Par ACHEM
Une fois le covid 19 circonscrit, nous n’en aurons pas fini !… Il faut donc se préparer dès à présent au Covid-20 .
Voici donc les trois postulats qu’il nous faut désormais prendre en compte pour la suite de notre histoire :
– une cohabitation historique et qui le restera: nous vivons sur notre planète en cohabitation avec le monde des virus depuis que l’homme existe. Les virus existaient bien avant l’émergence de la race humaine. Régulièrement nous serons confrontés à des vagues de virus que nous ne connaîtrons pas ou de mutants de virus connus.
– le monde restera ouvert pour nous et les virus: compte tenu de la densité humaine sur la terre et des interactions incessantes entre les pays, partons donc du principe que nous vivons et nous vivrons dans un espace ouvert ou les populations des différends continents se déplaceront partout dans le monde ainsi que les virus dont elles sont porteuses.
–les populations non visées par le virus doivent continuer à vivre normalement: et partant continuer à faire tourner normalement l’activité en France. Ceci en prenant toutes les dispositions nécessaires pour protéger, si elle le souhaite (pas d’infantilisation), notre population à risque.
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Que devons-nous faire pour passer le moins mal possible ces futures périodes de contamination :
- Responsabiliser l’ensemble de la population, premier acteur de la lutte contre le virus : en informant le plus rapidement la population des situations à risque à éviter, en proscrivantune communication anxiogène qui s’est avérée largement contre-productive. Celle-ci générant l’affolement, la peur et la suspicion. Bref, ne pas hypothéquer l’avenir de notre pays gratuitement.
Tirer les enseignements de la gestion médiocre de cette crise :
- Limiter les interactions au sein du pays source de contamination: il faudrait pour celarepenser nos circuits d’approvisionnement en cas de crise. Ceci en imaginant une logique de « clusterisation » du pays. Celle-ci pourrait se faire par régions en séparant la métropole nationale des métropoles régionales et leurs campagnes environnantes. Cela permettrait d’avoir une possibilité de réponse graduée territoire par territoire face à une crise sanitaire.
La crise sanitaire doit être considérée comme un problème national et non comme un problème exclusivement médical. La lutte contre le virus et sa propagation doit mobiliser toutes les forces du pays. Nous avons pu constater durant cette crise la cacophonie des informations et l’affolement que cela a suscité au sein de la population. Pour éviter ce résultat désastreux ne pourrait-on pas imaginer de créer durant la période de la crise une équipe d’experts « a-politique » qui serait responsable de sa gestion, du suivi et de la communication. Sa composition, des experts, en santé ( virologue, médecins praticiens), mais aussi des professionnels en gestion de crise, des data analystes, des statisticiens, des psychologues, des communicants. Il paraît sensé de nommer cette équipe en dehors des périodes de crise pour éviter la précipitation et le stress.
Celle-ci s’appuierait sur des maillages de représentants de la filière médicale et autres sur l’ensemble du territoire. (Réseau hôpitaux, réseau praticien, réseau autres.). L’objectif de cette équipe serait de partager avec la population une vision plus pragmatique de la situation en prenant en compte les différentes approches des experts, d’éviter ainsi les possibles récupérations politiques, les pressions financières des différents laboratoires et les décisions à l’emporte-pièce que nous avons subies.
La gestion d’une crise :
Collecter les informations au plus proche du terrain avec des outils modernesd’exploitation de donnés. (big data)
Création d’une plate- forme de crise (informatique) :
[équipe crise]
Cette plateforme animera deux types de circuits d’informations étanches : celui des praticiens (hospitalier ou privé) et celui de la population. Deux fonctions sont attribuées à cette plate-forme : collecter des infos, les analyser et les restituer au public concerné.
Faire un diagnostic de l’épidémie et son suivi :
[virologues etpraticiens]
Identifier le virus souche et ses variants le plus rapidement possible. Ceci serait rendu possible par une veille sanitaire faite par les praticiens du terrain. Nécessité d’avoir du matériel d’identification du génome viral dans chaque région. (cf clusterisation)
Déterminer la ou les cibles du virus:
[praticiens/data analystes]
Identifier le plus rapidement les types de populations qui sont les cibles de l’attaque avec l’échelle de risques associés. Ceci permettra de déterminer la population à risque.
