Par Michel GAY
« La vérité ne fait pas tant de bien en ce monde que ses apparences n’y font de mal ».
La Rochefoucauld.
« Vade mecum » pour contrer 20 affirmations fausses sur le nucléaire et les énergies renouvelables (éoliennes et solaires).
Par commodité, le mot « nucléaire » recouvre ici les termes « centrale nucléaire » ou « réacteur nucléaire » ou « production d’électricité d’origine nucléaire« , et pas les armements nucléaires qui constituent un domaine spécifique séparé.
- Le nucléaire n’est pas durable : Faux.
Les réserves d’uranium « sûres » sont de plus de 100 ans pour le parc mondial des centrales nucléaires actuelles. Elles ont été multipliées par trois ces 30 dernières années. Les recherches de nouveaux gisements sont peu actives ou stoppées.
En effet, il ne sert à rien d’investir dans cette recherche dont les résultats ne seront pas exploités avant 100 ans.
Cependant, il reste encore de nombreux gisements d’uranium à découvrir avec des coûts d’extraction faibles, entre 100 €/kg et 250 €/kg.
La future génération de réacteurs nucléaires surgénérateurs (GEN IV) est en préparation au sein d’un forum mondial (GIF IV) pour 2040. La France y participe. Deux surgénérateurs ont fonctionné en France (Phénix et Superphénix), et d’autres produisent actuellement de l’électricité en Russie (BN 600), en Inde, en Chine et au Japon. Ils consomment 100 fois moins d’uranium naturel pour produire la même quantité d’électricité. Les réserves mondiales d’uranium pour ces réacteurs sont de plusieurs milliers d’années.
Notre pays possède actuellement 3000 ans de réserve d’uranium sur son sol pour alimenter ces futurs surgénérateurs et pourra compter sur plus de 5000 ans de réserve de combustible en 2050. Si sa consommation d’électricité devait doubler d’ici 2050, la France aurait encore 2500 ans de réserves sans aucun achat de combustible à l’étranger.
Environ 300.000 tonnes d’uranium appauvri (c’est le « combustible » des surgénérateurs) sont répartis sur les sites du Tricastin et de Bessines. Environ 100 tonnes par an suffisent pour produire l’équivalent électrique du parc nucléaire actuel (420 TWh).
- Le nucléaire est plus dangereux que le gaz ou le charbon pour la production électrique : Faux.
Le nucléaire est l’industrie ayant provoqué le moins de morts et de blessés dans le monde depuis sa création, y compris avec les trois accidents majeurs : Three Miles Island = 0 mort et 0 blessé. Tchernobyl = moins de 100 morts, principalement parmi les « liquidateurs », malgré les affirmations fantaisistes d’organisation anti-nucléaires dites « indépendantes » qui annonçaient 100.000 morts. Fukushima = 0 mort, présent et futur, selon les rapports de l’ONU (UNSCEAR).
Le tsunami, lui, a provoqué 2.000 morts et laissé 300.000 sans-abris à Fukushima.
Le vélo et les Alpes (ski, randonnée, alpinisme,…) tuent plus de 100 personnes par an en France, et la voiture environ 4000 par an (et jusqu’à 12.000 dans les années 1980). En 30 ans, la voiture est responsable d’environ 300.000 morts… uniquement en France !
Qui a songé à interdire le vélo, la voiture et à raser les Alpes ?
Le nucléaire comporte des risques potentiellement très importants qui exigent une attention particulière mais les avantages procurés sont bien supérieurs aux inconvénients pour les pays maitrisant cette technologie. En effet, la production massive d’électricité disponible, sûre et bon marché est à l’origine du développement et du confort des civilisations modernes.
- On ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires : Faux.
90 % des déchets radioactifs en volume sont aujourd’hui gérés de façon définitive dans plusieurs centres de stockage. Pour les 10% restants, c’est-à-dire pour les déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue (HA et MA-VL), la communauté scientifique internationale reconnaît que les stocker à grande profondeur (500 m) dans un sol géologiquement stable est le meilleur moyen de les gérer sans risque pour les générations actuelles et futures. Les seuls obstacles aujourd’hui ne sont pas d’ordre technique ou scientifique mais d’ordre social et psychologique… et donc politique. Le gouvernement aura à prendre des décisions qui relèvent de son pouvoir régalien pour autoriser ce type de stockage définitif ou partiellement réversible.
