DU CLIMAT ET DE SES ANERIES : LES LECONS REELLES DE L’HISTOIRE

Par Bernard PLOUVIER

Le climat joua un rôle majeur dans les opérations de la Seconde Guerre mondiale : l’hiver 1939-40 fut tellement neigeux qu’il bloqua toute initiative à l’Ouest ; le Front des Alpes connut un été glacial en 1940 ; la Campagne de Grèce à l’automne 40 fut perturbée par un temps pluvieux et glacial ; sur le front de l’Est, l’hiver 41-42 débuta en septembre 1941 et fut le plus rigoureux du demi-siècle ; en Italie, en 1943-44, les opérations furent ralenties par des automnes pluvieux et des hivers glacés… or, à cette époque, la sidérurgie si polluante tournait à plein régime dans l’hémisphère Nord !   

Les grands bouleversements climatiques ne doivent presque rien à l’activité animale ni à l’inventivité humaine. Ils sont dus à des changements d’inclinaison de l’axe terrestre et à une modification de l’orbite terrestre autour du soleil. Alternent ainsi de longues périodes de glaciation et de longues périodes de réchauffement – ces dernières étant favorables à la vie végétale et animale -, au sein desquelles, on peut isoler des périodes de 10 à 15 années de variations plus intenses, comme ce fut le cas de 1939 à 1955.

L’étude des coraux et des sections d’arbres fossilisés ou de l’évolution des névés et des moraines a permis de préciser les changements climatiques considérables des cinq derniers millénaires, soit des bouleversements dont l’ampleur fut considérablement plus importante que l’augmentation d’un ou deux degrés de température moyenne sur 40 ou 50 années, qui effraie les écolo-ignares depuis l’An 2000 de l’ère dite chrétienne, manipulés qu’ils sont par des financiers et des producteurs qui veulent modifier, dans leur seul intérêt, la consommation des populations riches et gavées de propagande (pour tout ceci : Robert Carter, 2010 ; Fritz Vahrenholt et Sebastian Lüning, 2012).

Schématiquement, l’on enregistra un réchauffement très favorable à l’agriculture de – 2500 jusqu’aux alentours de – 300 (ère préchrétienne). Survint ensuite un refroidissement d’environ un demi-millénaire. Le réchauffement des IIe – IVe siècles, fut suivi des âges sombres et du refroidissement des VIe – VIIIe siècles, en partie causé par des éruptions volcaniques gigantesques, durant lequel la première pandémie de peste venue de Chine fit des ravages sur des populations moins bien nourries qu’auparavant et mal protégées des conséquences du froid. Après le réchauffement des IXe – XIIIe siècles, on rejoua le scenario glacial du XIVe siècle jusqu’aux alentours de 1720, avec là-aussi une pandémie de peste au XIVe siècle, suivie de nombreuses résurgences, jusqu’aux années 1725 en Occident.

Le réchauffement actuel a débuté à la fin du premier quart du XVIIIe siècle et c’est maintenu jusqu’à nos jours, étant toutefois entrecoupé de périodes de 10 à 15 années de refroidissement, liées à une diminution transitoire des éruptions solaires ou à d’énormes explosions volcaniques. Ce fut le cas, dans l’hémisphère Nord, des années 1939-1955 (comme cela avait été observé durant la période 1781-1795). Le froid glacial et les chutes de neige considérables dans l’hémisphère Nord, durant les hivers 1939-40, 1940-41, 1941-42 (le pire) et 1942-43, puis 1944-45, furent concomitantes des dégagements massifs de CO2 et de méthane liés à une extraordinaire activité sidérurgique et aux énormes bombardements incendiaires de villes. Un jour, nos lointains descendants souriront de pitié en prenant connaissance des ridicules affirmations et des vaticinations de nos écologistes de pacotille.

Enfin, celles et ceux qui rattachent les fameux brouillards de la région de Los Angeles à une « pollution industrielle » pourrait se souvenir que de façon immémoriale les Amérindiens Chumash, premiers occupants connus de cette zone, appelaient « Vallée des fumées » la cuvette formée par Malibu, Simi Valley et Santa Barbara (Gamble, 2008). Un peu moins d’écologie militante et politique, davantage de connaissances historiques seraient souhaitables pour ceux qui veulent percer les mystères du climat et des causes de ses variations.

Pour lecteur intéressé, on signale trois études sérieuses :

R. M. Carter : Climate : The counter-consensus, Stacey International, Londres, 2010

L. H. Gamble : The Chumash world at european contact. Power, trade, and feasting among complex hunter-gatherers, University of California Press, Berkeley, 2008

F. Vahrenholt, S. Lüning : Die Kalte Sonne. Warum die Klimakatastrophe nicht stattfindet, Hoffmann und Campe Verlag, Hambourg, 2012