A LA RÉUNION LE PACTE POUR LES MIGRATIONS, C’EST A LA LETTRE

Michel LHOMME

Au terme d’une audience exceptionnelle mercredi 19 décembre au tribunal correctionnel de Saint-Denis, les 62 migrants sri-lankais arrivés vendredi dernier à La Réunion sont ressortis libres suite à la décision du Juge des Libertés et de la Détention.

Alors que l’audience exceptionnelle s’est achevée mercredi 19 décembre aux alentours de 17h, il aura fallu attendre 22 heures pour que la décision du Juge des Libertés et de la Détention (JLD) soit communiquée officiellement. Les « réfugiés » , « clandestins » « illégaux » sont tous libre : leur maintien en zone d’attente où ils étaient placés depuis leur arrivée dans l’île a été annulé par le juge.

Après l’annonce de cette décision, les avocats des Sri-lankais ont pointé du doigt un « manque de professionnalisme de la préfecture qui a conduit à des irrégularités de procédure » mais sans doute que les fonctionnaires sont en vacances ! Tous les migrants doivent désormais formuler une nouvelle demande d’asile, d’ici sept jours. Mercredi soir, ils ont pu dormir et manger en centre d’hébergement et à l’hôtel, gracieusement payé par le contribuable. A noter que deux salles d’audience avaient été réquisitionnées afin de traiter les dossiers de tous les migrants. Une cinquantaine de dossiers devaient être traités car les enfants passent devant le juge avec leur(s) parent(s).

A la Réunion, le pacte pour les Migrations, c’est ici et maintenant tandis qu’un autre bateau de migrants est en route pour St-Denis. Une information que nous tenons d’une source sûre. Ce bateau a quitté le Sri Lanka depuis plusieurs jours – très probablement dans le même créneau que le Wasana qui a accosté vendredi dernier – et devrait approcher les côtes réunionnaises prochainement. Les trois tentatives – certaines réussies, d’autres avortées – pour rejoindre l’île de La Réunion lors des derniers mois auraient donc bel et bien incité d’autres candidats à l’exil à fuir leur pays pour tenter leur chance sur le territoire français.