La loi de 2006 relative à la gestion des matières et déchets radioactifs prépare ce stockage en France à Bure (Moselle) en 2025. Il n’y a pas d’urgence car les cylindres de déchets vitrifiés doivent refroidir en surface pendant plusieurs dizaines d’années (au moins 60 ans) avant d’être définitivement stockés à 500 mètres sous terre.
De plus, la quatrième génération (surgénérateur) « brûle » une partie des déchets dangereux actuels en les transmutant en produits peu ou pas radioactifs, ce qui diminue le volume de déchets dangereux et le coût de leur gestion.
La totalité de l’électricité nucléaire produite en France représente la fission d’un seul gramme d’uranium par Français et par an ! (60 tonnes de produits fissionnés pour 60 millions de Français).
- Le nucléaire coûte plus cher qu’annoncé car il y a des coûts cachés : Faux.
Comme l’indique le rapport de la Cour des comptes publié en janvier 2012, le nucléaire est le moyen de production électrique le moins cher par kWh produit (de 3 à 5 c€/kWh), toutes dépenses incluses, y compris la recherche, la gestion des déchets et le démantèlement. Son principal concurrent économique est le charbon dans les pays en possédant dans leur propre sous-sol (Pologne, Allemagne,…), ou le gaz de schiste extrait massivement aux Etats-Unis…
« La compétitivité du nucléaire n’est pas pénalisée par les déchets nucléaires puisque le coût de la gestion des déchets compte pour moins de 1% de la facture d’électricité ».
L’aide publique pour les dépenses de recherche et développement du nucléaire est globalement couverte par les taxes payées par cette industrie (environ 600 millions d’euros). La recherche sur le nucléaire ne coûte rien (ou presque) au contribuable (0,1 c€/kWh) alors que le kWh est payé 14 c€ par les particuliers.
L’investissement initial dans le nucléaire est certes le plus élevé de tous les moyens de production d’électricité. Mais passée la durée d’amortissement choisie (30 ou 40 ans), le coût du kWh peut descendre jusqu’à 2 c€/kWh car le coût du combustible nucléaire ne représente qu’une faible part du coût total de production.
Si le prix d’achat de l’uranium naturel quadruplait, le coût de production augmenterait de seulement 10 % (soit 0,5c€/kWh).
En revanche, pour une centrale à gaz, l’augmentation serait de 100% car dans ce cas le gaz représente l’essentiel du coût de production.
Actuellement en France, l’achat de moins d’un milliard d’euros d’uranium naturel à l’étranger produit 420 térawattheures (TWh) d’électricité par an (soit 75% de la production totale). Le nucléaire économise l’achat d’environ 20 milliards d’euros (Md€) de gaz par an. Et l’exportation d’électricité chez nos voisins (environ 50 TWh, soit 10% de la production) rapporte 2 Md€ par an.
En revanche, les subventions allouées aux énergies renouvelables, notamment à l’éolien et au photovoltaïque, atteignent plusieurs milliards d’euro par an (il est prévu près de 6 milliards d’euros en 2021).
Par ailleurs, les risques financiers liés à un accident nucléaire sont plafonnés pour l’exploitant, tout comme pour d’autres catastrophes (rupture de barrages, explosion de gazoducs, explosion d’un méthanier dans un port, ou les milliers de morts par an dans les mines de charbon). Les dépassements éventuels sont pris en charge par l’Etat.
Ce type de catastrophe est jugé suffisamment rare pour ne pas être pris en compte par les assurances mais par les états (rapport n°667 du Sénat du 12 juillet 2012, tome 2, page 418).
- Les coûts des déchets et du démantèlement ne sont pas pris en compte : Faux.
