LES DESSOUS DE L’ATTENTAT du PARIS-DAKAR

par Michel LHOMME

Allons directement aux faits sans porter de jugement de  valeur mais simplement pour savoir où nous mettrons les pieds demain.

Un accord de défense historique entre la France et la Grèce pour faire face  à la Turquie

La France a signé en 2021 (photo ci-dessus) un important traité de défense réciproque avec la Grèce, clairement anti-turque. (http://www.opex360.com/2021/10/08/le-parlement-grec-a-deja-ratifie-laccord-de-defense-avec-la-france/).

C’est risqué mais c’est un choix.

Et il implique de mesurer les situations suivantes : la devise turque s’effondre actuellement, Ankara continue pour recevoir des devises d’exercer sur ses frontières un chantage à l’Europe sur la question des réfugiés en particulier afghan et est engagée en Méditerranée dans le dépeçage de la Libye, au large du Liban et de Chypre pour le pétrole et elle s’implante contre les intérêts français en Afrique par l’Est. Bref, cet accord pourrait être activé en alerte rouge un jour ou l’autre.

La coopération militaire et de défense - La France en Égypte

La France en matière de vente d’armes vient aussi d’apporter son soutien au régime égyptien dictatorial d’Al-Sissi (notre photo ci-dessus) qui avait réprimé durement la « révolution ». La France a fait ce choix ici dans le but, dit-elle, de participer à la lutte contre la contrebande et le terrorisme à la frontière occidentale avec l’Egypte. Les trafiquants y transportent en effet des armes, de la drogue, des migrants et divers produits de contrebande comme le riz au fur et à mesure qu’ils veulent approvisionner le marché noir et effectivement constitue une menace interne pour l’Egypte et externe (pour l’Europe). L’Egypte connaît effectivement une menace terroriste déterminée par ces trafics d’armes aux frontières qui alimentent divers groupes de jihadistes. Si la France soutient l’Egypte, c’est que le régime égyptien d’Al-Sissi totalement pro-américain a mis fin à la parenthèse meurtrière des Frères musulmans (rappelons-nous les coptes égyptiens victimes d’attaques terroristes et de persécutions).

Égypte : Daech revendique les attentats contre deux églises coptes

Concernant l’Arabie Saoudite et la vente du rafale par la France à Ryad :

Vente de 80 Rafale aux Emirats : Macron exploite le désengagement américain  au Moyen-Orient - L'Express

Il importe de rappeler objectivement que depuis 2015, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont impliqués dans la guerre au Yémen, qui a fait près de 400 000 morts. 

Comprendre la guerre au Yémen en dix dates

Malgré la gravité des exactions commises et les allégations de « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité », le sujet n’était pas du tout à l’ordre du jour de la visite de Emmanuel Macron dans le Golfe des vendredi 3 et samedi 4 décembre !

Au Yémen, la "guerre oubliée"

Or, les armes vendues par la France aux deux monarchies du Golfe (Arabie saoudite et Emirats arabes unis) sont bien utilisées directement dans le conflit, comme l’ont révèlé des documents « confidentialité-défense » obtenus en particulier par le site pacifiste Disclose (https://disclose.ngo/fr/).

Ces notes rédigées par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), organisme placé sous l’autorité de Matignon, révèlent que l’État français a autorisé, en 2016, la livraison de près de 150 000 balles à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, en sachant parfaitement que ces munitions seraient utilisées dans la guerre au Yémen.

La France a d’ailleurs plusieurs fois apporté sa logistique aérienne dans la guerre du Yémen, non sans susciter dans les états-majors et les conseillers diplomatiques quelques réticences.

Ainsi, le 12 mai 2016, une réunion de la Commission interministérielle (ultra-secrète) d’étude des exportations de matériel de guerre (CIEEMG) s’est tenue à Paris, en présence des représentants du ministère des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Économie et de l’Elysée, plus tard occupé par François Hollande. Au centre des débats, la proposition de renforcer les contrôles sur les exportations d’armes vers les pays impliqués dans la guerre au Yémen. Le ministère des Affaires étrangères, alors dirigé par Jean-Marc Ayrault, y est favorable. En particulier, c’est à cette occasion qu’il remet en question les livraisons en cours d’armes à l’Arabie saoudite. Pourquoi ?

La France était alors interrogée par le Parlement européen et des ONG pacifistes et anti-militaristes pour des « violations présumées du traité sur le commerce des armes », ainsi que sa participation indirecte sur le terrain au conflit par certaines forces spéciales envoyées discrètement.

Quelle que soit l’avertissement, le cabinet de Jean-Yves Le Drian s’opposera toujours  à toute forme de restriction : « Un gel douanier des équipements déjà sous contrat serait difficilement justifiable pour l’Arabie. Les diplomates sont forcés de partager cette opinion. Les armes seront livrées ».

Le Yémen face au risque d'une "guerre civile dans la guerre civile" - Le  Point

Dans le détail, il s’agissait alors de 41 500 balles de la société Junghas, filiale de Thales, destinées à la garde saoudienne ; 3 000 obus antichars, 10 000 bombes fumigènes, 50 000 obus explosifs et 50 000 roquettes d’artillerie produits par Nexter à destination de l’armée émiratie, ainsi que 346 missiles antichars de MBDA à destination de l’armée qatarie. Montant total des contrats : 356,6 M€.

Guerre civile au Yémen | Rebelles et loyalistes renforcent les troupes dans  une zone stratégique | La Presse

Peu importait alors pour la France de quels crimes de guerre, elle pourrait demain être accusé comme ses « partenaires ».

Quant à la presse francaise comme elle est désormais totalement muselée, rien n’allait transparaître dans l’opinion publique. Personne ne s’intéresse réellementau conflit yéménite.

Ainsi personne ou presque n’a relevé les incursions aériennems de la France au Yémen ou évoqué les bombardements à l’uranium enrichi du Yémen comme Paris ne s’offusquera pas de l’assassinat en octobre 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. 

Le 4 décembre 2021, le Président français Emmanuel Macron a ainsi carrément  été  le premier dirigeant occidental à remettre en selle le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman, soupçonné par la communauté internationale d’avoir commandité le meurtre.

Cela n’a pas plu bien évidemment à l’Iran mais aussi un peu froissé et surpris nos alliés Américains et Israéliens pour n’avoir pas été véritablement avertis.

Nous n’en dirons pas plus mais on aura compris que l’ « accident » du Paris-Dakar est bien un attentat politique et clairement un avertissement.

Pour le reste, notons au passage que cette manifestation sportive hyper polluante est cependant apprécié des « bobos » (https://www.ecoco2.com/blog/rallye-dakar-40-000-tonnes-de-co2-degats-lenvironnement/) et (https://www.francetvinfo.fr/sports/automobile/rallye-dakar/groupes-electrogenes-roues-abandonnees-pas-de-tri-selectif-le-rallye-dakar-critique-pour-son-impact-sur-l-environnement_3787277)

Des cars de l'organisation du rallye Dakar, en Arabie saoudite, le 15 janvier 2020. (LAURENT MACCHIETTI / RADIO FRANCE)
CARS DE L’ORGANISATION DU PARIS/DAKAR EN ARABIE SAOUDITE