2019, L’ANNÉE QUI VIENT…

Franck BULEUX

Le passage d’une année à l’autre me voit l’honneur de présenter, à l’ensemble de notre lectorat, nos vœux de santé, de réussite et de prospérité pour l’ensemble des membres de vos foyers. La flamme nous réchauffe, au cœur de l’âtre, le corps et l’âme. Grâce à vous, notre nombre de lecteurs progresse avec de plus de plus de fidèles, de l’autre côté de la Toile.

Ce passage d’une année, l’autre est lié à notre calendrier, le calendrier solaire basé sur les saisons et comportant 365 jours répartis en 12 mois. La nuit la plus longue, celle du Solstice d’hiver, laisse place à Noël, fête chrétienne calquée sur les traditions païennes, puis sur l’an neuf.

Mélange. L’an neuf n’a pas toujours été fixé au 1er janvier, le premier calendrier romain démarrait au 1er mars (septembre était ainsi le 7e mois, octobre le 8e, novembre le 9e et décembre le 10e, ce qui, somme toute, semble logique eu égard à leurs dénominations respectives). Ces quelques mots pour nous inciter à conserver la plus longue mémoire face à notre société de consommation et de médiatisation.

Permanence. 2019 naît de 2018, une année qui ne manque pas d’équivoque, entre Bleus et Jaunes.

2018 devait être une année de transition. C’est l’appellation donnée aux années sans élection nationale. Ces années sont rares car les élections fréquentes. Il y a eu 1980 avec l’effervescence politique qui précédait la défaite de Valéry Giscard d’Estaing avec l’attentat de la rue Copernic, la candidature de Michel Colucci, dit Coluche, soutenue par le magazine Charlie-hebdo. Il y a eu aussi 1987 avec le « point de détail » de Jean-Marie Le Pen, le 13 septembre, devant l’insistance du journaliste Olivier Mazerolle lors de l’émission hebdomadaire « Le Grand jury RTL-Le Monde ». Il y eut également 1991 avec la dislocation de l’Union soviétique et la réunification de l’Allemagne, ou plus exactement l’intégration de la RDA dans la RFA.

Bref, les années de transition bouleversent parfois notre vie nationale, voire le contexte international…

2018 fut marqué par trois évènements essentiels, si l’on excepte la continuité des attentats commis au nom de l’Islam, qui ont intégré notre vie quotidienne comme le démontrent les réactions après ce type d’évènement : pleurs, contritions puis agenouillements. Michel Houellebecq avait été, comme bien souvent, prémonitoire lorsqu’il avait dénommé son dernier roman, paru en janvier 2015, Soumission.

2018, ce fut la victoire de l’équipe de France de football lors de la compétition mondiale. 20 ans après, nous rappelle les exégètes. Lorsqu’un pays ne se sent concerné ou uni qu’après un but des Bleus. Oui, on ne dit plus « France », mais « Hexagone » ; on ne dit plus « Français », mais « Bleu ». On ne dit plus Rocheteau, mais M’Bappe. On a compris le message. 2018 comme une réplique de 1998. Pas longtemps, moins longtemps…

2018, ce fut la révélation du « conseiller » du président Macron. Le Normand (pourquoi pas ?) Alexandre Benalla passe à la postérité fin juillet 2018, grâce ou à cause de ses (ex)actions du 1er mai. Jeune lycéen à Bernay, dans l’Eure, il était déjà vigile à la discothèque « Le France ». Depuis, il a fraternisé avec Vincent Crase, spécialiste des runes, qui a écrit un recueil de poésie il y a quelques années. Qui est plus français que lui ?

Enfin, 2018 marque la réaction des Gilets jaunes, des manifestants ornés du gilet « moche » comme le disait son propre créateur Karl Lagerfeld il y a 10 ans, rémunéré par Nicolas Sarkozy et La Prévention routière pour sensibiliser les Français. C’est réussi, ce gilet dédié à l’insécurité met en insécurité le régime lui-même, déjà déstabilisé par le détenteur de deux passeports diplomatiques, le fameux Alexandre.

De la Coupe du monde, de l’ivresse infernale, il ne reste plus que la lie. Les jeux du stade se sont mués en une comédie nationale qui tourne au grotesque.

Heureusement, Michel Houellebecq sort son septième roman d’ici quelques jours, Sérotonine. Il paraît que la sérotonine permet la régulation de l’humeur. Il nous expliquera probablement comment supporter la soumission et devenir un gentil « collabo ».

Mais entre soumission et sérotonine, rien n’est perdu.

Les années de transition 2005 et 2006 voyaient des manifestations de jeunes de banlieue, d’opposants idéologiques au CPE (contrat premier embauche). 2018 a vu une manifestation populaire. La France des ronds-points.

La France est ingouvernable. Seul le mode de scrutin, majoritaire uninominal à deux tours et le quinquennat (avec correspondance des élections présidentielle et législative) évitent de nous faire voir cette réalité politique : Nicolas Sarkozy n’a fait qu’un quinquennat malgré toutes les qualités dont il semblait être affublé, François Hollande a dû renoncé à se présenter (pour éviter un score à un chiffre, probablement…), Emmanuel Macron est déjà largement contesté après 18 mois de pouvoir et une large majorité à l’Assemblée nationale (liée au mode de scrutin et à la correspondance des élections majeures dans notre pays).

Si la Coupe du monde n’est même plus capable de programmer la réélection d’un président de la République, si un ancien vigile de la discothèque « Le France », près de Bernay dans l’Eure, est capable de mettre en danger la République, alors des gilets peuvent être à l’origine d’une veste pour le pouvoir en place.

C’est tout ce que Metainfos souhaite à ses lecteurs pour 2019 outre, bien évidemment, la santé et la prospérité pour vous et ceux qui vous entourent !