Comme l’indique clairement le rapport de la Cour des comptes rendu le 31 janvier 2012, l’ensemble des coûts sont pris en compte dans le prix de l’électricité à la sortie de la centrale nucléaire, depuis l’amont (prospection des minerais, recherches,…) jusqu’à l’aval (gestion des déchets, démantèlement,…). Malgré la prise en compte de l’ensemble de ces coûts directs et indirects, le coût final actuel de production de l’électricité reste très faible : 3 à 5 c€/kWh. Il sera environ de 7 c€ / kWh pour les EPR de série selon le rapport la Cour des comptes (page 225) « On peut estimer le coût de production futur de Flamanville entre 70 et 90 €/MWh (…). Il faut rappeler aussi qu’il ne s’agit pas des coûts de l’EPR de série, qui devraient être inférieurs ».

- Le nucléaire ne peut pas suivre les variations de la demande en électricité: Faux.
Les centrales nucléaires peuvent faire varier leur production de plus ou moins 30 % en quelques heures pour accompagner (avec l’hydroélectricité et quelques centrales à gaz d’appoint) les variations de la demande.
Il est cependant préférable de les laisser produire à leur puissance nominale pour optimiser leur fonctionnement et les contraintes thermiques du cœur du réacteur.
- On peut remplacer le nucléaire par des EnR, notamment par le vent et le soleil : Faux.
Lors des périodes sans vent sur toute l’Europe, en été et en hiver, pendant plusieurs jours et nuits, la seule solution pour compenser cette absence de production est alors de faire tourner à plein régime les centrales au gaz et à charbon… qu’il est nécessaire de construire.
Multiplier par 5 ou 10 la puissance installée des éoliennes et des panneaux solaires serait insuffisant pour répondre au besoin, et le coût de l’électricité deviendrait prohibitif.
Au contraire, leur production doit être limitée lorsque le vent souffle et que le soleil brille, car il est impossible de stocker massivement l’électricité nécessaire à un pays pendant plusieurs heures, ou jours.
- L’Allemagne remplace son nucléaire actuel par des éoliennes et du solaire: Faux.
L’Allemagne produit 60% de son électricité avec du gaz (importé de Russie), du charbon (importé en partie des Etats-Unis) et du lignite de son sous-sol. Elle construit actuellement pour 20.000 MW de centrales à gaz et à charbon (soit l’équivalent de sa puissance nucléaire supprimée).
L’Allemagne (qui se vante d’avoir 350 ans de réserve de lignite pour ses centrales à charbon) proclame que c’est une phase transitoire, mais elle produira majoritairement son électricité avec du gaz et du charbon pour encore longtemps car les productions erratiques du vent et du soleil posent déjà de graves problèmes.
- Le Danemark produit toute son électricité grâce à ses éoliennes : Faux.
Durant les jours ventés, le Danemark exporte à prix cassé sa surproduction d’électricité d’origine éolienne vers la Norvège qui la stocke dans ses barrages.
En l’absence de vent, le Danemark importe d’Allemagne de l’électricité produite par du gaz et du charbon, puisque le vent ne souffle pas non plus en Allemagne du nord. Au mieux, le Danemark rachète à prix d’or l’électricité auparavant bradée et stockée dans les barrages de la Norvège.
Le prix de l’électricité au Danemark est deux fois plus élevé qu’en France.
Le Danemark produit certes autant d’électricité éolienne en moyenne sur une année que sa consommation intérieure, mais ce pays a besoin des barrages norvégiens et des centrales à charbon allemandes pour satisfaire ses besoins en électricité.
Bien que les Danois possèdent beaucoup d’éoliennes, leurs émissions de CO2 par habitant (10,3 tonnes par an) sont presque le double de celles des Français (6,2 tonnes par an)
- Le nucléaire permet la construction et la prolifération de bombes nucléaires : Faux.
Tous les pays (y compris la France) ont fabriqué leurs bombes nucléaires avant de construire leur première centrale nucléaire.
Il existe un type de réacteur (Candu au Canada et en Inde) produisant du Plutonium de « qualité militaire » pour des bombes, mais il est plus facile de procéder autrement, notamment par centrifugation pour obtenir de l’uranium hautement enrichi.
Les types de réacteurs construits et vendus par la France (REP et EPR) ne produisent pas de plutonium de qualité « militaire » nécessaire pour des bombes.
- Le nucléaire ne permet pas d’assurer notre indépendance énergétique : Faux.
