Eric Drouet, figure médiatique et controversée des « Gilets jaunes », a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Le 22 décembre, M. Drouet avait déjà été interpellé lors de l’Acte VI des manifestations à Paris pour « port d’arme prohibé » – un bâton – pour lequel il devrait être jugé le 5 juin en correctionnelle. Toute la classe politique a réagi fortement devant cette arrestation arbitraire.Le gouvernement Macron semble totalement décidé à siffler la fin de la partie et à réprimer encore plus violemment les manifestations à venir. Le droit de manifester est une liberté publique mais pas pour les Gilets Jaunes car il l’est par exemple pour les antisémites de BDS, le mouvement Europalestine qui organisent effectivement depuis quelque temps sur Paris des rassemblements sauvages qui ne font pas dans la dentelle sans être aucunement inquiétés. Nous avons en tout cas reçu le communiqué de presse de l’avocat d’Eric Drouet. Nous avons jugé opportun de le publier dans son intégralité. La rédaction.
Communiqué de Maître Khéops LARA, Avocat de M. Éric DROUET, aux sympathisants des Gilets jaunes et à leurs contempteurs
Hier,
mercredi 2 janvier 2019, M. Éric DROUET, figure des Gilets jaunes, a
une nouvelle fois été arrêté arbitrairement et placé en garde en
vue à la demande de la Préfecture de police de Paris et sans que le
Parquet de Paris, décidemment bien docile et accommodant, n’émette
aucune objection ou joue son rôle de contrôle des gardes à
vue.J’ai pu m’entretenir avec Éric Drouet et l’assister à son
audition jusqu’à une heure avancée de la nuit. Le crime d’Eric
Drouet ? Avoir déposé des bougies, avec d’autres amis et
sympathisants Gilets Jaunes, sur la place de la Concorde à Paris en
hommage aux victimes Gilets Jaunes décédées pour des motifs variés
à l’occasion des manifestations et de l’occupation des
ronds-points. Puis d’avoir voulu se réunir avec quelques proches
et amis dans un endroit privé, un restaurant notamment, pour
discuter et échanger.
Et le tout sans violence, sans haine. C’est
cela l’action de « choc de l’opinion publique » qu’évoquait
Éric Drouet… La Préfecture de Police y a crû voir une
manifestation qui aurait dû être soumise à déclaration préalable.
Et donc un délit pénal susceptible d’une peine d’emprisonnement.
Non,
vous ne rêvez pas. A Paris, capitale de la France, où fut proclamé
la déclaration des droits de l’homme qui consacre la liberté de
réunion, de circuler, d’opinion et même de manifestation, vous
pouvez être arrêté pour avoir déposé une bougie, pour avoir
rendu un modeste hommage aux morts innocents du mouvement social le
plus important qu’ait connu la France depuis des décennies…
parce que vous n’avez pas fait de déclaration préalable en
Préfecture et rempli un formulaire !
Le monde entier ne pourra
désormais que se moquer, à juste titre, de cette France si prompte
à dénoncer les arrestations similaires d’opposants politiques
sous d’autres cieux et dont tout le monde comprend qu’il s’agit
ni plus ni moins de mesures d’intimidations…
Mais on est bien peu regardant quand de telles pratiques apparaissent sur notre sol.
C’est pour ma part, en tant qu’avocat, un jour, ou plutôt une nuit, bien sombre, quand vous devez assister des personnes qui doivent subir de longs interrogatoires répétés (c’est la troisième fois en un mois que j’assiste Éric Drouet sur cette infraction « politique ») sur leur seules idées politiques et leurs modalités de réunion…
Les médias ont leur part de responsabilité dans le harcèlement policier dont est l’objet Éric Drouet, ces médias et chroniqueurs professionnels qui relayent complaisamment, sans le moindre effort de vérification, les calomnies contre Éric Drouet le qualifiant de « putchiste », d’« extrémiste »… ce qu’il a toujours contesté haut et fort.
Bien
des journalistes devraient aujourd’hui se poser la question de leur
comportement de « chiens de garde » contre d’Éric Drouet et le
mouvement des Gilets Jaunes en général.
Car derrière ce vomis
policier, médiatique et politique déversé sur Éric Drouet, c’est
bien vous, hommes et femme de la France « d’en bas » que l’on
insulte, que l’on n’estime pas dignes de manifester, et même
circuler comme Éric Drouet, à Paris.
Au regard des éléments du
dossier que j’ai pu connaître, l’arrestation et la garde à vue
de Éric Drouet sont totalement injustifiées et arbitraires. J’ai
demandé à l’issue de la garde à vue au Procureur de la
République de Paris la levée immédiate de celle-ci. Je profite
également de la présente pour demander également la levée des
gardes à vue des personnes qui accompagnaient Éric Drouet et dont
leur courage doit être aussi salué. Il est temps que chacun
reprenne ses responsabilités et reviennent à la raison.
Maître K. LARA