Par Pascale MOTTURA
Régis Jauffret vient de publier le roman Papa (au Seuil), dans lequel il invente le passé de son père sous l’Occupation. Le récit est né d’une anecdote troublante : le 19 septembre 2018, regardant un documentaire sur la police de Vichy, Jauffret aperçoit fugitivement son père entre deux agents de la Gestapo, en train de sortir menotté de l’immeuble marseillais où toute la famille a vécu pendant des années. L’écrivain n’avait jamais entendu parler de cet épisode. Il décide donc, intrigué, d’imaginer les raisons qui ont pu conduire à un tel événement. Le père ordinaire et médiocre se pare alors sous la plume de son fils d’une vie héroïque mais obscure. Après La part du fils, de Jean-Luc Coatalem (chez Stock), la littérature deviendrait-elle un travail de réécriture des mémoires familiales qui dérangent ?
Votre vie ou celle d’un aïeul est incrustée d’une tache grise pouvant virer au noir. Vous souhaitez laver cette impureté, désodoriser les relents de cette mémoire nauséabonde. Un moyen très efficace s’offre à vous, si tant est que vous sachiez aligner des mots : le roman hygiénique.
Certains blanchissent l’argent sale par la grâce d’opérations bancaires occultes ; d’autres blanchissent le passé par la grâce d’une littérature encreuse (jet d’encre, à l’instar d’un calamar, pour aveugler et se sauver).
On connaissait le greenwashing, existe désormais la literaturewashing.
Des cas récents procurent le mode d’emploi de ce blanchiment sanitaire. S’agissant d’un procédé agréé et valorisé par le ministère littéraire français, nous trouvons utile de l’indiquer à tout postulant publieur.
Coluche l’avait très justement annoncé dans son célèbre sketch sur la publicité (il suffit de changer « Omo » par « roman », « publicité » par « littérature ») [1]:
« Ah ! Il est bien le nouveau roman ! C’est celui qui lave encore plus blanc que blanc ! Le nouveau roman c’est celui qui lave la tache qui est cachée dans le noeud du torchon. La littérature à la télévision s’adresse uniquement aux débiles mentaux J’le dis parce que si y en a parmi vous, ça s’adresse à eux… Les autres, circulez, y a rien à voir ! Allez hop ! Ben, y en a beaucoup qui restent, hein ! C’est sympa, on se sent moins seul… ».
Dans le genre, en septembre 2019 il y eut Coatalem avec sa « part du faux », son récit mythomane, effigie du grand-père drapé en déporté Résistant. [2]
Maintenant on a Jauffret et son Papa (paru aux éditions du Seuil en janvier), un livre destiné aux malvoyants : « tellement la tache est grosse qu’on la voit pas », dirait Coluche.
Dans une catégorie parallèle on trouve la lessive d’ex. Celle-ci exige un corps chimique plus radical, l’hydroxyde de sodium, très irritant : « c’est une solution transparente visqueuse, encore plus corrosive qu’à l’état pur. Son agressivité est amplifiée par son aspect mouillant » (dixit Wikipédia). Sans entrer dans des considérations trop techniques, il s’agit de constituer un tas d’oripeaux bien sales, en majorité des sous-vêtements de l’ex, de les imbiber de soude caustique et de vinaigre blanc, puis de les jeter sur la voie publique. L’opération aide à bien rincer les dernières salissures, paraît-il, tout en permettant au lecteur de se rincer l’œil. Des expériences sont menées avec succès depuis une dizaine d’années par plusieurs maisons d’édition et ces lessivages narcissiques ont de beaux jours d’étendage devant eux.
Sans doute d’autres récits du même tonneau de lave-linge existent-ils, mais je ne me soucie pas suffisamment de la production éditoriale contemporaine pour les détecter.
Revenons donc à la lessive du jour.
Dans Papa, l’auteur dit et redit jusqu’à l’essorage qu’il aurait aimé aimer son père mais ce dernier était banal, égoïste et pingre. L’ayant aperçu cinq secondes sous un jour nouveau dans un documentaire sur la police de Vichy [3], il se plaît à imaginer un père autre. « On a le droit de rêver son père » (p.39).
Certes.
