FIN DE PARTIE ET RETOUR DU MOYEN-AGE ?

Par Bernard PLOUVIER

Notre civilisation occidentale, brillantissime jusqu’aux errements des années 1980 et la plongée dans l’absurdité de l’économie globale – avec sa désindustrialisation massive de l’Occident au profit de l’Extrême-Orient -, est menacée bien davantage de l’intérieur que par le « péril jaune ».

On ne nie pas la brutalité, l’absence de tout scrupule, voire le racisme anti-blanc des Chinois qui se voient déjà au pinacle. Mais il n’est pas du tout certain que la société mixte d’économie libérale et de totalitarisme qui règne sur la Chine soit très solide. Une explosion sociale pourrait s’y développer ; il suffirait pour cela d’un âne chinois relâchant la pression policière, imitant l’inénarrable Gorbatchev !

De toute façon, nos pires ennemis sont implantés sur nos terres : les anachroniques écologistes et mahométans qui veulent, pour des raisons très différentes c’est évident, en revenir à une société de type médiéval et les globalo-mondialistes qui nous font revenir à l’Ancien Régime préindustriel où l’économie vivotait d’agriculture, d’artisanat et de services.

Il est évident qu’une France soumise à la folie des écolos-crétins et des fous d’Allah serait une régression inadmissible, celle des bobos irresponsables et des propagandistes islamistes. Ces deux groupes, en apparence très différents l’un de l’autre, renferment en réalité des individus aussi ignares des réalités économiques que de l’irréversibilité des progrès techniques. Les uns et les autres sont d’accord pour recréer un monde d’obscurantisme médiéval et pas seulement « la décroissance productive », la fin de la prospérité économique et« la frugalité heureuse » pour tous (excellents développements in Bruno Durieux, 2019).

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L’épineuse question de la fourniture d’électricité bon marché passe à l’évidence par l’utilisation de la fission nucléaire et de la transformation de l’énergie hydraulique, et non par les coûteux gadgets éolien (peu efficace), de la géothermie (efficace, mais d’un fort coût) ou de l’héliothermie (encore plus coûteuse). 

Du côté des maîtres de l’économie globale et du « grand village mondial », l’on constate une ambiance aussi malsaine que chez les anachroniques rétrogrades. Eux ne crachent pas sur la technique. Bien au contraire, ils cherchent et trouvent les meilleurs moyens pour gagner davantage d’argent en exploitant les progrès que conspuent les arriérés.

Si les écolos-ignares ne sont que des gens bruyants, les fous d’Allah sont des criminels, tandis que les entrepreneurs et négociants de l’économie globale flouent les producteurs et dévalisent stricto sensu les pays peu évolués.

Tout le mal est venu des années 1980-90, quand l’URSS a implosé du fait du crétinisme d’un dirigeant incapable – le célèbre « Gorby ». La Chine n’était pas prête à prendre le relais ; il s’en fallait de vingt ans. Et les arrogants maîtres des USA, Yankees et Juifs pour une fois associés, se sont crus les maîtres de la planète, allant jusqu’à lancer un slogan d’une bêtise incommensurable – et de ce fait devenu mondialement célèbre – celui de La Fin de l’Histoire (Francis Fukuyama, 1993), puisqu’il est bien connu que « les peuples heureux n’ont pas d’histoire » !   

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Avec la disparition de l’URSS et de son Armée Rouge, les gouvernants des USA ont multiplié les conflits pour s’implanter en des pays arriérés, mais riches en matières premières ou en lieux de passage pour y poser leurs pipe-lines. À la fin du XXe siècle, il existait environ 725 bases US en dehors des 50 États de l’Union et des colonies (pudiquement dénommées « dépendances ») des States (Johnson, 2003). En 2017, 200 000 troupiers US occupaient 800 bases en 177 pays !

Faut-il s’étonner que de 2001 à 2004, aient été entretenues 31 guerres civiles ou entre États ?

En 2005, l’ONU déplorait l’existence de 40 millions de réfugiés pour cause de guerre ou de désastre économique (Hobsbawn, 2009) ; ils étaient 42 millions en 2008 et 43 en 2009, dont 62% pour cause de guerre durant ces deux années (Magniadas, 2011). On ne trouve aucune raison objective à l’accueil en Europe de ces malheureux : c’est aux États dont les chefs ont déclenché ces guerres qu’incombe le soin de ces réfugiés.  

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Pour les années 2010-2013, on a pu constater une guerre civile dans la République Démocratique du Congo (ex-belge), entretenue par les patrons de multinationales activant les chefs de deux États voisins, le Burundi et le Rwuanda : on terminait la « guerre du Coltan » (cf. infra). Celle du Mali (ex-Soudan français, à la situation géographique si intéressante pour les voies de communications terrestres), est entretenue jusqu’à nos jours par des mahométans fanatiques lourdement armés, financés et manipulés par des groupes économiques, qui entretiennent admirablement les haines inter-ethniques. Se sont multipliés les foyers de guérillas en Angola (ex-colonie portugaise, regorgeant de pétrole), au Libéria, en Afghanistan, Irak et Syrie, ou celle des Philippines et du Turkestan chinois.

Sont en cause les impérialismes US, turc et chinois, et divers groupes djihadistes soutenus par l’islamo-pétrodollar, le tout s’alliant ou s’opposant, selon les moments, pour des raisons économiques ou de prestige, dans le cadre d’une politique impérialiste. 

