« Les écrivains du passé bénéficient des plus légitimes recommandations. Mais si l’on souhaite récolter des talents pour l’avenir, il faut savoir les encourager au présent. Dans le flot actuel d’une littérature marketing, tout un chacun se plaît à relativiser la démarche d’écrire, comme phénomène de mode. Mais le talent est rare, et parce qu’il n’est pas rémunérateur, s’exile au débit de l’esprit. Oser s’engager sur les voies politiques et religieuses les moins en vue, c’est aussi oser découvrir le don lorsqu’il s’exprime, grâce à l’inspirée volonté des dieux surgissants » Ces mots sont de Marc Botrel qui écrit sous le nom choisi de Maxime Delettre.
Un premier récit, « Plaisent aux Dieux, Les cruelles métamorphoses », éditions Maïa (https://www.editions-maia.com/livre/les-cruelles-metamorphoses/?fbclid=IwAR2PGZOMVE4YhQ9EN7oMC6DNiWj8qrviIHKWjPFDPxe81AqZZgTOxBHj0KI ).

Bonjour
à tous les malheureux qui se sont écartés du bon chemin pour venir
échouer ici, dans cet antre infernal aux incantations sulfureuses.
Autant la politique est une lutte sans concessions à tous les
étages, autant la foi non dogmatique est une manifestation positive
et pacifique.
A
toi Maître de séant, ministre plénipotentiaire d’un monde réformé,
messie culturel de l’homme lobotomisé, je pose la question : que ne
vas-tu pas introduire en ton temple le doux venin qui plaît aux
dieux ?
Mets
le monde en musique et ne fait pas le sourd. Les muses cherchent un
conducteur, non un censeur. Car, bien souvent hélas, le chiffre
passe avant les lettres, et la censure est dans toutes les têtes.
Certains éditeurs vont même jusqu’à se réfugier derrière le
caractère inclassable de l’œuvre et tuent l’échanson. D’autres
s’en approchent avec élégance pour mieux la circonscrire dans le
piège insidieux de leurs réserves empruntées, pleines de bons
sentiments. En réalité, ils n’ont qu’une boutique à la place du
cœur, et pour tout ciel, un savant mélange d’orgueil. Alors, ne
laisse pas les muses sans voix, ne crains pas le soma qui brûle les
lèvres, réponds à l’écho des nymphes, et viens au sanctuaire de
l’âme échappée de sa prison dorée, libérée de tout clivage.
Viens en son espace intérieur que tu te plais à murer comme Troie.
Ne laisse pas lettres mortes ce qui vient à la présence malgré
toi. N’isole pas le monde de son potentiel merveilleux.
– Un second livre : L’apôtre du Néant

Si tu ne donnes pas à ce que tu considères beau, une autre substance que celle qui nous apparaît physique et sympathique, alors jette-toi du haut de ton inculte tristesse. L’idée n’est pas de vouloir travestir son esprit, mais de lui éviter l’écueil de l’apparente emprise des évidences, alliées au conformisme. Celles-ci se sont rendues maîtresses de l’intellect à la fois crédule et incrédule, sur le modèle unilatéral d’une réflexion scannée par l’image. Comprends-tu, si tu trouves la forme belle, et qu’en cette forme, la beauté ne t’inspire qu’une leçon de choses même sublimée par l’idée, ton réflexe à matérialiser pour théoriser, te promet au règne de la rusticité fardée. Pour ma part, derrière la forme belle, je vois le génie naturel d’un enchantement divin, qui invite à l’ébauche d’une réflexion exigeante et soignée. Il en est de même de l’informel talent où l’esprit s’illustre, de l’intelligence qui habite ou non les têtes plus ou moins à la fête. Je n’y mets pas un point d’honneur, et n’en fait pas l’icône de mes caprices. Simplement, s’impose à moi cette évidence maîtrisée, comme la moins simple des réalités incertaines qui s’illustrent plaisamment. (https://francephi.com/livre/lapotre-du-neant?fbclid=IwAR29iHpTyH5x41s44Dz3aR0SbzZYGZz1vr5pIvr8DLta6xP6Oun0oVLTl5k )