Pour notre cas : les personnes de plus de 80 ans et les personnes de plus de 50 ans ayant des facteurs de risques (cf étude état des lieux).
Analyser les modes de transfert du virus
[praticiens, data analyste, statisticien]
Identifier les situations à risque: collecte des informations sur le terrain par échantillonnages ou par des tests centraux. Centralisation des informations sur la plate-forme. Analyse des données puis recommandations.
Pour notre cas : risques identifiés : transmission par les mains, transmission par voies aériennes en cas de grande proximité moins de 1 m.
risques non encore identifiés : transmission par un objet inerte que nous devons emporter chez nous (denrées alimentaire, achats divers) etc…
Mise en place du circuit praticiens :
[praticiens, équipe centrale]
Principe : donner accès à la plate-forme crise (coté traitements) à l’ensemble des praticiens. Collecte sur la « plateforme traitements » de l’ensemble des infos et des traitements pratiqués ou expérimentés sur le terrain. Centralisation, analyses des données, contacts avec les praticiens terrain, recommandations par l’équipe de crise. [Data analystes, statisticiens, experts médicaux]
Restitutions : partage avec l’ensemble des praticiens des recommandations. (site internet, réunions spécifiques en distanciel)
Transmettre à la population l’ensemble des informations collectées en toute transparence :
Seule l’équipe de crise serait habilitée à communiquer sur le sujet [experts en communication, psychologues et gestionnaire de crise]
Collecter les données et vérifier leurs pertinences : [équipe de crise]
Sources : hôpitaux, cliniques, praticien privé. Les données collectées : hospitalisation, réanimation sans risque à terme, réanimation, pronostic vital engagé.
Partager les informations collectées :
partager les chiffres constatés en segmentant au mieux tous les critères discriminant de la maladie : les stades charnières, les différents types de population touchées,les facteurs aggravant etc…. Ceci avec une dimension dynamique dans le temps. La périodicité de ces partages se feront en fonction de l’urgence de la situation.
Présenter et expliquer la défense du pays face à l’attaque et les modalités de mise en place des mesures préventives. Tous ces préalables pour pouvoir compter au mieux sur la responsabilisation de l’ensemble de la population dans la lutte contre la maladie.
Mise en place d’une communication régulière entre l’équipe centrale et la population : il semble important d’entretenir le dialogue entre les gestionnaires de la crise et la population. Pour cela le format interactif de questions réponses sans filtre me semble le plus adapté pour répondre à l’anxiété naturelle de la population. Ceci pour entretenir une relation de confiance et l’implication des acteurs dans la lutte.
Processus du format questions / réponses : collecte par la plate-forme des questions sur un site internet. Le support privilégié pour les questions est internet mais peut aussi être le courrier classique. Exploitation des questions et tri des questions par algorithmes [data analystes/ psychologue / gestionnaire de crise]. Les choix des questions à répondre sont fonction des questions les plus préoccupantes pour la population selon les critères discriminants du questionneur.
- la localisation : métropoles nationales, métropoles régionales, campagnes.
- le type de situation : au travail, en vie quotidienne, en week-end, fêtes…
La restitution par l’équipe de crise pourrait prendre plusieurs formes, de réponses directes, jeux de rôle, QCM etc… Le support de ces réponses les média en général journaux, radio, tv, site internet…
L’objectif de ce suivi est d’instaurer et de maintenir la confiance en donnant du sens. En donnant du sens, on génère une prise de conscience collective qui crée un mouvement de responsabilisation très profonde au sein de la population. Cette position engendre une dynamique infiniment plus importante que si vous utilisez une communication type « moutons de panurge » comme celle qui fut appliquée.
Les actions que l’on aurait pu prendre pour contenir et limiter la crise :
Proposer des recommandations respectables et réalisables[équipe de crise]
Justifier les recommandations, pour qu’elles soient respectées par le plus grand nombre.
Eviter les conflits entre les différents groupes de population.
Fluidifier la vie des populations non à risque (la population active dans notre cas ).