C’est dans le Kivu – une énorme et richissime région du Congo ex-belge – que diverses multinationales, intéressées par le contrôle des plus importants gisements planétaires de Coltan, se sont fait la guerre, de 1998 à 2012, par armées rwandaise, congolaise et burundaise interposées. En une quinzaine d’années, cette guerre, qui n’a pas beaucoup intéressé les media occidentaux judicieusement orientés vers d’autres sujets, a provoqué directement la mort de 5 millions d’Africains.

La guerre de Kivu: un conflit oublié au coeur de l'Afrique - International  - LeVif
GUERRE DU KIVU

Le Coltan est un mélange de colombite et de tantalite, tous deux composés de niobium et de tantale. Ce composé est un excellent conducteur d’électricité, utilisé dans la fabrication des condensateurs et des équipements électroniques et s’avère indispensable pour obtenir des alliages ultrarésistants (où le tantale et le niobium sont associés au cobalt), utilisés en aéronautique et sur les parois des réacteurs nucléaires. C’est l’exemple le plus achevé des guerres de longue durée pour raison économique en ce début d’ère globalo-mondialiste.

République démocratique du Congo: la guerre oubliée
KIVU LA GUERRE OUBLIEE

Or la nouvelle donne alimentaire dans certains pays et l’orientation générale de la politique énergétique chez les maîtres du jeu globalo-mondialiste risquent de multiplier les conflits pour s’assurer la domination des zones de production les plus rentables. Il ne s’agit plus seulement de produire des matières premières agricoles pour nourrir les humains ou le bétail, mais de fournir des « agro-carburants » pour les véhicules… car la propulsion électrique, actuelle tarte à la crème de l’industrie automobile, est extrêmement onéreuse, aggravant considérablement le problème des sources d’énergie.  

Depuis le début du XXIe siècle, le soja d’Amérique latine est massivement exporté en Chine « totalitaire-libérale » – le pays le plus peuplé de la planète, en passe de devenir richissime, où l’économie capitaliste-esclavagiste fait un ménage, curieux mais très efficace, avec le totalitarisme. On importe du soja pour nourrir des batteries de porcins et de bovins. L’enrichissement des Chinois a modifié radicalement leur mode de vie : leur alimentation, autrefois fondée sur les céréales, le poisson et la volaille, s’oriente massivement vers un régime carné (Bello, 2012). 

Une partie de la production de maïs et de canne-à-sucre sert à fabriquer d’énormes quantités d’éthanol, utilisé comme agro-carburant dans le mélange essence-alcool, autrefois utilisé en Italie fasciste et en Allemagne nazie (cf. Plouvier, 2021-1). De la même façon, on détourne une partie du soja et de l’huile de palme pour fabriquer du « bio-fuel » pour les moteurs Diesel. Une grande partie de l’agriculture des Trois Amériques – Nord, Centre et Sud – fonctionne ainsi, non plus pour alimenter les êtres vivants, mais pour alimenter des moteurs avec un carburant moins polluant que les carburants fossiles (Bello, 2012)… et les écolos-crétins, qui hurlent contre l’usage de l’huile de palme dans l’alimentation, n’ont pas compris la subtilité de cette propagande, qui permet de  détourner une partie notable des ressources en matières grasses pour l’alimentation humaine et animale au profit de ces moteurs qu’ils exècrent !

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L’Afrique, continent extrêmement vaste, bénéficiant d’un climat chaud, mais aussi d’une forte pluviosité en zones intertropicales, au sol très fertile, pourrait obtenir 2 à 3 récoltes/an, si les terres étaient correctement travaillées et irriguées. Or, fidèle à sa tradition de continent-boulet économique, l’Afrique importe 25% de ses besoins alimentaires… alors que la Chine, qui ne dispose que de 8% des terres arables de la planète pour une population énorme d’1,4 milliard d’habitants, est autosuffisante à 90% (Bello, 2012).        

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Plutôt que d’importer d’inutiles Africains, les populations techniquement avancées des autres continents doivent apprendre à travailler la terre à une population africaine qui, jusqu’à présent, ne sait qu’exporter ses surplus démographiques. 

Une chose est certaine, si les Européens veulent garder la maîtrise de leur destin, ils doivent repousser aussi bien les islamistes djihadistes que les maîtres de l’économie globale et laisser délirer sans les écouter le moins du monde les écolos-ignares.   

Indications bibliographiques

W. Bello : La fabrique de la famine. Les paysans face à la mondialisation, Carnets nord, 2012

B. Durieux : Contre l’écologisme. Pour une croissance au service de l’environnement, Éditions de Fallois, 2019

F. Fukuyama : La Fin de l’histoire et le dernier homme, Flammarion, 1993

E. Hobsbawn : L’empire, la démocratie, le terrorisme, André Versaille éditeur, 2009

C. Johnson : The sorrows of Empire : militarism, secrecy, and the end of Republic, Metropolitan Books, New York, 2003

J. Magniadas : Mondialisation, crise systémique et migrations internationales, Recherches Internationales, 2011, N°90, p. 59-75

B. Plouvier : Le Führer et le Duce, volume 1 : De la fascination unilatérale au Pacte d’Acier et à l’entrée en guerre, 1919-1940, Dualpha, 2021