LA FRANCE EN RÉVOLUTION COLOREE

par Michel LHOMME

Qu’est-ce qui a été tagué sur l’Arc de Triomphe ?

« Justice pour Adama », (le narco-trafiquant adoubé par Hollande).

« l’ultra-droite perdra ».

la lettre « A » dans un cercle, symbole du mot « anarchie ».

Ce sont donc bien en apparence les amis de Jean-Luc Mélenchon qui ont souillé l’Arc de Triomphe. Au vu de ces preuves visibles et constatables par n’importe quel passant, il est inconcevable que Macron et son gouvernement ne le sachent pas. De fait, le soir même, les tagueurs de l’Arc de Triomphe ont été rejoints par les cailleras des banlieues islamisées avides de vêtements de marque. Pourtant, BFM WC et tous les autres médias n’ont cessé d’inviter ce week-end Jean-Luc Mélenchon et son parti pour jouer les experts de la révolution ou les pompiers de la sédition. Cherchons l’erreur ?

Effectivement, le premier niveau de lecture des gilets jaunes est purement social, pour ne pas dire sociologique et les livres de Christophe Guilluy se vendent bien. La colère du peuple périphérique contre le gouvernement méprisant des bobos qui mène des réformes impopulaires et les surtaxe. Mais soyons fidèle à notre sous-titre et gardons l’esprit critique, flambeau de notre ancien magazine Métamag et du nouveau Métainfos. Tentons donc de remettre tout cela en place dans un contexte plus global. 

Le niveau de vie d’un peuple dépend avant tout de la puissance du pays dans lequel il vit. La France est depuis quelques années surendettée, en fait elle devient petit à petit un pays immergeant en grande partie en raison d’une politique migratoire et énergétique devenue complètement folle. Or un pays puissant exploite d’autres pays et peut ainsi améliorer les conditions de vie de sa population par des salaires plus élevés, de nouveaux acquis sociaux, des primes à l’embauche, des emplois aidés mais à l’inverse, un pays moins puissant, un pays devenu faible, immergeant délibérément désindustrialisé par les rapaces de la finance et son absence voulue de souveraineté monétaire laisse forcément sa population mourir dans la misère en accueillant bon prince tous les autres. 

Les choix des élites politiques françaises depuis trois décennies n’ont été motivés que par le mépris du peuple, les « beaufs », les « gaulois », les « sans dents ». Dans les périodes des Trente Glorieuses où la France était une grande puissance, les « acquis sociaux » ne gênaient pas la classe dominante. Elle les créaient même contrairement au mensonge classique de la gauche qui veut faire croire que le peuple aurait conquis quelque chose. Or comme pays immergeant, en dehors du cercle fermé des « pays riches » (dont la France est dorénavant chassée par l’arrivée de la Chine), il ne peut plus y avoir de salaires élevés pour les travailleurs, ni de protection sociale, ni d’infrastructures, ni même de classe moyenne, ni même d’emplois à vie autre que précaires, voire même de couverture sociale et de retraite décente.

C’est ici qu’il nous faut remonter à un deuxième niveau de lecture et poser la question de la stratégie des élites pour gérer l’appauvrissement, cette sorte d’américa-latinisation du pays, aussi bien du point de vue économique d’ailleurs qu’insécuritaire. Là, il importe de vider les poches du citoyen et de le laisser s’autodéfendre seul comme on l’expérimente sur le terrain par exemple à Mayotte ou déjà dans certains quartiers de banlieue. En fait jusqu’alors, la stratégie des élites occidentales pour imposer les réformes se poursuivaient cahin-caha quelque soit les gouvernements et les Ministres en place et ce depuis plusieurs décennies. C’est ainsi que les réformes de la Santé ou de l’Éducation se suivent toutes dans la même optique celle par exemple du lycée light sans transmission de connaissances, un lycée de pures compétences parce qu’en fait toutes ces réformes ont déjà été définies en haut lieu par l’École de Chicago, dans le rapport n°13 de l’OCDE et toutes les conférences de Davos. Ainsi tous les rapports des think tank progressistes à la Terra Nova préconisent depuis longtemps des méthodes subtiles et avant tout étalées dans le temps pour mieux faire passer les mesures impopulaires de flexibilité, de démantèlement de l’intérêt général et de tout bien commun par exemple la privatisation de l’eau, des transports publics, de l’énergie, la sous-culture de masse, l’aliénation à la marchandise.

Entre temps, après la crise de 2008, parce que la pilule passait mal, les élites occidentales ont usé et abusé de la diversion terroriste et complotiste pour éloigner soudainement l’attention du peuple sur les vrais enjeux économiques et sociaux en cours, la dématérialisation du monde et la fin programmée de la monnaie. En France, la diversion la plus utilisée a été celle d’attentats de toute évidence téléguidés, pour enfler les divisions devenus ethniques du pays ou d’Opex secrètes (nos forces spéciales en Libye et en Syrie). Le problème est qu’aujourd’hui par la victoire de Poutine en Syrie, cette gestion internationale dans la durée perd tout intérêt et l’État français devant la réalité jusqu’alors habilement caché de la faillite de ses caisses et de ses finances se retrouve dos au mur et forcément désigné comme l’unique responsable de la situation.

