par Jordi GARRIGA
Quelqu’un se souvient-il de la crise de 2008? Bien sûr que oui. Cet événement a changé et continue de changer nos vies, ce fut une véritable secousse annoncée par quelques voix peu entendues à l’époque en pleine fête de la vie aux dépenses sans compter et des crédits inexistants. L’endettement des ménages comme des Etats n’en ont pas moins continué à alimenter un marché mondial aujourd’hui sur le point d’éclater.
La crise mondiale de 2008 a commencé sur le marché américain des obligations hypothécaires, alors que le coronavirus a débuté lui son voyage sur un marché d’animaux vivants à Wuhan, en Chine. Faut-il et peut-on comparer ces deux faits qui semblent à première vue si différents? Eh bien, je pense que oui. Nous relevons les mêmes données: marché, globalisme, contagion …
Qu’on évite ici les théories du complot et personne ne pensera par exemple à des plans tordus pour réduire la population ou changer le régime mondial … c’est qu’il y a beaucoup plus facile: le coronavirus a réussi par sa forte capacité de contagion dans un monde global sans frontières et grande mobilité. De même, en 2008, quand ils ont découvert qu’il n’y avait rien derrière les obligations, réparties sur toute la planète, la panique financière a éclaté sur les marchés américains puisque toutes les banques et les bourses ét étaient interconnectées entre elles sans frontière ni limite. Le manque de prévoyance et de ressources a fait le reste dans les deux cas: morts, fermetures d’entreprises, familles ruinées, sentiment d’impuissance et d’abandon généralisé (personne n’était aux commandes !).
L’origine de la dernière crise réside dans la super-puissance montante , le nouvel “empire” chinois qui cherche à renverser les Américains en tant que puissance hégémonique, car de la même manière que l’aide a été attendue en Occident par les États-Unis en 2008, c’est maintenant vers l’Empire du Milieu qu’on se tourne pour acheter du matériel en vrac et même espérer des dons qu’on juge à tort désintéressés …
Ces deux crises mondiales avec si peu d’années d’écart signifient quelque chose pour nous, si nous sommes capables de le comprendre. Nous voyons maintenant que peu à peu, dans la zone zéro de contagion, la zone asiatique d’origine, la situation épidémique revient à la normale, mais pour cela la Chine a dû fermer de nouveau les frontières, parce que de nouveaux cas arrivaient maintenant de l’étranger, l’UE en a fait de même rompant avec l’esprit de Schengen sans l’avouer tout comme de l’autre côté de l’Atlantique, les Mexicains ont eux-mêmes pris l’initative de reconstruire le mur avec les États-Unis.
On me dira que des siècles auparavant, il y avait des pandémies et que le monde n’était pas aussi mondialisé, globalisé. Mensonge: la peste noire, par exemple, s’est propagée dans toute l’Europe en raison du manque de contrôles aux frontières et des marches pénitentiales (où l’on voyait, particulièrement dans la doloriste Espagne des hommes se flagellaient en saignant abondamment). Les puces et les rats accompagnaient les pénitents et propagèrent très vite la maladie, qui incubait alors pendant 39 jours, d’où l’expression de “quarantaine”. Cette épidémie “moyen-âgeuse” n’a pu être stoppée que lorsqu’ils ont forcé les bateaux et tous les navires à rester au port pendant 40 jours (contrôle aux frontières). Il en fut de même avec une peste survenue sous l’Empire romain. Les deux pandémies furent aussi terribles parce qu’elles se sont produites très précisément dans des contextes GLOBAUX.
Maintenant, que devons-nous faire? Un gouvernement mondial est-il viable, programmable, souhaitable ?
Tant dans les épidémies que dans les crises économiques, nous voyons toujours derrière le même paradigme commun: un “grand marché souverain illimité”. Ne devons-nous pas alors éliminer le “grand”, le “souverain” et l’”illimité”. Effectivement :
– Nous devons promouvoir la consommation locale et l’investissement dans les projets locaux.
– Les banques doivent être ramenées sous contrôle démocratique.
– Des zones de libre-échange limitées doivent être établies, avec de fortes mesures protectionnistes.
Or soyons réalites pour le “jour d’après”, c’est ce qui ne devrait PAS être fait, ce qui en fut pas fait en 2008 ni sera fait maintenant à moins d’une… ”révolution” mais laquelle “nationale”, populaire”, prolétarienne”, “populiste”… Ce qu’on verra très vite, c’est en effet le “retour à la normalité”, on sent bien que la «normalité» occupe déjà tous les esprits. En France, dans l’incompétence généralisée de son gouvernement, le premier ministre Edouard Phillippe évoquait dans un débat à l’Assemblée vendredi dernier de manière inappropriée le déconfinement alors que le confinement lui-même en jogging pour les bobos n’était même pas respecté sur le territoire. La “normalité” et rien d’autre, c’est pourtant ce qui nous a conduits à la situation actuelle. Revenir à la normalité, ce sera donc préparer encore les conditions d’une nouvelle crise, sans doute plus proche et aussi dévastatrice que la crise actuelle.
Chaque acte, chaque absence de décision a ses conséquences: grâce aux artifices, à l’argent fictif de la planche à billets et à l’ingénierie sociale d’une économie de casino nous avons pensé pouvoir tromper les réalités vitales. En fait, tout ce que nous avons fait, c’est grossir les problèmes jusqu’à ce qu’ils nous explosent à la fin au visage.
Pour finir, une petite réflexion :
Les jeunes Européens (je pense aux jeunes Espagnols) sont la première génération dans l’histoire dont les parents et les grands-parents n’avaient pas directement connu une guerre et qui donc ont raconté ou parlé frivolement de la guerre à leurs enfants, privilégiant les droits individuels, l’écologie, le genre à la réalité. Pourtant ni le confort ni la liberté dont jouissent les jeunes Européens ne sont tombées du ciel et ils en vont pas tarder à s’en rendre compte : bientôt dans leur vie il y aura pour eux des conséquences visibles et exitentielles du choix mondialiste décidé par leurs aînés. Sachez donc, jeunes Européens que si vous voulez vivre demain, vous allez devoir vous battre comme cela a toujours été le cas pour 99% des gens depuis des générations. Mais encoire faut-il aussi savoir contre quoi se battre ? Profitez donc du confinement, lisez et réfléchissez si vous souhaitez voir le changement pour demain.