Mais que montre cet extrait de film, clef d’un portrait fantasmé ?
Observons attentivement les images :
Un homme jeune sort de son immeuble menotté, encadré par deux gestapistes qui l’enfournent vite dans une Citroën Traction Avant garée juste devant.
La séquence contient deux plans : un plan d’ensemble filmé depuis le trottoir d’en face, puis un plan rapproché, à proximité immédiate de la voiture.
Hormis la présence d’une femme en robe claire sur le trottoir opposé, discernable dans le second plan car pile dans l’angle de la caméra, la rue est déserte. Les persiennes sont fermées, c’est l’été et l’heure de la sieste, apparemment.
La femme fait un mouvement en avant quand l’homme est poussé dans la voiture.
L’homme menotté en fait des tonnes pour se montrer apeuré. A la sortie de l’immeuble il lève la tête à gauche vers le haut, semblant appeler le Ciel à l’aide (on apprend dans Papa qu’il est très catholique). Fort étrangement, il n’a aucun regard pour la caméra, l’équipe de tournage et le reste du matériel pourtant placés à quelques mètres de lui (la rue est étroite)… Est-ce utile de rappeler qu’à l’époque de la seconde guerre mondiale on ne filmait pas avec un smartphone? Le matériel cinématographique était lourd, encombrant, peu maniable et bruyant. Un tournage ordinaire nécessitait le déplacement de deux à trois véhicules au minimum pour transporter tout l’attirail visuel et sonore, l’équipe (une dizaine de techniciens) et le groupe électrogène.
Idem, quand on l’engouffre dans la voiture, l’homme n’a pas un regard pour la caméra et les techniciens qui se trouvent sous son nez… Plus curieux encore, juste avant son entrée dans la Citroën, son visage est très détendu, presque souriant, comme celui du conducteur…
En dehors de cerveaux complètement lessivés, qui peut croire en la véracité de cette arrestation ?
La scène est entièrement simulée. C’est du cinéma.
Rien qu’à la vue de l’agitation en bas de son immeuble, à l’arrivée de véhicules, puis à l’installation d’une équipe de tournage, un Résistant aurait trouvé le moyen de s’échapper, sans demander son compte, par précaution.
(Particulièrement un Résistant marseillais n’ignorant pas que la Gestapo et le Service cinématographique des armées étaient voisins et ses voisins).
Fuyant la zone Nord occupée, le SCA s’installa à Marseille en novembre 1940. L’équipe technique était regroupée au 360 rue Paradis. C’est à 300 mètres (quatre minutes à pied) du 4 rue Marius-Jauffret, lieu du tournage. Le siège de la Gestapo se trouvait non loin, 425 rue Paradis. La mission principale du SCA était de réaliser des films d’instruction et des films de propagande. Le personnel s’élevait à 113 personnes dont près de la moitié étaient des techniciens, parfois issus du cinéma privé et engagés sous contrat.[4]
Les rapports dialectiques entre mise en scène, document, fiction, documentaire, se sont toujours posés depuis 1915, année de création du SCA. Ces milliers de films et photographies, aujourd’hui conservés par l’ECPAD, étaient-ils au service de l’armée elle-même, ou bien étaient-ils le fruit d’un « cinéma d’État » au service du politique ?
On notera que certains films du bimensuel de propagande La France en marche, au service des valeurs prônées par le gouvernement de Vichy, ont été réalisés avec les images tournées par le SCA. Après le contrôle de la censure (les films, vus en commission, obtiennent alors le label « intérêt national »), les courts métrages sont obligatoirement diffusés, à la suite des actualités filmées. Ils sont produits et distribués à Marseille pour tout le sud de la France et l’Empire.[5]
Le SCA fournissait également des images à France Actualités.
Page 185 de Papa, Régis Jauffret mentionne un autre documentaire dans lequel est insérée aussi la prétendue arrestation. Il s’agit de Voilà Marseille [6], film produit par le PCF en 1947 présentant un bilan élogieux du mandat du maire sortant, Jean Cristofol, à partir d’images d’archives et d’images tournées pour l’occasion. Jauffret réfute l’idée d’une reconstitution pour ce film car son père « se serait noyé dans un bénitier plutôt que de figurer menottes aux poignets dans une diablerie marxiste ». Il retient l’hypothèse de l’utilisation d’un clip tourné pendant la guerre, ajoutant : « Le parti communiste qui détient les droits de ce document ne sait rien de son origine ». Pourtant le générique de début de Voilà Marseille indique : « Images de Clément Maure et des reporters du SCA et des Actualités ».