En France, en ajoutant la réserve d’uranium naturel (5 ans) à celle du combustible nucléaire fabriqué et prêt à l’emploi (3 ans), nous avons 8 ans de production électrique assurée alors qu’elle n’est que de 3 à 6 mois pour le charbon, le pétrole et le gaz.
L’origine des approvisionnements en uranium est plus variée qu’avec le pétrole ou le gaz. La France achète moins de 10.000 tonnes par an d’uranium naturel dans de nombreux pays (Canada, Niger, Australie,..) à des sociétés dont Areva est souvent actionnaire. L’achat d’uranium à l’étranger représente moins de 1 Md€ pour produire 75% de notre électricité.
Il serait intéressant de connaître la valeur d’achat des importations d’éoliennes et de panneaux PV étrangers.
La facture énergétique d’importation de combustibles fossiles s’élève malgré tout à environ 50 Md€ chaque année.
- Les surgénérateurs ne fonctionnent pas encore et ne fonctionneront pas : Faux.
Le premier réacteur surgénérateur (Rapsodie) a fonctionné en France en 1959. Puis sont arrivés Phénix de 1973 à 2009, et Superphénix en 1985, le plus puissant surgénérateur du monde (1200 MW). Il a été sacrifié par décision politique en 1998 par Dominique Voynet et Lionel Jospin, et non pour des raisons techniques.
Actuellement, plusieurs surgénérateurs commerciaux fonctionnent et produisent de l’électricité en Russie (BN 600 depuis 1980), au Japon, en Inde, et d’autres sont en construction en Chine (2 réacteurs BN 800) et en Russie.
En France, le démonstrateur de surgénérateur de quatrième génération Astrid était prévu vers 2040. Ce programme a été stoppé en janvier 2019 pour des raisons mystérieuses.
Une partie du Plutonium produit actuellement dans les réacteurs est mis en réserve pour démarrer les éventuels futurs surgénérateurs de la GEN IV au-delà de 2050. A cet horizon, les réserves d’uranium appauvri en uranium 235 (utilisé dans ce type de réacteurs) seront de 5000 ans.
- On peut remplacer une bonne partie du nucléaire en augmentant la production des barrages en France et en Europe : Faux.
Les principaux sites favorables à l’implantation des barrages ont déjà été exploités. Il est aujourd’hui impossible de noyer de nouvelles vallées et des villages pour construire de nouveaux barrages.
En France, la production totale d’électricité est de 550 TWh par an avec une puissance totale installée d’environ 120 GW. Les barrages produisent en moyenne 65 TWh (soit 12%) avec une puissance installée de 25 GW qui changera peu.
- La durée de vie d’une centrale nucléaire est de 30 ans : Faux.
La durée de vie d’une centrale n’est pas déterminée lors de sa construction. La loi TSN (Transparence et Sécurité Nucléaire) de 2006 ne fixepas de durée limite d’exploitationmais impose tous les 10 ans de réexaminer le niveau de sûreté des installations. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) autorise éventuellement une prolongation pour 10 ans, après inspection et demande de modifications. L’amortissement financier d’EDF, lui, est prévu pour 40 ans.
Mais une centrale nucléaire peut fonctionner 60 ans, ou plus, avec des modernisations successives.
C’est déjà le cas aux Etats-Unis. La centaine de réacteurs à eau pressurisée américains (globalement les mêmes qu’en France) a déjà obtenu le droit d’atteindre 60 ans, et quelques-uns sont autorisés à fonctionner 80 ans.
C’est aussi ce que préconise le rapport parlementaire « Energie 2050 » pour les centrales françaises sous réserve de l’accord technique de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN).
- Le faible rendement (33%) des centrales nucléaires disqualifie cette production : Faux.
Le rendement des panneaux photovoltaïques (PV) est de 15% par rapport à l’énergie reçue du soleil, et celui des éoliennes est au maximum de 30% par rapport à l’énergie du vent (même si la loi de Betz prévoit un rendement théorique pouvant atteindre 59%).
Est-ce pour autant que cela disqualifie le PV ou les éoliennes aux yeux de leurs adorateurs ?
