par Dionysos ANDRONIS
- A propos de Julius EVOLA, L’école de mystique fasciste, éditions Ars Magna, Nantes, 2022, 198 pages.

Le traducteur de cet ouvrage cette fois n’est pas Philippe Baillet, le traducteur et spécialiste d’Evola (1897-1974), mais Istvan Leszno qui a fait aussi un travail remarquable. Ce premier article que nous signons sur Julius Evola n’est pas dû au travail universitaire et dense de l’auteur mais surtout au fait qu’Evola était aristocrate. Cette « école de mystique fasciste » auquel il est fait allusion ici avait vraiment existé entre 1930 et 1943 et elle était en rapport avec le « Centre de formation des nouvelles élites fascistes ». Le fondateur de cette école était Niccolo Giani (1909-1941) qui était aussi « professeur de la « doctrine du fascisme » auprès du Centre national de préparation politique pour la jeunesse se situant à Rome » (op.cit., p.22). « Engagé avec les Alpini sur le front gréco-albanais, le fondateur de l’école mourra le 14 mars 1941 » (selon Tomas Carini (né en 1973), op.cit., page 27).
Malgré le fait qu’il admirait Benito Mussolini, Julius Evola n’a jamais adhéré à son parti mais il avait rédigé plusieurs articles pour la « Doctrine Fasciste », la revue de cette école de mystique fasciste. En commentant les articles d’Evola, Carini laisse la place à Ettore Martinoli qui dit qu’Evola a vu dans la mystique « un processus intérieur permettant à l’homme de sortir de sa nature inférieure, particulière et égoïste, pour atteindre sa nature supérieure, spirituelle » (op.cit., page 43). Et Evola ajoute « il faut également considérer le climat héroïque comme une condition précise et positive en faveur du réveil de la race et pour l’émergence, dans un peuple, de la race supérieure, ou super-race » (op.cit., page 127).
Mais pour ajouter une petite touche occultiste à notre article, une touche que cette école avait rejeté, nous allons emprunter ce paragraphe : « Et n’entendant rien d’autre que cela par le mot magie nous disons « c’est au moyen d’une époque magique que l’Occident pourra sortir de l’époque obscure et de l’époque du fer. Aucun retour, aucune altération. En une époque de réalisme actif, transcendant et intensément individuel, notre tradition occidentale se redressera sur sa propre racine qui n’a pas de contact avec l’ascétisme et la contemplativité universalisante du passé ». Ces mots forts ont été écrits par Evola premièrement en 1932 pour la revue théosophique Flèche. Le courant théosophique a été créé par Madame Blavatsky quelques années avant et nous pouvons justifier la présence d’Evola parmi eux avec ces mots : « la théosophie représenterait la « pratique« , le « travail » héritier de l’action spirituelle et magique que l’ego doit entreprendre pour atteindre l’immortalité conçue en termes de devenir Dieu » (écrit par Marco Rossi in Les liaisons dangereuses de Julius Evola, éditions Ars Magna, Nantes, 2003, page 17).

On peut ainsi déplorer pour des rasions métaphysiques que cette école ait fermé ses portes définitivement en 1943.

(Au centre, Mussolini ; derrière lui à gauche, Vito Mussolini ; et à côté, Niccolò Giani en uniforme)
Source Wikipedia
NOTE DE LA REDACTION :
Pour compléter très utilement cet article, nous renvoyons à ce texte très bien informé :