Et, surprise lors du visionnement ! Les images du deuxième plan ne sont pas les mêmes que dans La Police de Vichy. Cette fois, l’homme « arrêté » regarde la caméra un instant (mais de nouveau ni surpris, ni bien effrayé…). La même scène a donc été jouée à plusieurs reprises, donnant des rushes qui ont servi pour divers documentaires ultérieurs, en N&B ou colorisés.
Partant, que signifient ces images d’une arrestation simulée ?
Alfred Jauffret, qui n’est pas un acteur professionnel, précise son fils, participe pleinement et délibérément à ce tournage. Il est de mèche avec l’équipe. Or il s’agit d’un film de propagande nazie destiné à frapper l’opinion publique et à dissuader la résistance.
CQFD.
Observons maintenant quelques exemples de ce que Régis Jauffret a choisi d’inventer et d’écrire :
P.114 : « Alfred, tu souffres réellement dans ces images. Depuis soixante-quinze ans ta douleur demeurait figée dans la gélatine d’une pellicule ».
P.119 : « A travers la persienne il aperçut un grand camion France Actualités en train de se garer ».
P.121 : « On sonna. Par un malencontreux réflexe il appuya sur le bouton qui commandait l’ouverture de la porte de la rue ». (Là, faut-il rire ?).
P.122 : « Après trois coups de sonnette, ils enfoncèrent la porte. Ils ne tardèrent pas à le découvrir. L’un le torgnola mais l’autre fit remarquer que ce serait mal vu de diffuser les images d’un suspect endommagé. Ils épargnèrent son visage ». (Là, vu le visage du père indemne dans le film, Jauffret ne pouvait pas écrire autre chose).
« Ils le traînèrent dans l’escalier. Il descendit les marches sur le dos. Parvenus au rez-de-chaussée il fallut lui laisser le temps de reprendre ses esprits. Un des assistants en profita pour donner un coup de brosse à sa veste poussiéreuse ». (Là Jauffret se ridiculise).
« Les Gestapistes étaient ravis et se prenaient de plus en plus pour des acteurs. Alfred semblait plus apeuré à chaque prise ».
P.123 : « Le metteur en scène apprécia le regard caméra d’Alfred juste avant qu’il soit jeté dans la voiture. Il inspirerait la terreur aux spectateurs qui pourraient être tentés d’entamer une carrière de résistants ». (Là Jauffret n’invente plus, il tombe dans un délire mensonger, cf. la capture d’écran de la séquence).
Suivent plusieurs pages sur le passage d’Alfred Jauffret dans l’enfer de la Gestapo, rue Paradis. En premier lieu, l’auteur déraille, scénarisant une évasion héroïque. Cela lui permet de rêver son père en Compagnon de la Libération que le général de Gaulle viendra visiter chez lui au matin du 10 novembre 1961. (Là, faut-il se gausser ou pleurer de rire ?).
Un écueil narratif à franchir c’est que des traces du passage du père dans les locaux de la Gestapo après « l’arrestation », l’auteur n’en a point.
Pourtant, à défaut d’archives administratives ou privées (inexistantes nous explique-t-il rapidement), la presse locale n’aurait pas relayé l’information sur un tel reportage de France Actualités, inédit, et ses suites ? Ni surtout aucun journal clandestin ?
Alors, Jauffret s’embourbe. Il décrit un père libéré le soir même, traumatisé toute sa vie parce qu’il aurait parlé, livré des personnes, pour échapper à la torture. Heureusement, son fils est là pour l’absoudre, clamant à qui veut l’entendre : « tout le monde parle sous la torture ». On lui laisse la responsabilité d’une telle affirmation par respect pour la mémoire de tous les martyrs qui, de tout temps, en tous lieux, en toute guerre, n’ont pas failli face à leurs tortionnaires.