Prés de 70% de la chaleur produite dans le réacteur est dispersée dans la nature. Et alors ? Cet apport dans l’atmosphère est tout à fait négligeable par rapport à celui du soleil et n’est pas une source de réchauffement climatique. Il serait même judicieux de pouvoir utiliser cette chaleur pour des réseaux de chauffage comme pour les centrales à cogénération (production électrique plus chauffage en réseau pour une ville ou un village à proximité).
- L’énergie nucléaire représente peu dans la lutte contre le réchauffement climatique : Faux.
Si l’énergie nucléaire ne représente que 15% de l’électricité produite dans le monde et 5% du total des énergies primaires consommées, c’est déjà un chiffre remarquable car c’est autant que tous les barrages dans le monde entier.
Si le développement du nucléaire dans les pays industrialisés devait se poursuivre, ces chiffres (15% et 5%) pourraient doubler. Ce n’est pas négligeable.
L’éolien et le photovoltaïque représente moins de 5% de la production électrique mondiale (et moins de 1% du total des énergies primaires). Ont-ils été supprimés sur la base de ces chiffres ?
L’activité humaine mondiale rejette 33 milliards de tonnes (Mdt) de CO2 par an. Le nucléaire évite l’émission de plus de 2 Mdt CO2 par an, tandis que 15 Mdt CO2 proviennent encore du charbon, 12 Mdt du pétrole et 6 Mdt du gaz.
- La radioactivité est toujours dangereuse, quelle que soit la dose d’irradiation : Faux.
La radioactivité est présente partout à l’état naturel depuis la nuit des temps. Le corps humain est naturellement radioactif. Plus de 8000 atomes se désintègrent par seconde dans un individu de 80 kg qui est donc radioactif à 8000 becquerels (Bq).
La terre, les maisons, et les aliments sont tous naturellement radioactifs, y compris le lait, la salade et l’eau. Paradoxalement, un régime végétarien est trois fois plus radioactif qu’un régime classique à cause du Carbone 14 et du Potassium 40 présents dans les légumes.
En France, la dose moyenne reçue est de 2,4 millisievert (mSv) par an et jusqu’à 5 mSv en Bretagne, dans les Alpes et dans le Massif-Central à cause du granite plus radioactif que les autres minerais.
Des habitants de certains endroits du monde (Brésil, Inde,…) reçoivent jusqu’à 250 mSv sur une année sans effet sur la santé. Les premiers effets constatés l’ont été au-delà de 500 mSv reçus dans un temps très court (quelques heures).
Comme toujours, c’est la dose qui fait le poison. Par comparaison, de faibles expositions au rayonnement solaire sont bénéfiques pour la santé tandis qu’une exposition intense, sur une plage l’été par exemple, peut provoquer des coups de soleil et de graves brûlures.
Il en est de même pour l’eau : boire trop d’eau sans nécessité (une dizaine de litres par jour) peut tuer par arrêt du cœur en « lessivant » les sels minéraux.
Ainsi, un milligramme de plutonium avalé ou respiré est mortel car ses radiations (des particules Alpha) irradient directement les cellules et les détruisent.
En revanche, tenir un kg de plutonium dans ses mains avec des gants de cuisine ne présente aucun danger. Ses radiations (particules Alpha) n’atteignent pas la peau à travers les gants et l’air car elles sont grosses et ne traversent pas ces écrans.
De plus en plus de scientifiques pensent même qu’une faible dose de radiations nucléaires est bénéfique à la santé, au même titre que le soleil. C’est l’effet hormesis.
En Iran, en Inde, et sur certaines plages du Brésil, des populations vivent sur des sols 10 fois plus radioactifs qu’en Bretagne ou dans les Alpes, sans aucune conséquence sur leur santé.
En revanche, la population y meurt beaucoup plus de misère, de manque d’électricité, d’hygiène et de soins.
En médecine, des injections de 750.000 Bq d’iode 131 sont pratiquées pour réaliser des coronographies et aucun patient n’a jamais développé de cancer suite à ce traitement médical.
