Michel LHOMME
Des missiles tirés par des avions israéliens ont blessé trois soldats, selon l’agence syrienne Sana, qui cite une source militaire. Israël assure de son côté avoir déclenché son système de défense anti-aérienne après un tir en provenance de Syrie.
D’après des informations de l’agence de presse publique syrienne Sana, qui cite une source militaire, la défense anti-aérienne syrienne a répondu le 25 décembre à des missiles tirés par l’aviation militaire israélienne près de Damas, et a pu en intercepter la plupart avant qu’ils ne touchent leurs cibles. La même source précise que trois soldats ont été blessés, tandis qu’un dépôt de munitions a subi des dommages. Une «agression» qui a, selon cette source, été menée depuis l’espace aérien du Liban, petit pays voisin de la Syrie et d’Israël.
De son côté, l’armée israélienne a affirmé dans un communiqué qu’un système de défense aérienne avait été déclenché contre «un missile anti-aérien lancé depuis la Syrie», précisant qu’«aucun dommage ou victime» n’était à déplorer.
Réagissant très vite, la Russie a mis en garde Israël qui est officieusement en désaccord sur ces bombardements illégaux sur le territoire syrien avec le Pentagone mais Netanyahou menacé par de nombreuses enquêtes judiciaires pour corruption aggravée mais maintenant en campagne électoral après la prononciation d’élections législatives anticipées pour mars 2019 a tout intérêt du point de vue de ses électeurs à se montrer ferme face à la Syrie. Ce sont les positions de l’Iran et du Hezbollah, ennemis d’Israël et alliés de Damas qui ont été la cible des raids aériens israéliens.
Au Nord de la Syrie, peut-on dire qu’un ethnocide, celui des Kurdes, dont la France à sa manière c’est–à-dire dans la trahison risque demain d’être complice. La Turquie en la personne de son dictateur Erdogan a en tout prévenu la France qu’il ne sera «pas bénéfique pour elle » de rester en Syrie et le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu a rajouté : « ce n’est un secret pour personne que la France soutient les Kurdes», cité par l’agence étatique Anadolu, lors d’une rencontre avec des journalistes turcs. « Nous n’avons pas d’information sur l’envoi de nouveaux soldats français mais ils maintiennent leur présence actuelle. » Nous confirmons les forces spéciales présentes à Alep n’ont pas été rappelées. La France se croit-elle capable de faire cavalier seule ? Les Turcs considèrent les YPG comme « terroristes » car émanant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ankara est en guerre contre les autonomistes du PKK, depuis 1984. Or, le président américain Donald Trump a ordonné mercredi le retrait des quelque 2 000 militaires américains déployés en Syrie, laissant à l’avenir la France seule avec les Kurdes.
On notera que toujours aussi « mou », Le Drian n’a pas répondu à Erdogan sauf qu’elle a tout de même réaffirmé qu’elle restait engagée dans la coalition anti-EI en dépit du retrait annoncé des troupes américaines de Syrie. En désaccord sans doute avec Macron, Donald Trump aurait affirmé dimanche après un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qu’il comptait sur lui pour « éradiquer » l’État Islamique en soutenant à demi-voix la mise au pas des Kurdes à savoir tout faire pour leur interdire de constituer un État au Nord de la Syrie, sur le passage du grand oléoduc de gaz. Il est évident qu’il y a eu ici une sorte de partage de la Nord Syrie entre Erdogan, Poutine et Trump sur le dos de la France. Ce qui nous amène à dire qu’une fois de plus notre pays trahira « ses amis », comme elle a trahi les Serbes au Kosovo, les Libanais, les Libyens en raison de politiques à courte vue sans réelle vision stratégique d’ensemble surtout en étant incapable d’adapter ses positions stratégiques en temps et en heure en fonction des positions du terrain. Erdogan fera payer à la France une éventuelle résistance à ses plans et pas au Proche-Orient mais sur le territoire même puisqu’on sait plus ou moins maintenant que la Turquie faisait partie des commanditaires du Bataclan. En tout cas, les services secrets turcs sont à l’œuvre sur le territoire, la diaspora prête à se lever contre la France tandis que celle-ci bonne poire autorise comme à Strasbourg et contrairement à l’Allemagne des réunions politiques du gouvernement turc sur son territoire.