Le pauvre Papa malmené par la Gestapo et qui en aurait sur la conscience, c’est la tache grise qu’il a choisi d’inventer.
La vraie tache, la plus probable, plus noire, il se refuse à la voir.
Cependant :
P.154 : « Certaines histoires familiales sont ténébreuses et peu m’importe aujourd’hui d’investiguer. Quant à celle qui est à l’origine de ce livre, je viens de recevoir ce matin un message de l’historien qui supervisa le documentaire. » Lequel écrit: « Il m’apparaît douteux que ce soit une arrestation filmée à l’époque. » Jauffret s’irrite alors: « Toujours la même supposition. Il s’agirait d’une reconstitution ».
P.161 : Un documentariste qui a visionné la vidéo postée sur le Net le contacte. « Vu la sophistication des prises de vue, il penche décidément pour un clip destiné à signifier aux Marseillais que la répression serait sans pitié et que la population des quartiers résidentiels ne serait pas épargnée. Propagande peu courante. Les nazis s’abstenaient d’ordinaire de filmer les arrestations ».
Jauffret se contente d’évacuer fermement l’hypothèse d’une reconstitution d’après-guerre, au motif que son père n’était pas acteur. Et il tient à démontrer que le film date de 1943. Seule la piste « reconstitution » lui paraît digne d’être un peu étudiée, pour être rejetée, à côté de celle qu’il martèle tout au long de son plaidoyer : une arrestation véridique.
Comme si un tel clip propagandiste requerrait des acteurs professionnels !
Mais le plus choquant c’est le déni, ce refus de Jauffret d’explorer la piste d’une fiction au service de la propagande de l’Occupant, pourtant la seule plausible.
Le procédé est le même que chez Coatalem : on livre quelques éléments du réel pour vite distordre la réalité, vriller l’Histoire, basculer dans la fiction, une fiction avantageuse en termes d’image de soi.
On brouille les pistes, on enfume lecteurs et interviewers. On profite de la disparition des témoins directs. On dit : « on ne sait pas ». On dit : « absence d’archives ». On dit : « tout est possible », faisant en sorte, bien entendu, que le lecteur s’incline du côté possible le plus valorisant.
On écrit :
P.185 : « Alfred, tu étais un héros. Je déclare que cette vidéo en est la preuve. Tu as contribué à libérer la France du nazisme. Tu as emporté tes exploits dans la tombe » ;
P.186 : « Mes enfants – à qui le livre est dédié -, vous pouvez être fiers de ce grand-père mort avant votre arrivée. » ;
tout en avouant au cours des interviews l’absence intégrale de résistance dans sa famille (tout de même, il faut faire gaffe, les archives de la Résistance, ça existe ; on peut vendre et brouiller n’importe quelle soupe dans un livre estampillé « roman », on se sent protégé, mais mentir devant un micro c’est plus embêtant).
P.199, Jauffret ose toutefois cette phrase : « Dans ce livre, je me suis fait violence pour ne pas aller à l’encontre de la réalité » (sic).
Effectivement, il relate la collaboration économique pratiquée tout au long de la guerre par des membres de sa famille, le cousin Vivien notamment, employeur du père, qui a eu très peur à la Libération. « L’entreprise du cousin réparait les navires de la Kriegsmarine. Apparemment, aucun employé, aucun ouvrier n’avait rechigné » (p.120). « Au soir de la libération de Marseille, muni d’une petite valise le cousin Vivien attendait dans l’entrée de son appartement que les FFI viennent l’arrêter » (p.121).
Quant au silence pérenne de toute sa famille sur le tournage du film et sur l’activité du père pendant la guerre… cette omerta est bien suspecte.
Qu’à cela ne tienne, Régis Jauffret espère un jour recevoir un courrier du descendant d’un résistant livré par Alfred à la Gestapo, qui lui fournirait un éclaircissement… entendu dans Papa que le résistant en question aurait été de toute évidence un traître. « Alfred, justicier de la Résistance » (p.155).
Gageons plutôt qu’un historien familier des archives de la Collaboration lui procurera l’information à même de balayer la banalité du père. Mais sous un angle certainement moins acceptable que le prisme qu’il a édifié dans Papa.
