MAIS QUI SONT LES GILETS JAUNES ?

de notre correspondant italien, Gabriele ADINOLFI

Des gens de tous les horizons et qui votent, ou plutôt ont voté jusqu’à présent, dans tous les sens. Parmi leurs rangs, il y a un peu de tout: des militants syndicaux incognito, des formations militaires trotskistes, des camarades et des banlieusards, mais avant tout des gens du peuple. Cela explique comment et pourquoi dans les rues les manifestants se sont comportés de différentes manières. Les banlieusards se consacrent au pillage, les Trotskistes au chaos et à l’iconoclastie, le reste au triomphe de la cause de la dignité nationale et populaire.

Contre qui se battent les gilets jaunes? Nos souverainistes n’ont pas tout à fait compris: ils luttent contre une oligarchie qui ne représente plus le peuple, contre celle-ci et c’est tout. Ils ne sont pas contre l’UE comme ne sont pas pour l’UE (même si en Belgique, les affrontements avec la police ont eu lieu avec le drapeau de l’Union). Ils veulent tout changer, au nom du sens commun et de la tradition, même si sous son aspect le plus épidermique. En bref, il s’agit enfin d’une lutte populaire, comme nous le proclamons depuis des décennies.

Que veules les diverses composantes politiques diluées dans les gilets jaunes?


Les Trotskistes s’entraînent au combat – ils le pratiquent maintenant depuis longtemps et sous toutes les latitudes – afin de continuer à assurer les milices de leurs parrains dans la continuité du jeu déstabilisation-stratégie du chaos chère à Soros. un jeu qui a marqué une grande partie de l’histoire du XXe siècle. Les gauches léninistes se diluent dans les masses pour se retrouver, le cas échéant, dans un nouveau phénomène qui peut émerger de rien, comme le mouvement italien Cinq étoiles.Les camarades sont là pour l’amour et l’adrénaline. En ce qui concerne les jeux de partis, Mélenchon et Marine espèrent obtenir des votes que Macron et les modérés craignent de perdre.Le peuple, pour sa part, se bat tout simplement pour sa survie.

Et enfin les symboles, dont les hommes sont toujours l’expression, plus ou moins conscients. Il y a cinquante ans, lorsque la gauche paralysait le pays et apportait une masse océanique dans les rues de Paris, ses hommes d’avant-garde, arrivés à l’Arc de Triomphe, urinaient sur la flamme du Soldat inconnu pour l’éteindre, mais le gaz qui le maintient animé l’avait empêché. Samedi, lorsque les gilets jaunes, remportant la bataille avec la police, ont pris possession des Champs-Élysées et de la place de l’Étoile, contrairement à ce que suggérait en direct BFM WC, les manifestants se sont agenouillés devant le Soldat inconnu, puis ont mis en place une garde d’honneur entonnant la Marseillaise.