En 2016, les élites américaines ont favorisé l’élection de Trump pour le laisser apparaître sans doute comme responsable demain de la prochaine crise systémique voire du déclenchement de la troisième guerre mondiale. De la même manière on pouvait s’attendre à ce que les élites françaises laissent finalement Le Pen ou Mélenchon gagner en 2017 pour les mêmes raisons mais c’était encore trop tôt.

Ce n’était en fait qu’une affaire de quelques mois. L’oligarchie hexagonale n’était certainement pas encore totalement prête, n’avait pas encore totalement tout planqué à l’étranger ou en Patagonie où Merkel vient de se faire construire une villa bunkerisée.

A moins que finalement plus retorse, la combinaison idéale pour la bourgeoisie française n’était-elle pas finalement de faire gagner Macron en 2017 pour le forcer à cohabiter ensuite avec un Mélenchon voire une Marion le Pen, totalement libérale compatible. Le même Mélenchon avec Marine Le Pen en appellent justement aujourd’hui à la dissolution de l’Assemblée nationale. En un tel scénario, un Mélenchon entrerait au gouvernement juste avant la future grande crise économique prévue et annoncée par tous les experts pour 2019. Du coup, un Mélenchon ne pouvait pas entrer au gouvernement sans une sorte de grand mouvement populaire qui amènerait à faire plier le gouvernement. Comment d’ailleurs expliquer autrement l’acharnement de l’équipe Macron à conserver le cap avec les 80 km/heure, l’augmentation du prix de l’essence, celle des ambulanciers, plus récemment celle des étudiants annonçant une hausse sans précédent des frais d’inscription à l’université (pour les étudiants étrangers mais évidemment à terme pour tous les étudiants).( https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/vers-des-etudes-payantes-pour-tous_1693144).

Vu de l’extérieur, et avec une distance forcée, le mouvement des gilets jaunes quoique bien réel paraît soudain assez déconcertant et semble avoir émergé de façon un peu trop facile, avec une grande publicité des médias, aucune censure en réalité sur les forums, ni aucune difficulté pour les manifestants d’organiser rapidement une manifestation juste devant l’Élysée ou sur les Champs ce qui n’avait pas du tout été le cas par exemple pour La Manif pour Tous. Les méthodes des gilets ressemblent d’ailleurs à celles des « révolutions colorées », la couleur ayant changé tout simplement (usage des réseaux sociaux, création de martyrs, symbole facilement identifiable, etc.). Or on sait aujourd’hui que toutes ces « révolutions colorées » (ici de jaune canari ou poussin) ont toujours été « fabriquées » par des officines américaines. Curieusement comme on l’indiquait au début, les casseurs sont tous issus des antifas et de l’extrême gauche, ils ont bénéficié de facilités de déplacements et d’armements, ce qui pourrait bien signifier que la CIA, les services populistes de Trump voire l’UE ne soient pas étrangers à leurs déplacements (en Occident, l’extrême gauche est une marionnette des services de renseignements étrangers depuis les années 1930). Certes il est certain aussi que le mouvement est totalement relayé médiatiquement à « l’extrême droite » et soutenu en Europe par les Russes. On peut donc aussi soupçonner les Poutiniens d’être impliqués. De fait, les médias russes en français relayent en permanence le mouvement. L’explication pourrait être le rejet des Russes du projet d’armée européenne de Macron. En tout cas, il semble y avoir clairement en plus du mouvement populaire des gilets jaunes des gouvernements étrangers derrière qui sans doute se sont engouffrés dans le mouvement pour faire avancer leurs objectifs. Ce n’est pas rare et c’est d’ailleurs un trait distinctif de tout mouvement révolutionnaire.

Sauf que ce gouvernement n’est pas nationaliste, ce gouvernement est justement le gouvernement de l’étranger, le gouvernement anti-national par excellence. Dès lors, l’objectif du gouvernement ne serait pas forcément celui que l’on croit sinon au contraire de provoquer lui-même cette colère du peuple qui pourrait justifier qu’on dissolve l’Assemblé nationale et qu’on nomme Mélenchon comme Premier ministre. Si celui-ci n’est pas stupide (?), il devrait comprendre très vite normalement que c’est un piège. D’où l’intérêt probablement d’avoir perquisitionné les locaux de la France Insoumise, afin de récolter des preuves pour le faire chanter. Il sera ainsi forcé d’accepter ce rôle dans cette pièce de théâtre où il portera le chapeau de paille de la faillite prochaine de la France, une faillite réelle à la Grèce, avec une mise en défaut totale de son budget et par exemple le gel total du salaire de ses fonctionnaires. Dans ce cadre d’interprétation, les Macron, les Phillippe, les Darmanin et le vieux Juppé, le plus nocif d’entre eux se représenteront alors pour jouer les sauveurs rebondissant une fois de plus pour sauver les banquiers et l’oligarchie mondialiste au pouvoir. Ce scénario peut sembler un peu complexe, peut-être un peu tiré par les cheveux mais si on intègre toutes les pièces du puzzle, c’est le seul qui peut paraître avoir une certaine cohérence dans le brouhahah présent. Nous écrivons de loin. Nous n’avons pas la science politique infuse. Du coup, nous dirons que la seule façon de savoir si cette hypothèse politicienne est juste, c’est d’attendre sans doute de voir si Mélenchon ou demain une Le Pen seront nommés ou non premier ministre. En tout cas, sachez que nous n’en rêvons pas dans la nuit des cailleras.