espagne les SEPARATISTES gracies !

Par Jordi GARRIGA

Le 22 juin, le Conseil des ministres du gouvernement espagnol a accepté de gracier les neuf prisonniers de la tentative de coup d’État de 2017, qui cherchaient à établir une « république catalane » sous prétexte d’un référendum illégal d’autodétermination.

La mesure, qui avait été progressivement annoncée ces derniers jours, a été immédiatement signée par le roi et appliquée le 23. Il s’agit d’une « grâce partielle et conditionnée à ce que les détenus ne commettent pas de délit pendant plusieurs années ».

Cette situation a provoqué la colère et la tristesse de ceux qui ont fait face à cette sédition. Selon le gouvernement, c’est une mesure pour tenter de repartir à zéro et de réconcilier la société. La réalité est qu’elle a conduit à l’enhardissement et à la résurgence des séparatistes. Les neuf grâciés, juste après leur sortie de prison, ont en effet déclaré :

Oriol Junqueras : « Aujourd’hui, rien n’est fini, tout continue. Aujourd’hui, nous sommes neuf personnes de plus à poursuivre l’engagement, l’effort et le travail pour la liberté du peuple de ce pays. »

Raül Romeva : « Aujourd’hui, rien n’est fini. Nous sommes allés travailler pour la liberté, pour l’amnistie, pour l’autodétermination et pour la république. Ne vous y trompez pas s’ils pensent qu’ils nous ont enlevé notre désir. »

Jordi Turull : « Ils nous ont accordé une grâce conditionnelle, révisable et partielle. Notre engagement au 1er octobre n’est ni partiel, ni révisable, ni conditionnel. Vive la Catalogne libre. »

Josep Rull : « C’est la victoire de ce que nous avons pu faire ensemble ». « Nous sommes toujours debout, toujours debout. »

Joaquim Form :  » Nous sommes ressortis avec des convictions inébranlables. Nous sommes plus forts que jamais et nos convictions sont plus fortes. Nous continuerons à lutter pour l’indépendance. »

Jordi Sánchez : « Pour tous ceux qui ont voté le 1er octobre en croyant que la Catalogne serait un État indépendant : nous le ferons, nous le ferons ensemble, nous le ferons bien et nous gagnerons. »

Jordi Cuixart : « La répression ne nous a pas vaincus et elle ne nous vaincra pas », et d’ajouter : « Il n’y a pas de pardon qui ferme le peuple de Catalogne, nous ne nous tairons jamais.

Dolors Bassa :  » Nous devons faire beaucoup plus de pas en avant pour réaliser le droit à l’autodétermination pour notre peuple. « 

Carme Forcadell :  » Profitons de cette petite victoire pour obtenir notre grande victoire, l’amnistie, l’autodétermination et la République catalane. « 

En outre, l’actuel président de la région, le séparatiste Pere Aragonès (petit-fils d’un maire franquiste), a rejeté les grâces comme incomplètes et partielles, et exige une loi d’amnistie et un référendum d’autodétermination.

Les grands perdants ont été plus de la moitié des citoyens catalans, qui ne sont d’accord avec aucune indépendance et qui, pendant des années et des années, ont enduré la dictature nationaliste dans la région, favorisée par une oligarchie locale soucieuse de faire de la région leur fief particulier. Cette oligarchie adore que le gouvernement espagnol identifie la Catalogne à son nationalisme méprisant et rende justement invisibles ceux qui encaissent et font face à cet indépendantisme, en étant totalement abandonnées par l’État central.

Un autre grand perdant est le roi d’Espagne, Felipe VI, que l’on appelle déjà populairement Felpudo VI (Paillasson), pour avoir démontré, encore plus, que la monarchie n’est qu’un élément décoratif dont la fonction est de signer des décrets, de partir en vacances à Majorque et d’obtenir un bon salaire. Et peut-être encore plus de « petites choses » comme son père aujourd’hui exilé à Abu Dhabi l’a également fait. (https://elmanifiesto.com/nacion/758413950/El-rey-y-los-indultos-O-con-el-Gobierno-o-con-la-nacion.html)

La question qui se pose est la suivante : malgré le discours officiel de réconciliation, il est évident que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, n’a fait cela que pour rester au pouvoir, car son gouvernement a besoin des voix des partis régionalistes pour continuer. Même s’il ne s’agit pas d’une nouveauté : Aznar, de droite, avait confié la gestion de la santé et de l’éducation à la région catalane en 1996 en échange de sa prestation de serment comme président. L’Espagne, cette pauvre nation sera finalement balkanisée prise en tenaille entre les intérêts des partis politiques et ceux d’une Union européenne dont le but, attention Amis Français, sera d’être le propriétaire d’un nid de frelon de petites nations faibles.

Note de la rédaction :

Rappelons tout de même qu’à Madrid, ce sont plus de 100 000 personnes qui avaient manifesté leur colère contre ces grâces accordées par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez
aux neuf leaders indépendantistes catalans et que près de 61 % des Espagnols étaient opposés au projet gouvernemental, selon un sondage qui était paru dans le quotidien conservateur El Mundo, le 7 juin. Même parmi les électeurs socialistes, plus de 52 % s’y opposeraient. Un coût électoral que Pedro Sanchez a semble-t-il été prêt à assumer. ML.