HAINE POLITIQUE : FRANCO SALI

par Michel LHOMME

Après une procédure d’extraction d’environ deux heures, le cercueil de Franco a quitté la basilique creusée dans la pierre de la Vallée des Morts sur les épaules de huit membres de sa famille. Quarante-quatre ans après sa mort, le « dictateur » Francisco Franco aété exhumé de la Vallée des Héros, (La Valle de los Caidos), mausolée monumental situé près de Madrid pour le transférer dans un cimetière discret, opération qui a généré un débat politique et ravivé de vieilles blessures en Espagne et qui ne témoigne que d’une seule chose : la haine, l’incapacité du pardon et de la remise en question des idéologues de gauche.

Le cercueil, recouvert d’un drap rouge avec une couronne funéraire de laurier, a été salué par  » Viva lEspana, viva Franco! » par ses proches, dont Carmen Martínez-Bordiu, personnage bien connu du monde du spectacle espagnol, et Luis Alfonso de Bourbon, arrière-petit-fils de Franco.

Ensuite, les restes du général qui dirigea le pays entre 1939 et 1975 ont été transférés par hélicoptère militaire au cimetière El Pardo-Mingorrubio, au nord de Madrid.

Sans caméra, il a été alors enterré dans une crypte familiale avec son épouse, Carmen Polo, après une messe officiée par le prêtre Ramón Tejero, fils du lieutenant-colonel qui avait dirigé un coup d’État manqué en 1981, Antonio Tejero. Ce dernier, âgé de 87 ans, a été applaudi en rejoignant deux centaines de nostalgiques postés à l’extérieur du cimetière, où ils ont crié  » Viva Franco  » et ont chanté l’hymne de La Falange.

De dson côté, le président espagnol, Pedro Sánchez s’est félicité :« Aujourd’hui, l’Espagne se conforme à elle-même. Cette décision met fin à un affront moral et à l’exaltation de la figure du dictateur dans l’espace public ». Le dirigeant socialiste, immigrationniste, apôtre du grand remplacement libéral a fait de l’exhumation l’une de ses priorités lorsqu’il est arrivé au pouvoir en juin 2018 et a fini par remporter la bataille judiciaire engagée par les sept petits-fils du dictateur. L’opposition, tant de droite que de gauche, l’accusait d’utiliser la sépulture de France par électoralisme, un peu plus de deux semaines après les élections serrées du 10 novembre, dans une situation compromise par la semaine de violentes émeutes séparatistes en Catalogne.

Juan Chicharro, président de la Fondation nationale Francisco Franco , a dénoncé  » une guerre idéologique  » et a déclaré qu’il continuerait à se battre pour que Franco soit inhumé de nouveau de manière solennelle cette fois-ci dans la cathédrale de l’Almudena, au centre de Madrid, une possibilité qu’a rejetée la Cour suprême espagnole.

Commandée par Franco en 1940, la construction du complexe de la Vallée des Morts a duré près de vingt ans et des milliers de prisonniers politiques y ont participé. À la place, couronnée par une énorme croix de 150 mètres de haut, le Caudillo a enterré les corps de plus de 30 000 victimes du conflit, au nom de la « réconciliation nationale », contestée par les socialistes espagnols. Parmi les corps qui reposent dans la Vallée se trouvaient des combattants du côté franquiste mais aussi des républicains pris dans des cimetières et des fosses communes sans, il est vrai, en informer leurs familles.

Depuis sa mort en 1975, Franco était dans une tombe, toujours ornée de fleurs fraîches, au pied de l’autel principal de la basilique. Le gouvernement a agi sur la base d’une décision prise en 2017 par le Parlement espagnol, demandant l’exhumation de Franco , voté après de longs débats après des tergiversations du chef de l’opposition conservatrice, Mariano Rajoy, du Parti Populaire, dont les députés se sont finalement abstenus.

Depuis l’adoption en 2007 par le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero (PSOE) d’une  » loi de la mémoire historique « , la droite accuse la gauche de vouloir rouvrir les plaies du passé. Rajoy, au pouvoir entre 2011 et 2018, se vantait de n’avoir pas dépensé un euro pour appliquer cette loi visant à éliminer les vestiges de la dictature, à identifier des dizaines de milliers de corps toujours ensevelis dans des fosses communes et à restaurer la mémoire des républicains vaincus. condamné par le régime franquiste.

Une vidéo circule ce vendredi matin dans laquelle on voit les proches de Franco tenter de sortir d’une salle où ils sont confinés afin que la police puisse effectuer un contrôle d’identité jusqu’à cette phrase échappée de la bouche d’un proche du dictateur : « ça, c’est une dictature ». Il s’avère qu’elle est « l’œuvre » de l’avocat de la famille, Utrera Molina. « Cette phrase était la mienne, parce qu’il y a eu une situation de tension qui n’était pas nécessaire », assure-t-il dans une interview à la Cadena Ser . « Un policier a demandé à Francisco Franco (descendant du dictateur) de le suivre pour un contrôle (…) Ils lui ont dit qu’ils le suspectaient d’avoir pris des images de l’enterrement de son grand-père. Comme si c’était un délit! » .

On sait bien que tous les anti-Franquistes d’aujiurd’hui auraient rêvé d’une dictature rouge, stalinienne mais voilà c’et le camp de celui qui a laissé en place une monarchie constitutionnelle démocratique qui est vaincu. Le camp auto-proclamé du bien a la défaite amère