MACRON / MELANCHON : UN DUO DE DEMAGOGUES ?

par Bernard PLOUVIER

Feu Léon Blum, qui s’y connaissait en démagogie, a écrit une phrase idéalement juste et totalement absurde dans la vie telle qu’elle existe, ce que l’on appelle la vraie vie : « Rien de ce qui dégrade l’humanité et repose sur le mépris de la personne humaine ne peut durer » (in À l’échelle humaine, de 1945, un livre de philosophie primaire destiné à rappeler aux électeurs et aux élus qu’il fallait encore compter avec sa suffisante insuffisance).

Or cette jolie phrase est pure absurdité : le bolchevisme a régné par la terreur de 1917 jusqu’au début des années 1990, soit trois générations brisées, meurtries, appauvries matériellement et intellectuellement. Et, depuis le début de l’ère globalo-mondialiste, le totalitarisme règne toujours en maître dans la Chine  (et ce depuis 1949), faisant un excellent ménage avec une économie de type capitaliste – probablement pour montrer à quel point les philosophes, sociologues, économistes, politologues et autres « penseurs » du XXe siècle ont publié des tombereaux d’âneries sur le sujet de « l’opposition irréductible du libéralisme et de la dictature ».    

Le mépris affiché du menu peuple fut la marque – la « griffe » – du Président Macron, réélu dans un fauteuil après un quinquennat lamentable, où il a échoué sur tous les points, à l’issue d’une campagne électorale d’une rare démagogie, centrée sur le « pouvoir d’achat », alors même que par sa politique extérieure inféodée au loup nord-américain, il va renchérir considérablement nos dépenses énergétiques et nous fermer davantage encore de marchés extérieurs… comme si nous étions déjà des champions de l’exportation !

Autrement dit, le mépris, ça marche ! L’électeur de base considère que le jeunot au sourire carnassier se moque du voisin et, en votant pour le jeune arrogant, croit se démarquer des cibles du Grand Arrogant : le bouseux et le « Gilet jaune », « l’extrême-droite » et « celui qui n’aime pas les ZZ – Z’honorables Z’immigrés – qui nous apportent jeunesse et chaleur humaine, labeur intense et inventivité (accessoirement des jets de tomates).

D’abord, il faudrait se souvenir que « l’extrême-droite », c’est par définition le groupe des politiciens vautrés devant le gros capital et quels sont les plus gros capitalistes de notre époque sinon les patrons et les propriétaires des multinationales d’Amérique du Nord, d’Asie et de quelques paradis fiscaux d’Europe ? Or, à l’évidence, le « pouvoir » français lèche bottes et babouches de ces gens-là, obéissant au moindre de leurs caprices, comme celui de porter la guerre en Libye, en Syrie et maintenant contre les pro-Russes du Donbass, qui vomissent un pouvoir judéo-ukrainien soumis au dieu-dollar.

Si l’on s’en tient aux évidences, la véritable extrême-droite en France, ce sont les politiciens de la gamelle ultracapitaliste, soit le groupe Macron-Pécresse-socialos-écolos qui reprennent en chœur la propagande élaborée à Washington, New York et lieux de résidence cachée du monde merveilleux du super-hyper-capitalisme. Ceux qui pleurent sur un hypothétique réchauffement climatique et beuglent contre la Russie poutinienne comprennent-ils à quel point ils sont manipulés ou formatés (au choix) ? Rien n’est moins sûr.  Mais il y a plus drôle.

L’exception française en politicaille, c’est la persistance d’un romantisme communard, la nostalgie des Thorez-Waldeck-Marchais. Et le bon Emmanuel, avec son flair de chien de chasse, après avoir conquis la droite (grâce à Philippe, ex-proche de Juppé), cherche tout naturellement à étendre son Imperium vers la gauche anachronique et là, il est bien servi.

Nous en avons connu en France de ces démagogues qui promettaient tout et son contraire, mais avec Mélenchon, on fait dans la démagogie stratosphérique : ce n’est plus la lune qu’on promet, ce sont les étoiles. Tout (ou presque) gratuit et moins de travail ! Même Blum et consorts n’avaient pas osé faire dans l’aussi grotesque : un Salengro ou un Thorez voulaient même renvoyer chez eux les immigrés récents (qui étaient des Européens) pour procurer du travail aux Français autochtones. Avec notre démagogue nouveau, on va travailler moins, obtenir plus de jouissances et en accueillant tous les éclopés du Tiers-Monde.

Don Macrone lui-même doit en être émoustillé : il est dépassé dans le mensonge de masse et, tout naturellement, il aspire à capter une telle capacité. Le second quinquennat sera celui des superstars de la promesse mirifique. Que nous réserve notre Génial Président pour ses 3e et 4e quinquennats ? On ne voit que l’Empire ou la Divinisation… à moins que ce ne soit l’Armageddon, pour plaire aux Faucons (ou vrais c…) des USA. En tous cas, les Français auront ce qu’ils ont mérité.