Identifier le plus rapidement possible les personnes à risque [l’équipe de crise]
Une fois la ou les cibles de l’attaque identifiées, il faut lister sur le terrain les personnes répondants a ces critères. Deux types de sources peuvent être utilisées pour isoler les personnes concernées.
Des sourcescentralisées (Sécurité Sociale) et de proximités (les mairies, les médecins traitants (cas de comorbidité). Le croisement de ces sources serait un must pour une meilleure efficacité.
Fournir du matériel efficace pour protéger les populations à risque (gratuit) :
[Livraison personnelle assurée par les mairies]
Dans notre cas, oxymètre si possible, masque ffP2, gants en plastique isolants, gel hydroalcoolique, savon mais aussi fournir des matériels de détection partagés dans des sites bien identifiés au sein de chaque municipalité. Cette prévention coûtera bien moins cher que l’ensemble des frais médicaux que l’on a engagés depuis le début de cette crise.
Informer et former les populations sur les situations de contamination repérées dans le cadre privé /collectif :
Pour les personnes âgées, la visite des aides-soignants, des professions médicales à domicile, des membres de la famille, des réunions familiales. Sortie sur tous les média de support spécifiques pour expliquer et décrire les situations decontamination, les réflexes à avoir pour limiter au maximum la contamination. Les vaccins doivent être en priorité réservés aux personnes ayant des rapports réguliers avec les personnes à risques.
La société protège les personnes à risque en limitant les interactions entre les populations dans le cadre public (propositions) :
Des plages horaires réservés aux populations à risque réserver l’accèsaux magasins, cinémas, théâtres, administrations publiques à la population à risque selon des plages horaires déterminées. Exemple : de 9h30 à 11h30, 14h30 à 16h, sur les plages de travail des populations non à risque.
Pour les restaurants : ouverts pour l’ensemble de la population, chacun étant responsable du choix du restaurant (table espacées ou serrées).
Pour les transports en commun: même règle (cf. horaires plus haut) ou autre solution dans le but de rassurer les personnes à risque, leur réserver un wagon pendant la crise. Tous ces lieux publics en espaces clos (magasins, grandes surfaces, autres) devraient être désinfectés régulièrement si possible. Entendons- nous bien, ces plages ne sont absolument pas obligatoires pour les personnes à risque chacun étant libre de les utiliser ou pas.
Pour les personnes voulant se confiner (peur) : un réseau de proximité (municipalité, associations) pourrait être mis en place pour assurer l’alimentation et le suivi psychologique de ces personnes.
L’hôpital : une ressource médicale adaptée à une situation normale :
Suite à l’affolement général engendré, les services des urgences des hôpitaux ont été submergés par l’afflux de personnes ayant le covid ou pas et, si oui, a des stades hétérogènes de la maladie. L’hôpital possède naturellement deux types de réponse soit hospitalisation (situation grave) soit réanimation (situation très grave). Or cette maladie a créé un stade intermédiaire dans la réanimation. On peut en effet rencontrer dans les services de réanimation des hôpitaux des malades qui ont besoin d’une aide respiratoire éphémère (seulement quelques jours) sans risque létal et des pathologies extrêmement graves ou le pronostic vital du malade est engagé. Ces deux cas méritent d’être identifiés séparément dans le suivi de la maladie.
Organisation d’une ressource médicale adaptée aux besoins de traitement de la crise :
Ne pourrait-on alors envisager d’avoir des structures d’accueil éphémères spécifiques « crise sanitaire » qui se substitueraient pour cette maladie à la structure médicale classique ?
Avantages :
a) ne pas perturber pas la marche courante de l’hôpital
b) arrêter les infections covid au sein de l’hôpital
c) ces structures éphémères seraient flexibles et capables d’organiser une réponse graduée de traitement. Du covid quasiment asymptomatique au premier stade de réanimation. Les cas de réanimations « pronostic vital engagé » continueraient d’être traités à l’hôpital.
d) de circonscrire vraiment la situation et permettre d’avoir une vision claire à tout moment de l’épidémie.
Les ressources médicales supplémentaires nécessaires pour répondre à cette organisation devraient être financées par l’Etat.