GωlgΩth, correspondant de Metainfos venu de nulle part
Heilung signifie « guérison » en allemand. Le groupe de néo-folk Heilung a relevé avec brio deux défis, celui de sublimer la tradition nordique et de faire vivre à ses auditeurs et spectateurs une expérience musicale relevant de la mystique. La musique de Heilung rythmée en une transe chamanique est celle de Soul Healers, de « guérisseurs d’âmes ». La formation est danoise, mais de composition européenne, elle rassemble des musiciens et des chanteurs venus du Danemark, mais aussi de Norvège et d’Allemagne. Les trois membres principaux sont Christopher Juul (ancien membre du groupe Euzen, Norvégien), Kai Uwe Faust (vocaliste d’origine allemande) et Maria Franz (ancienne chanteuse aussi du groupe Euzen, également norvégienne).
Auto-produits à leurs débuts (c’est-à-dire à partir des années 2014-2015), leur réputation s’est affirmée grâce au bouche-à-oreille de l’internet et des réseaux sociaux alternatifs. Le groupe a été primé cette année au Metal Hammer Golden Gods Awards (un prix organisé par la revue de Metal britannique Metal Hammer) dans la catégorie meilleur groupe de musique underground. Groupe atypique, influencé à l’origine par les groupes de reconstitution vikings, Heilung utilise des instruments traditionnels et primitifs (ossements, cris gutturaux et imitation d’animaux), voire des sons naturels (eau courante) et sublime la tradition nordique par une chorégraphie et une mise en scène magistrale. Cependant, il ne s’agit pas ici d’une parodie du passé, mais d’ « Histoire amplifiée », selon les mots de Christopher Juul, une Histoire sublimée.
Si ce groupe se déclare apolitique et ne souhaite faire l’objet d’aucune récupération, force est de constater à la lecture de leurs interviews que leurs membres nourrissent leur création par un rejet du christianisme couplée d’une étude passionnée de la culture européenne de l’âge du bronze, les chants et les paroles s’appuyant sur des textes originaux ou leur traduction (à partir de l’alphabet runique).
L’atmosphère est primitive, tribale et ensorcelante. Une musique qui répond à un besoin de retour à des racines que 2 000 ans de christianisme et 60 ans de musique commerciale d’inspiration nord-américaine ne parviennent pas à totalement éradiquer.
La vidéo que nous vous proposons de regarder ci-dessus est le concert qui a été donné en 2017 à Castlefest aux Pays-Bas devant un public de 10 000 personnes. Une vidéo que nous déconseillons aux enfants de moins de 12 ans et au public de Patrick Bruel ou à ceux qui préfèrent chanter « Il est né le divin enfant »…
Bon solstice d’hiver à tous !