par Michel LHOMME
Au Pérou, ce mercredi, les vols nationaux et transports interprovinciaux ont repris, après quatre mois de paralysie totale. Un redémarrage très attendu par les acteurs du secteur et par des milliers de Péruviens bloqués dans la capitale depuis le début du confinement mi-mars. Le virus continue de circuler et le Pérou est le deuxième pays le plus touché d’Amérique latine, derrière le Brésil. Pour la troisième fois, le ministre de la Santé a été changé.

Dans le terminal terrestre de Lima Nord, le plus grand terminal de bus de la capitale, les files d’attentes devant les guichets sont interminables. Certains sont là depuis l’ouverture et le prix des trajets ont quasiment doublés, pour dit-on compenser les pertes des derniers mois.


Quant au PIB du Pérou, il s’est effondré de 32,75% en mai sur un an, en raison de la paralysie partielle de l’économie causée par le confinement lors de la pandémie de coronavirus. En mai, «la production nationale a reculé de 32,75% par rapport au même mois de l’an dernier, mais a enregistré une chute moins importante qu’en avril (-40,49%), ce qui s’explique par les prémices d’une reprise économique, au redémarrage des activités dans 27 secteurs dont ceux des mines, de la construction et du commerce», selon l’Institut National de la statistique et de l’informatique (INEI). «De janvier à mai de cette année, la production nationale a décru de 17,29%», selon l’INEI. Au premier trimestre, le PIB péruvien a reculé de 3,4%. Les chiffres pour le deuxième trimestre seront révélés en août. La chute a toutefois un peu ralenti en mai par rapport à avril. L’Institut souligne cependant que sept secteurs productifs expliquent 82% du résultat négatif de mai, dont les mines, le commerce, le secteur manufacturier, la construction, le transport et la restauration.

L’économie péruvienne a été à 44% de sa capacité depuis la seconde quinzaine de mars jusqu’à la fin mai en raison de la crise sanitaire. En mai, la demande intérieure a diminué, à l’image de la consommation des ménages, ce qui s’est reflété dans la contraction de 49,87% des ventes de détail et la baisse des investissements dans la construction, un des moteurs de l’économie péruvienne, qui s’est contractée de 66,43%. Les transports nationaux de passagers, aériens comme terrestres, ont repris mercredi dans le pays, après quatre mois d’arrêts durant la pandémie, dans une tentative de relancer l’économie en particulier touristique (le site archéologique de Cuzco) gros pourvoyeur de devises.

L’économie péruvienne, durant la dernière décennie avait des taux de croissance parmi les plus élevés d’Amérique latine. Avant mars, ce pays andin avait enregistré 127 mois de croissance ininterrompue. Le Pérou est le deuxième pays le plus touché par le coronavirus en Amérique latine, après le Brésil, avec plus de 333.000 cas déclarés, et est le troisième en matière de mortalité avec 12.229 décès, derrière le Mexique.
