MARINE LE PEN EN TETE DU 1ER TOUR ET ALORS ?…

Par André MURAWSKI, conseiller régional Hauts-de-France

Depuis quelques heures, les médias mainstream diffusent les résultats d’un sondage selon lequel Marine Le Pen obtiendrait 26 ou 27 % des suffrages au 1er tour, tandis qu’Emmanuel Macron recueillerait 23 à 24 % des voix.

Dans l’hypothèse où l’on admet la constance des résultats de cette enquête Harris Interactive pendant les 15 prochains mois, la configuration présente une certaine analogie avec le résultat des élections européennes de 2019.

En 2019, la liste soutenue par Marine Le Pen avait obtenu 23,34 % des suffrages dans un scrutin qui ne comportait qu’un tour, devançant très légèrement la liste soutenue par la République en marche, le Modem et ses partenaires qui totalisait 22,42 % des votes.

Il serait évidemment audacieux et, même, imprudent de comparer deux élections aussi différentes. Cependant, ce que l’on peut en déduire est que la répartition des suffrages sur les autres listes de 2019 fait clairement apparaître l’absence de réserves de voix susceptibles de se reporter sur une candidature RN.

Aux présidentielles de 2017, Emmanuel Macron avait recueilli 24,01 % des suffrages exprimés au 1er tour, et Marine Le Pen 21,30 % des suffrages. Le sondage actuel inverse cette situation, Marine Le Pen obtenant 3 points de plus que son adversaire au 1er tour.

Mais le 2e tour a évidemment permis aux suffrages des candidats éliminés au 1er tour de se reporter sur les candidats restés en lice. Ici, Emmanuel Macron a incontestablement écrasé Marine Le Pen avec 66,10 % des suffrages exprimés contre 33,90 %.

La contreperformance de Marine Le Pen lors du débat qui l’a opposée à Emmanuel Macron a sans doute pu dissuader certains électeurs de voter pour elle au second tour. Pour autant, il est clair que, dans presque tous les cas de figure, Marine Le Pen ne bénéficierait pas de reports de voix suffisants pour lui permettre de l’emporter face à Emmanuel Macron en 2022, mais aussi face à n’importe quel candidat de droite connu ou inconnu à ce jour.

La seule possibilité pour Marine Le Pen de l’emporter serait qu’elle parvienne au 2e tour face à une personnalité très marquée à gauche telle que, par exemple, Anne Hidalgo dont la candidature pourrait être à même de ramener sur le nom de Le Pen un nombre suffisant de voix de la droite.

Les conclusions que l’on peut tirer de ce sondage pour le moins prématuré sont donc que les chances de Marine Le Pen d’accéder à l’Elysée en 2022 sont extrêmement faibles. Pour les accroître, il lui faudrait assainir la situation financière de son parti, remplacer l’équipe de direction actuelle par des cadres compétents, élaborer une véritable offre politique alternative et réaliser l’implantation locale qui manque au FN/RN. Une gageure alors que le RN a enregistré une chute libre des adhésions et que le compte à rebours a déjà commencé.