par Patrice LEMAITRE
En 2016, Ivan Rioufol, le chroniqueur du Figaro, publiait : « La guerre civile qui vient » (Ed. Pierre Guillaume de Roux).


Depuis lors, deux autres ouvrages sur le même thème sont parus :
La guerre civile raciale de Guillaume Faye et La guerre civile qui monte de Franck Buleux
Le premier titre, La guerre civile raciale, est un brin provocateur pour parler ouvertement du problème racial dans le monde blanc, celui qu’on feint de ne pas voir et que nos gouvernements nous interdisent de nommer.
Guillaume Faye, excellent théoricien de l’archéofuturisme, décédé le jour de la parution du livre, l’a dédicacé comme une ultime provocation, à l’américain Jared Taylor, nationaliste blanc partisan de l’existence des races sur le plan biologique et scientifique, et convaincu que les Blancs et les Noirs ont des dispositions en moyenne différentes. Fort de ce constat, il prône, non pas une domination blanche sur la population noire, mais une cohabitation séparée.
Le problème, selon Faye, n’est pas idéologique, ni même religieux, mais anthropologique. Pour lui en effet, la guerre qui s’annonce opposera des peuples qui n’ont rien à se dire et qui n’auraient jamais dû cohabiter.
Lors de conflit, la sentence est simple et tient en trois hypothèses :
• la soumission, si face aux envahisseurs , les Français ne se défendent pas…
• la défaite des autochtones français et autres européens ayant contre eux leur propre État, ou …
• la victoire, avec des conséquences historiques incalculables, dont l’effondrement de nos paradigmes politiques.


Malgré un titre éloquent, Faye ne parle pourtant pratiquement que de l’Islam dans son ouvrage. La question purement raciale n’y est que partiellement abordée, en citant notamment les travaux de Bernard Lugan, l’africaniste réputé. Il faut dire à sa décharge, qu’à l’époque, le mouvement Black Lives Matter n’avait pas explosé à la face du globe comme il l’a fait ces deux dernières années. Cela aurait peut-être fléchi sa façon de voir les choses…
Cette parenthèse refermée, le problème de l’islam est fondamentalement disséqué, depuis les mouvements salafistes, le CCIF, les djihadistes, et toutes les inter-connexions entre eux, y compris leurs soutiens logistiques ou intellectuels dans la société française. Il n’épargne pas les Plenel, Morin, Todd ou Hamonni, ni les gouvernements successifs, responsables et coupables à ses yeux (il en profite également pour régler un petit compte personnel avec Alain de Benoist, mais c’est une autre histoire…). Aujourd’hui, il serait ravi de voir créé le terme « islamo-gauchisme » que sans savoir il a décrit parfaitement avant l’heure.
Sa conclusion est à la fois pessimiste et prophétique. Faisant un état des lieux de la France en 2020, il perçoit la défaite au bout de cette guerre raciale qu’il juge inéluctable… à moins que, paraphrasant Renaud Camus, pour éviter le « Grand remplacement », la France procède auparavant à une « remigration » en bonne et due forme. Nous voilà prévenus.
Franck Buleux, universitaire normand spécialisé dans la criminologie, nous propose un titre très proche, « La guerre sociale qui vient » pour un ouvrage très différent.


Ouvrage différent, parce que si l’ouvrage de Guillaume Faye abordait clairement une guerre à venir, celui-ci, malgré son titre pessimiste, présente plutôt un historique de tous les mouvements violents de la gauche sociale et radicale, ainsi que l’adaptation de ces mouvements à la vie sociale française, depuis les années 60, notamment après ce que l’on nomme « la mondialisation ».
Si, à l’origine, ces mouvements d’extrême gauche avaient tous une orientation selon une conception économique marxiste, issue du trotskisme pour la plupart, aujourd’hui, c’est une vague nébuleuse anti-tout, un fourre-tout idéologique, sans ligne directrice précise qui est à la manœuvre. De l’antifascisme (mais où est le fascisme en 2021?), à Black Lives Matter, en passant par les lutteuses féministes et genrées, ou l’inénarrable antiracisme, sans oublier la condition animale et les sans-papiers !
Plus rien à voir donc avec les groupes comme Action Directe, les Brigades Rouges, qui sont toujours restés à l’écart et d’une indépendance sans faille, n’ayant toujours que des objectifs ciblés comme le général Audran ou Georges Besse, le patron de Renault.
Différents aussi des groupes terroristes palestiniens ou arabes qui ont sévi dans les années 70 (rue des Rosiers, rue Copernic, Métro St Michel), qui à chaque fois établissaient bien leurs cibles en focntion de critères strictement politiques, même si parfois, des victimes « françaises innocentes » (petit tacle de l’auteur à la citation de Raymond Barre) venaient grossir la liste des dommages collatéraux.
Aujourd’hui les luttes de ces derniers mouvements convergent vers le rejet de toute oppression, toute agression et pression, insulte ou attitude violente, comme l’écrivait Stéphane Hessel dans « Indignez-vous » un petit essai paru en 2010 et largement relayé par tous les médias… prélude présageant des mouvements de luttes actuelles, qui ne puisent plus depuis longtemps leur théorie chez Marx ou Trotski.
Origine également chez les Verts, mouvement poreux, sollicité électoralement et qui en a profité pendant des années pour s’infiltrer dans la vie électorale et se fonder une sorte de virginité vis à vis du terrorisme.
Les grands forums économiques annuels (Davos, G8, G20…) sont prétextes à de violents affrontements entre des groupes de type Black Blocs et notamment les forces de police, symboles de « l’oppression » citée plus haut. On retrouve ces groupes en masse pour discréditer également les manifestations plus pacifiques qu’elles infiltrent, comme par exemple les Gilets Jaunes. Le chaos est leur seul mot d’ordre, leur « lutte finale » en quelque sorte. Mais ces groupes sont bien organisés, bien ordonnés, et de nombreux mouvements de jeunes nationalistes pourraient y prendre exemple…
Franck Buleux nous met en garde contre cette guerre sociale qui semble venir. Le pays a les moyens de lutter, s’il en a le désir, mais il ne semble pas vraiment soucieux de le montrer ! L’auteur apporte toutefois une lueur d’espérance : les forces de police et le renseignement (bien que le signal donné par le gouvernement ne soit pas encourageant), mais surtout l’éveil des populations par une ré-information dénonçant ces luttes idéologiques comme illégitimes et irresponsables sont, pour lui, les clés pour éviter cette guerre sociale qui vient…
« La guerre civile raciale » de Guillaume Faye (2019, Ed. Conversano)
« La guerre sociale qui vient » de Franck Buleux (2021, Ed. Dualpha)
En complément : la réaction surprenante des antifa au texte :