En moyenne en France, un carré de 10 m de coté creusé sur 10 m de profondeur dans un jardin contient plus de 3 kg d’U naturel (uranium 238 avec 0,7% d’uranium 235). En moyenne, il y a 3 g d’uranium par tonne dans la croûte terrestre et jusqu’à 200 kg par tonne dans certains endroits du canada (Athabasca où se situent des mines d’uranium).
- L’industrie nucléaire manque de transparence : Faux.
Tout est écrit et diffusé dans des livres, rapports du parlement, sites internet, revues et autres fascicules de toutes tendances confondues. Il faut simplement consacrer beaucoup de temps à comprendre tout ce qui est clairement expliqué sur ce vaste sujet. Et c’est bien le problème: peu de personnes disposent du temps nécessaire ou ont la volonté de consacrer plusieurs semaines, voire des mois de lecture sur le sujet des énergies en général, et de l’énergie nucléaire en particulier.
- Un écologiste est forcément contre le nucléaire : Faux.
Un écologiste peut aimer la nature et les petits oiseaux, et soutenir le nucléaire comme un moyen de production propre et durable.
Par exemple, il existe une association d’écologiste pour le nucléaire (AEPN) qui regroupe plusieurs dizaines de milliers de membres en France et à travers le monde, et une autre « Sauvons le climat » (SLC) qui lutte contre le réchauffement climatique en soutenant le nucléaire.
L’ancien ministre de l’écologie François de Rugy soutient aussi le nucléaire dans une interview du 13 mars 2021.
- La déconstruction des centrales nucléaires créera plus d’emplois qu’actuellement : Faux.
L’impact sur l’emploi du démantèlement du parc nucléaire pourrait représenter moins d’une dizaine de milliers de personnes, essentiellement de la main d’œuvre peu qualifiée. EDF cite 5000 personnes pour la déconstruction de l’ensemble des sites. Ce chiffre apparaît donc modeste à l’aune des 220.000 emplois directs et induits, le plus souvent de haut niveau, liés à la construction de réacteurs, à la production électrique, et aux services du cycle du combustible.
Comme le souligne Jacques Percebois, coauteur du rapport « Energies 2050 », l’installateur de panneau solaire n’est pas l’ingénieur nucléaire. La compétence industrielle joue aussi. Le nombre d’emplois est un argument, mais il ne faut pas se limiter à ce seul critère.
Le nucléaire représente un atout majeur pour l’emploi lié au faible coût de l’électricité nucléaire et dans la compétition industrielle mondiale. Une augmentation du prix de l’électricité entraînerait des délocalisations ou des suppressions de 100.000 à 200.000 emplois suivant les scénarios présents dans le rapport du sénat de 2012.
L’atout nucléaire
Il n’y a pas de solutions miracles aux défis énergétiques, mais il y a de fausses solutions (éoliennes, photovoltaïques,…) qui paraissent merveilleuses et qui se révèlent diaboliques.
L’industrie nucléaire constitue un atout pour la France et elle représente un gisement de création d’emplois et de valeur pour l’économie française. L’excellence technologique de la France dans ce domaine ouvre des opportunités de développement industriel et commercial dans le monde. C’est une voie pour doter la France d’une politique énergétique efficace à long terme et pour éviter de se fourvoyer dans l’impasse technique et financière du photovoltaïque et de l’éolien.
Sinon, ce sont les industries nucléaires d’autres pays (Russie, Etats-Unis, Chine, Inde,…) qui bénéficieront des retombées de ce formidable potentiel de croissance et d’emploi lié au développement du nucléaire à travers le monde.
Pour résumer, les principaux critères recherchés pour la production d’électricité en 2050 sont :
- préserver la planète et l’environnement (le nucléaire émet peu de CO2,occupe une surface réduite, et produit peu de déchets),
- accroitre l’indépendance énergétique de la France,
- bénéficier d’une électricité bon marché et fiable, facilement ajustable à la demande (pilotable),
- développer des métiers prometteurs et des technologies à forte valeur ajoutée (réacteurs au thorium, neutrons rapides, fusion, etc.),
En France, il n’y a qu’une réponse possible : le nucléaire !
La France doit s’engager résolument dans cette voie dans l’intérêt supérieur de la Nation, et donc dans l’intérêt général des Français.