprits a dissuadé les Péruviens de toute désobéissance et o,nt ainis préféré dans leur grande majorité obéir aux consignes édictées.


Bien évidemment certains font les « imbéciles » mais contrairement à la police française, rien n’est autorisé, la pollice allant même jusqu’à giffler physiquement les jeunes récalcitrants et les militaires ont aussi reçu l’autorisation de tirer à balles réelles en particulier la nuit lors du couvre-feu.

De fait, comme tous les pays d’Amérique latine, le Pérou est entré dans une économie de survie. C’est donc à un véritable cauchemar économique que nous assisterons dans les prochaines semaines et tous en ces fêtes de Pâques catholique prient pour que ce cauchemar cesse. On a vraiment l’impression de vire à Lima, capitale de plus de vingt millions d’habitants comme Lagos en Afrique un film catastrophe d’Hollywood. C’est avec le couvre-feu et le confinement toute une vie bruyante et agitée qui d’un seul coup s’est arrêtée à Lima comme dans au port et à l’aéoport de Callao.

Comme nous le disions le plus surprenant est l’obéissance de la population qui a même cessé de se réunir pour des fêtes improivisées comme ella a souvent l’habitude de la faire autour de caisses de bierre servies dans un seul verre à la ronde. (tradition populaire péruvienne). Dans le quartier populaire de Santa Anita, même les moto-taxis se sont arrêtés de circuler et on n’entre pas dans les marchés du quartier sans masques ou la bouche découverte.

Dans d’autres quartiers, il y a eu des arrestations et même des emprisonnements. On pourrait relever concernant cette obéissance volontaire surprenante du peuple péruvien ce fait divers très signigficatif. Il y a quelques jours, il y eut une altercation entre un groupe de militaires et un jeune récalcitrant qui refusait de se soumettre au couvre-feu. La sentinelle l’intercepta et l’arrêta mais dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’officier qui discutait avec le jeune qui lui manquait de respect et même l’insultait, assena fatigué cinq giffles à l’adolescent pour lui faire comprendre qu’il devait obéir à la loi.
La video sortit dans toutes les journaux télévisés et tous les éditorialistes, les ceux qui ne sortent jamais des quartiers luxueux de la capitale où ils habitent dénoncèrent sur toutes les ondes l’abus d’autorité en réclamant des sanctions exemplaires contre l’officier. Lèche-botte des merdias, le Ministre de la Défense, démit alors de ses fonctions le militaire incriminé. Mais ce n’était pas sans compter avec la réaction d’indignation que cette décision de révocation provoqua populairement et contre toute attente en défense des forcrs de l’ordre. Tous les réseaux sociaux prirent la défense du capitaine, certains osant même dire qu’il n’aurait pas mérité des giffles mais des balles. Les réclamations furent telles contre les journalistes que ces derniers gardèrent très vite le profil bas et que du coup, le Ministre de l’Intérieur dut intervenir dans une déclaration publique pour soutenir le capitaine et le rétablir dans ses fonctions. C’est alors toute l’armée qui salua publiquement le geste du Ministre.

Enfin, on ne peut faire un compte-rendu sur ce qui se passe dans un état latino-américian sans parler de l’Eglise. Tous ont regardé à la télévision la messe sans fidèles du pape François, une messe aux discours qui ici sonna comme vide et creux sur une place du Vatican, déserte, quelque chose de surréaliste, une place fantôme avec un discours (« Ne perdons pas la foi ») qui apparaissait alors surtout de l’autre côté de l’Atlantique anachronique. Pourquoi avait-il fallu attendre tant de jours pour entendre enfin le pape s’exprimer alors que tant de fidèles de par le monde souffrent ? Ce qui choqua ici les catholiques, c’est le retard pris par le Pape pour adresser des paroles de réconfort à l’Eglise d’autant que la même chose arriva au Pérou où le représentant officiel du Vatican, le nonce apostolique fut absent au début de l’épidémie, enfermé dans une de ses demeures des beaux quartiers. Même les prêtres de terrain ont brillé par leur absence et leur indifférence à la maladie, y compris d’ailleurs chez les évangélistes qui ne font qu’annoncer la fin du monde sans même relayer les consignes officielles de confinement.

La pandémie de coranovirus c’est aussi cela comme changement du monde à savoir que nous nous sommes retrouvés et retrouvons soudain sans pasteur, sans pape, demain sans sacerdotes puisque le nombre de prêtres vieux et décédés du corano virus est impressionnant en Italie tout comme en Espagne, la France fille aînée de l’Eglise paraissant peut-être moins touchée en raison de ses nombreux prêtres africains !

Actuellement, la situation épidémiologique de la pandémie de coranovirus au Pérou est la suivante : 5 256 cas et 138 morts depuis le début de l’épidémie de coronavirus le 6 mars.

Hier, quelque 400 Français bloqués au Pérou depuis trois semaines à la suite de la fermeture des frontières ont été rapatriés. Ils ont décollé de Lima jeudi soir à bord d’un avion de la compagnie Air France. (https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-rapatriement-de-400-francais-depuis-le-perou-6804737)