Les Collabos inconnus sont mille fois plus nombreux que les Résistants inconnus. Heureusement les archives sont ouvertes et la troupe des historiens sérieux, spécialistes de cette période, est de plus en plus étoffée.
Une fois rectifié le vrai parcours du grand-père Coatalem pendant la seconde guerre mondiale, une fois la fausseté de l’arrestation du père Jauffret démontrée, que reste-t-il au fond de ces récits-romans-autofictions? De piteux fantasmes de mâles en mal d’identité héroïque.
Un début d’héroïsme pour ces auteurs serait d’affronter avec courage la vérité.
Le plus effarant c’est de voir les eaux de vidange de ces lessives littéraires se déverser jusque dans les bureaux de presse, studios de radio et plateaux de télé, et, par voie de conséquence, jusque chez les libraires et lecteurs.
A croire que beaucoup de monde profite de ce lavoir public pour nettoyer aussi quelques linges malpropres d’un passé familial.
Aucun journaliste ne s’étonne.
Nul ne s’interroge, n’enquête, ne s’insurge. On gobe tout et on se goberge avec l’auteur en studio et en plateau, faisant avaler des couleuvres aux lecteurs crédules.
« Ah, mais quel glorieux secret » gémit-on face à l’auteur qui prend un air chagrin et, des sanglots dans la gorge, lit un extrait de son texte.
Le pathos joue à fond dans le service après-vente littéraire. Un produit est à fourguer à tout prix. Tous les ressorts de la publicité sont à l’oeuvre.
En donnant leur blanc-seing à ce type d’ouvrage, les éditeurs et critiques littéraires se comportent en lessiviers adjoints, en agents blanchisseurs faisant bien mousser la littérature-lessive.
Pascale Mottura
[1] Coluche, la publicité : https://www.youtube.com/watch?v=7vVaWFw54ig
[2] Cf. articles :
« La Résistance à l’oubli » : https://linactuelle.fr/index.php/2019/09/28/resistance-oubli-pascale-mottura/
« La part du fils pour les nuls » : https://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/la-part-du-fils-pour-les-nuls-218855
[3] « La police de Vichy », documentaire de David Korn-Brzoza (2017), produit et financé par France Télévisions et Program 33, durée : 1h33. De 1:13:22 à 1:13:27 (5 secondes) on voit cet extrait d’un film de propagande : « l’arrestation » par trois gestapistes d’un homme reconnu par Régis Jauffret comme étant son père, Alfred Jauffret.
[4] Source : Stéphane Launey, « Les services cinématographiques militaires français pendant la Seconde Guerre mondiale », Revue historique des armées, 252 | 2008, 27-40.
[5] Source : ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense).
La France en marche, magazine bimensuel de propagande, qui s’inscrit dans le cinéma voulu par le gouvernement de Vichy, dont les ministères passent commande auprès de sociétés de production autorisées, est produit et réalisé par la société Veka, dirigée par André Verdet-Kléber. La France en marche diffuse deux séries, l’une centrée sur le maréchal Pétain et les manifestations de l’« ordre nouveau », l’autre sur les activités des provinces françaises. L’hypothèse de films réalisés avec les images tournées par le SCA fait du magazine une sorte de « coproduction officieuse entre le ministère de la Guerre et la société Veka d’André Verdet-Kléber » comme le suggère Jacques Le Seigneur dans son mémoire Histoire du cinéma des armées (1973).
[6] Dans Voilà Marseille, la prétendue arrestation d’Alfred Jauffret se trouve de 07:22:00 à 07:30:08. Ce film de propagande a été produit en 1947 par le PCF qui entend alors incarner tout l’héritage de la Résistance dans une période de compétition électorale. C’est l’oeuvre d’une équipe de cinéastes essentiellement parisiens, de Ciné-France. Réalisation de Georges Baze, scénario de F. Micozzi, images de Clément Maure et « des reporters du SCA et des Actualités ». https://www.cinearchives.org/Films-447-136-0-0.html

Source : https://linactuelle.fr/index.php/2020/03/11/regis-jauffret-papa-pascale-mottura/
Le titre est de la rédaction.